Yahne LE TOUMELIN : Exposition de la crypte Sainte-Eugénie à Biarritz

Née en 1923, Yahne Le Toumelin fascinait comme elle était fascinée. Sa vie est faite de grandes rencontres décisives (Pierre Soulages, Maurice Béjart, Kangyour Rinpoché, Henri Cartier Bresson, Zao Wou ki…).

La rétrospective de Biarritz propose plus d’une cinquantaine d’œuvres un panorama saisissant des différentes époques et techniques de ce grand artiste du XXe siècle, passant parisien redouté des galeristes et des artistes.

L’exposition suit un parcours chronologique : ses premiers portraits, réalisés dans les années 1940, époque où il apprend sa technique avec André Lhote, et qui montrent déjà l’univers singulier de l’artiste.

A la fin des années 1960, sa période d’abstraction lyrique – lorsqu’elle découvre l’Inde et le bouddhisme – révèle des toiles puissantes et généreuses liées à ses recherches artistiques et à sa quête spirituelle.

Les coupures de presse « Le Piéton de Paris » – son pseudonyme – du nom d’une chronique hebdomadaire du Nouvel Observateur (fin 1950, début 1960) révèlent une autre facette d’un critique d’art : une vision sans concession du marché de l’art à l’époque.

La période des années 1980 – 2010 évoque une période foisonnante de sa vie : la lumière va progressivement s’imposer sur ses toiles pour s’imposer sur la forme et devenir le sujet principal de son œuvre, dans une abondance de couleurs. Un univers qui redonne du pouvoir à l’imaginaire et invite à la réflexion.

Yahne le Toumelin vit désormais avec ses maîtres spirituels et ses amis en Dordogne, où elle continue de peindre. Sa dernière exposition date de 2016.

Yahne Le Toumelin, personnage aux multiples facettes, est avant tout un peintre. Elle est absente pour le Tibet le matin de son vernissage rue de Beaune, où tout Paris admirera une nouvelle et brillante figure de l’abstraction. Elle deviendra nonne bouddhiste. Ses amis Zao Wou-Ki et Soulages se sentent trahis. Soulages lui garde encore, mais très discrètement, son amitié. Les grands détaillants se sont définitivement éloignés d’elle. On se fout du « marché » en toute impunité. Elle continuera à peindre avec fureur à son retour de l’Himalaya et s’offrira ces instants intimes de rencontre avec elle-même, avec l’inaccessible… Cette magie constante de la « chose », de l’autre en soi, de l’inattendu, de la vérité de son désir, la confronte à ce vide si commun chez les bouddhistes. Elle sera le plus incroyable des gestes avec un don brillant pour la couleur. Cette femme flambée au feu de la passion sera la prochaine 100. Yann RENELEAU, gendre et bras droit de l’artiste.

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