Les deux hommes commencent à s’habituer. Et pour cause, ils effectuent cette opération tous les jours de 8h à 16h. « On est deux camions à tourner sur les différents points de collecte, on s’organise. On est aussi appelé quand un site est plein pour que ce ne soit pas dangereux pour la population », explique Lionel Clavaret, agent territorial à la mairie de Bordeaux. « Les sites où il y a le plus de sapins sont ceux de l’hypercentre, place des Martyrs-de-la-Résistance et allées de Tourny », précise-t-il, avant d’ajouter que ces jours-ci, tous les points de collecte affichent complet.
Thierry David / « Sud Ouest »
Jusqu’au 31 janvier, la Ville et Bordeaux Métropole mettent à disposition 43 points de collecte pour vous débarrasser de votre sapin de Noël. Bien que cette opération soit organisée depuis plusieurs années déjà, c’est la deuxième année que 100% des sapins collectés sont recyclés en étant transformés en compost. En 2022, 100 tonnes de sapins ont été récoltées. « Un volume relativement important sachant qu’un arbre ne pèse pas lourd », explique Annabelle Gourviat, responsable du pôle propreté du centre territorial de Bordeaux.
Stockage, nettoyage, broyage
Dès que le camion est plein, il prend la direction du centre de service territorial Bastide-Bordeaux-Maritime, géré par la Métropole, pour décharger les arbres avant de reprendre sa tournée des points de collecte. C’est là que les conifères sont stockés, nettoyés puis broyés. Les sapins de Noël sont d’abord déposés dans le bac à déchets verts, nettoyés si nécessaire, puis déposés dans un autre bac dit à déchets propres.
En effet, si les Bordelais sont invités à laisser leur sapin sans ses décorations, son pot et son sac, il arrive que certains ne respectent pas ces règles. « En revanche, on ne prend pas d’arbres floqués, on ne peut pas les valoriser car la matière qu’ils contiennent est considérée comme toxique », précise Annabelle Gourviat. Ils vont directement aux ordures ménagères. »
Thierry David / « Sud Ouest »
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La phase de broyage a débuté cette semaine. De 9h à 15h, un petit broyeur tourne quasiment sans arrêt à l’extérieur du site pour transformer les sapins en copeaux. Deux agents, casques et visières de protection sur la tête et écouteurs antibruit solidement fixés aux oreilles, placent un à un les sapins dans l’engin.
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Mélange de déchets végétaux
C’est la première année que les sapins collectés passent par le centre de services territorial. L’objectif est de « diminuer drastiquement le volume, de diviser par deux voire diviser par deux le nombre de bennes et donc le nombre de rotations de camions, afin de réduire l’impact carbone », espère Annabelle Gourviat. Et pour cause, après broyage, les sapins sont acheminés vers le site de compostage de La Grande Jaugue, à Saint-Médard-en-Jalles, une entreprise en délégation de service public avec Bordeaux Métropole. « L’année dernière, il y a eu 46 rotations de camions-grues de 26 tonnes. »
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Là, les sapins pré-broyés sont mélangés à d’autres végétaux provenant des 28 communes de la Métropole, des déchetteries et des professionnels des espaces verts, afin d’optimiser le rapport carbone/azote nécessaire au processus de décomposition. « Il faut trois fois plus de carbone (présent dans le bois) que d’azote (présent dans les déchets verts comme les feuilles et l’herbe) pour produire du compost », explique Jean-Pierre Langlat, responsable d’exploitation de La Grande Jaugue, avant de préciser que « les sapins sont pas de bonnes plantes pour le compost, elles sont très acides et se décomposent très mal ».