Après Reims et Belfort, entre autres, Jean-Yves Heyer travaille désormais à l’attractivité du bassin rouennais – « 800 000 habitants à 1 heure de la plage et de Paris La Défense » – via Rouen Normandy Invest, dont il est le directeur général. Petit briefing « marketing territorial » avec un expert d’une activité représentée aujourd’hui par plus de 110 agences en France.
Quels sont vos objectifs avec Rouen Normandy Invest ?
JEAN-YVES HEYER. Nous travaillons à l’implantation d’une centaine d’entreprises et de 1 500 emplois d’ici trois ans sur notre territoire qui s’étend de Dieppe à Louviers, Yvetot et Forges-les-Eaux. Pour cela, nous devons faire du marketing territorial pour convaincre les investisseurs de venir chez nous plutôt qu’ailleurs. On parle ici de la métropole la plus importante à la fois à une heure de la plage et de Paris.
Quels sont vos principaux atouts ?
L’attractivité d’une métropole s’apprécie sur trois points : les possibilités de CDI, la qualité de vie et le pouvoir d’achat. Rouen a tout ça, mais certaines choses n’ont pas été assez commercialisées. Prenez cette activité aérienne, c’est l’équivalent de celle de Toulouse, mais peu de gens la connaissent. De plus, Renault produit ici son nouveau moteur électrique et la société néerlandaise Ebusco, spécialisée dans les transports publics électriques, y est également basée. Je peux aussi citer l’assurance, née à Rouen et qui retient des représentants comme Axa et la Matmut, pour ne citer qu’eux. Pour parler de qualité de vie, les critères des habitants sont la proximité de la mer et de la montagne. Rouen est à 50 minutes de la plage de Pourville (Seine-Maritime). Pour autant, cela ne pénalise pas le pouvoir d’achat : la ville est proche de la capitale, mais loin des prix. L’immobilier reste abordable à 2600 euros le m2 en moyenne.
Les écoles jouent un rôle important pour amener les familles ici. Six ont été construits au cours des douze derniers mois dans le centre-ville. Et nous y amènerons 20 000 étudiants. Fini le temps où l’on poussait à la marge le campus à l’américaine parce qu’on avait peur des jeunes. Si la jeunesse est visible, elle donne une image dynamique du territoire. Cela donne confiance et fidélité aux familles. Quant aux entreprises, elles y voient des opportunités de recrutement.
Sécurisé. Quand j’arrive quelque part, je compte les grues. Ils représentent un bon baromètre de l’attractivité. Il en existe actuellement 77 sur le territoire…