Le plan d’action créé pour le Groupe Hospitalier Territorial Eure-Seine Pays d’Ouche était présent à l’hôpital de Vernon le 26 juillet 2022. C’est ce qui change aux urgences.
Moins de praticiens, plus de patients…
La Société française de médecine d’urgence a présenté, le 26 juillet 2022, à l’hôpital de Vernon (Eure), le plan d’action mis en place dans les établissements du groupe hospitalier territorial Eure-Seine Pays d’Ouch.
Des infirmiers responsabilisés
Avec en moyenne 120 000 personnes par an franchissant les portes des urgences adultes du GHT, dont 23 000 rien qu’à Vernon, et face au phénomène de désertification médicale constaté dans le département, un important audit a été mené par -(SFMU) à l’Évreux- Sites de Vernon, Bernay, Verneuil et Gisors d’avril 2021 à mars 2022.
« Des infirmiers habilités à intervenir en urgence vitale » : c’est l’une des principales mesures testées sur les sites de Vernon par le GHT Eure-Seine Pays d’Ouche dans le cadre de son plan d’action signé en juillet.
A bord du VPMU, vous comprenez un véhicule paramédical d’urgence, une équipe d’infirmiers peut intervenir en cas d’urgence vitale, avec le soutien à distance d’un médecin traitant. Une mesure phare issue d’un audit réalisé sur un an dans les hôpitaux du GHT.
Poursuivre la dynamique
Afin de poursuivre la dynamique lancée avec la création de la fédération des urgences en janvier 2021 et l’audit réalisé sur le GHT, un plan d’action a été élaboré pour consolider et consolider les axes de travail qu’ils ont déjà réalisés.
Ce plan d’action, articulé autour de six axes (architecture et environnement, organisation médicale, organisation paramédicale, qualité des soins, compétences et procédures).
Ce change dans chaque site
Depuis le lancement de l’audit en avril 2021, un plan d’action en six points a été déployé dans les hôpitaux du GHT Eure-Seine Pays d’Ouche. Focus sur les changements qui ont été apportés ou à venir sur les différents sites. Vernon Au premier semestre 2022, l’hôpital a commencé à réécrire le programme de restructuration des urgences. Actuellement, l’accent est mis sur le renforcement des services de civière et la création d’un poste d’infirmière animatrice d’accueil. Dès l’été 2021, le site de Vernon a expérimenté la mise en place de VPMU, équipes soignantes indépendantes en cas d’urgence. Un an plus tard, le 1er juillet 2022, un système similaire a été mis en place, le transport des infirmières entre les hôpitaux, pour les transferts d’urgence. Un groupe de travail sera mis en place pour réorganiser les activités et notamment le positionnement de la cellule de contrôle continu. Côté recrutement, la direction souhaite retenir davantage de médecins intérimaires. Evreux Pour désengorger les urgences et pallier le manque de médecins généralistes, en mai 2021 un circuit court a été installé aux urgences qui traite les pathologies non urgentes. Aussi, quatre animateurs du SAMU viennent en renfort du lundi au vendredi à partir de 8h. jusqu’à 20h Un état-major commun entre le SAMU, le SMUR et les urgences a été déployé à partir du 1er avril 2022. Aux urgences, un binôme supplémentaire d’infirmiers et d’aides-soignants a été ajouté pour le jour et la nuit en juin 2022. Dans la même démarche, la deuxième ligne des médecins régulateurs et le la présence d’un surveillant dans la salle lors des pics d’activité a été établie. Gisors Afin de favoriser les échanges, une permanence est mise en place chaque matin avec des médecins (y compris des intérimaires) et des infirmiers à heure fixe. Le site mène également une réflexion sur le personnel médical pour permettre l’équilibre entre les ressources. source et charge de travail. Du côté des ambulanciers, un nouveau manager a été recruté pour encadrer les équipes. Dans un dernier trimestre 2022, l’accent sera mis sur la montée en compétences des personnels médicaux et paramédicaux. Bernay D’ici 2023, l’hôpital envisage de constituer une base de trois praticiens stables. Il sera doté chaque matin de l’ensemble du personnel (médical et non médical) au second semestre 2022. En juin 2022, un poste de responsable de proximité a été créé et l’hôpital réfléchit aux dispositions à mettre en place dans son organisation pour pallier la pénurie d’auxiliaires de nuit. En 2023, le personnel emménagera dans son nouveau bâtiment, le permis de construire a été déposé en mai 2022. Verneuil-d’Avre-et-d’Iton Pour optimiser l’accueil des patients, le site travaille sur la disponibilité de lits. Afin de partager les procédures, analyser les réclamations et formaliser un plan de formation, des réunions sont organisées entre personnels médicaux et non médicaux au moins deux fois par an. L’audit a fait naître l’idée d’allonger le temps de présence de l’infirmier organisant l’accueil à au moins 8 heures du matin. à minuit afin d’assurer la prise en charge et de permettre une meilleure adéquation entre l’équipe non médicale et le flux des patients.
Aucune fermeture cet été
Bilan après un an d’audit ? Les équipes ont réalisé qu’elles devaient travailler sur l’organisation du secteur des urgences, notamment la prise en charge en amont des patients, et donc le développement d’équipes de type VPMU.
« Il n’y a pas de fermeture de nos urgences cet été, c’est un très bon exemple de ce qui a été mis en place. »
« C’est un été difficile, mais un été géré », renchérit Thomas Deroche, directeur général de l’Agence régionale de santé de Normandie.
En effet, après le retour d’expérience de l’audit, les hôpitaux ont rapidement mis en place de nouveaux systèmes.
« Les pompiers ont pu éteindre les incendies dans l’Eure ces dernières semaines grâce à la mobilisation d’autres services pour effectuer des transports d’urgence », appuie également Jérôme Filippini, le préfet de l’Eure.
Pour le transport d’urgence entre deux hôpitaux, le transport infirmier interhospitalier (TIIH) permet également à une équipe d’infirmiers de voyager sans médecin à bord, mais sous la responsabilité d’un médecin encadrant.
Le TIIH est en vigueur depuis le 1er juillet à Évreux puis déployé autour du GHT.
Miser sur le recrutement
Un autre levier essentiel pour la pérennité des services d’urgence est le recrutement. Le département de l’Eure fait face à la désertification médicale. Pour atténuer le phénomène, plusieurs stratégies sont mises en place.
« Nous récupérons les médecins à leur stage. Par exemple, pour le mois de novembre, quatre assistants spécialistes régionaux ont été recrutés, après leur stage, pour la médecine d’urgence à Évreux et Vernon. »
A l’heure actuelle, le GHT parvient à retenir en moyenne 80% de ses médecins et assistants de santé régionaux. Il existe une deuxième voie, celle de recruter des médecins étrangers.
Une fois diplômés, ces médecins étrangers concourent pour travailler sous l’autorité d’un tuteur pendant deux ans avant de pouvoir obtenir un poste.
« Plus nous avons de structures, plus nous pouvons recruter. »
Le GHT mise également sur le circuit court pour soigner les patients sans médecin généraliste. Déjà implanté à Évreux, un service de médecine générale est accessible dès 8h30. jusqu’à 20h30 aux urgences, pour simplifier et débloquer le service.
Objectifs affichés
Enfin, la démarche d’audit et le plan d’action ont été appréciés par les équipes GHT et ont permis d’ancrer la fédération entre les différents sites du territoire.
Pour le GHT, les prochains objectifs sont déjà annoncés : créer un pôle santé à Évreux en 2023 et développer le VPMU sur le GHT et Pont-Audemer au premier semestre 2023.
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