Par Vincent GARNIER | Publié le 16/11/2022 à 17:55 | Mis à jour le 16/11/2022 à 17h55
Photo : Vincent de Meyer, PDG d’Eugen International / DR
PDG d’EUGEN International, cet ancien expatrié en Espagne s’est associé à Swiss Life pour créer une startup qui vise à simplifier l’assurance santé des Français de l’étranger. Sa recette repose sur une dose subtile, dont une bonne dose de technologie alliée à une part de French touch, mais aussi une longue expérience du secteur et beaucoup d’empathie.
Vous ne choisissez pas votre assurance maladie comme vous choisissez votre assurance auto. Nous ne devrions pas, de toute façon. Celle-ci est défendue par Vincent de Meyer, 53 ans, dont 23 dédiés aux métiers de l’assurance et 10 ans à la direction internationale d’April International Expat – une filière dans la filière. Sa conviction repose, entre autres, sur une revendication claire de la noblesse de son métier, contre certains préjugés et nombre d’idées reçues, mais aussi sur une certaine volonté d’améliorer la protection sociale de ses semblables. « Il y a quelque chose de très gratifiant quand on peut aider les gens à mieux se soigner », se souvient-il. On l’oublie quand on y souscrit, et d’autant plus heureusement quand on décide de ne pas y souscrire, mais l’assurance maladie intervient souvent au plus fort des épisodes les plus pénibles de la vie, où le stress lié à l’expérience médicale – « la survie ». parfois » – « s’ajoute à celui du coût financier du traitement. « Notre compétence consiste à intervenir le plus efficacement possible lors d’une expérience personnelle qui peut être traumatisante », résume Vincent de Meyer « Quand on travaille sur l’accompagnement d’un client, à l’étranger, dans ces moments critiques, on sait qu’on agit sur quelque chose, ce est important », observe ce cheval de Troie.
La pandémie a marqué un tournant dans la façon dont les expatriés pouvaient envisager leurs soins de santé
La crise du Covid a à la fois bouleversé la profession et changé les habitudes des assureurs, notamment hors de France. « La pandémie a été un tournant dans la manière dont les expatriés pouvaient envisager leur protection sanitaire, notamment au regard du fonctionnement des systèmes locaux », évoque Vincent de Meyer. Entre mars 2020 et septembre de la même année, les assureurs ont pu observer la croissance exponentielle de leur nombre de clients. Dans le même temps, les mêmes assureurs ont dû assumer une augmentation sans précédent de leurs coûts, se souvient le PDG d’Eugen : « Il faut calculer, selon les globes, entre 3.000 et 8.000 euros par jour pour un séjour en réanimation » , souligne-t-il – « en même temps, l’assurance sert à cela ». De toute façon, « hors Europe, les Français de l’étranger en général ont tous besoin de trouver des solutions de santé privées », estime Vincent de Meyer. À l’été 2021 et à l’entrée dans l’ère post-Covid, le marché s’est nettement contracté, une nouvelle tendance caractérise l’accompagnement des assureurs à l’international. « L’une des conséquences de la pandémie est que de nombreuses personnes ont changé leurs priorités de vie. Un des phénomènes qui nous intéresse concerne ces personnes qui ont choisi de changer de cadre et d’aller travailler dans des destinations a priori plus attractives, voire dépaysantes. ». Ainsi, on peut l’oublier, mais le nomadisme numérique, c’est aussi celui des cadres d’entreprise qui continuent à travailler pour leur structure, mais loin, à Barcelone, aux Canaries ou sous les tropiques. « Quand l’entreprise donne son accord , la question de la protection de la santé reste généralement hors du champ de l’employeur », observe le courtier d’assurances.
25% des chirurgies pratiquées dans le monde sont soit inutiles soit déconseillées
Protection sociale des expatriés, à la française
En Espagne et au Portugal, où Eugen a décidé de lancer sa marque pour un essai grandeur nature d’un an, « on observe, entre public et privé, un système de santé à deux vitesses, notamment lorsqu’il s’agit d’un rendez-vous chez un spécialiste », analyse Vincent de Meyer, qui souligne le caractère « très variable » des prix pratiqués en dehors du réseau pris en charge par la Sécurité sociale locale. « Tout d’abord, il me paraît indispensable, lorsque l’on quitte la France pour quelques années, de penser à souscrire une assurance santé internationale, qui permet entre autres d’avoir la liberté de se faire soigner dans son pays d’émigration ou en France, gratuitement ». Et de souligner certaines particularités du système de santé français, avec la prise en charge notamment des frais dentaires ou encore des traitements médicaux, qui ne sont pas toujours remboursés dans les systèmes de santé locaux. « De manière générale, j’encourage les gens à comparer et souscrire à une assurance internationale », insiste-t-il. Et il ne vacille pas : « La santé, c’est quelque chose de sérieux. Dans le cas de maladies graves, de longs traitements, il est indispensable de pouvoir s’entretenir avec le médecin-conseil de l’assurance, dans sa langue maternelle, avec une personne qui a le même bagage culturel ». système de santé local : « Nos médecins sont habitués aux situations que doivent vivre nos assurés, ils sont là pour les informer, les conseiller et éventuellement les orienter vers d’autres solutions. C’est important, car quand on va en soins de proximité, il devient très difficile de sortir de ce tunnel. Cependant, parfois, cela peut être le plus conseillé ». Vous pouvez en douter, vous serez rassuré, n’en déplaise au licenciement : « Il est de l’intérêt de l’assureur, qui est engagé jusqu’à la fin de la vie de son client, quel que soit son état de santé, que l’assuré soit bien pris. soin de ». Cela a pourtant de quoi ébranler votre confiance, « 25% des opérations pratiquées dans le monde sont soit inutiles, soit déconseillées », s’indigne Vincent de Meyer, qui recommande vivement de faire appel à un second avis dans les cas concernés. à la traumatologie ou à la chirurgie réparatrice, notamment en relation avec la pose de prothèses ou la reconstruction après cancer du sein. » « Ce sont des sujets où il faut écouter, et surtout ne pas se précipiter », poursuit-il.
Simplifier l’assurance des expats
Trop sincère le PDG d’Eugen ? Au vu de son parcours professionnel, résolument tourné vers l’international, on pouvait en douter. Pourtant, « le courtier 100% dédié à l’assurance des expatriés » revendique, avec son ancien nom français, un certain savoir-faire gaulois. « Il y a deux écoles dans le monde de l’assurance », explique Vincent de Meyer, « l’école franco-allemande et l’école anglo-saxonne ». Eugen, à n’en pas douter, appartient à la première, qui se caractérise notamment par l’inscription, dans le contrat d’assurance, de la liste des exceptions non couvertes. Au contraire, le contrat anglo-saxon énumère exhaustivement toutes les conditions qu’il couvre… sans nommer les exceptions. Une différence d’approche qui, aux yeux de Vincent de Meyer, protège mieux Bernardo que John, Jacques que Jim. La « french touch » qui, on l’a vu aussi, est capitale quand on parle de sa santé et quand il s’agit d’aborder, en français donc, les aspects les plus sensibles de son intimité. « Nous sommes à l’opposé d’une plateforme décentralisée : nos équipes en contact direct avec le client sont hyper-formées à l’empathie », rebondit aussi le dirigeant. « Notre objectif est de résoudre tous les problèmes de l’assureur dès le premier appel, de simplifier ses démarches ».