A quelques jours du début des vacances de février, les stations de ski des Alpes sont optimistes quant au nombre de visiteurs et d’arrivées. Après Noël gâché par le manque de neige, le dernier automne assure de bonnes conditions pour les prochaines semaines.
Après Noël contrarié par les températures printanières, les stations de ski sont confiantes dans les vacances de février, rassurées par la nouvelle neige et la soif d’air alpin des consommateurs européens.
Etalées du 4 février au 6 mars en France, les vacances d’hiver sont la période la plus importante de l’année pour les stations de sports d’hiver, qui suivent également de près le calendrier scolaire des pays voisins, notamment la Grande-Bretagne. Bretagne, Belgique ou Pays-Bas.
Seul bémol à ce stade : les préavis de grève déposés le 31 janvier par deux grands syndicats des remontées mécaniques protestent contre le projet de réforme des retraites et de l’assurance-chômage.
Le syndicat a toutefois précisé que l’arrêt de travail durerait quelques jours ciblés pour éviter « les entreprises plus faibles qui sont déjà en difficulté ». La semaine dernière, la ministre du Tourisme Olivia Grégoire a appelé au « respect des acteurs économiques de montagne qui se battent comme des lions pour continuer à attirer les touristes et développer les offres » et « au respect des vacances touristiques ».
La fin de l’année 2022 a été marquée par de fortes pluies accompagnées d’une période de temps exceptionnellement doux, qui a fait disparaître le manteau neigeux, obligeant les exploitants de stations à fermer plus de la moitié des pistes et à proposer d’autres activités.
On a du monde tous les week-ends, même trop, on ne sait pas où les mettre.
Bruno de Colombe, gérant d’Isola 2000.
Après des deux premières semaines de janvier bien trop douces pour la saison, le froid et la neige sont arrivés un peu partout, mettant du baume au cœur des opérateurs. « Entre 70 et 100 cm de neige tombés à Isola 2000, c’est incroyable, c’est une aubaine ! On va finir la saison sans problème jusqu’au 1er mai », se réjouit Bruno de Colombe, gérant de cette station des Alpes-Maritimes, heureux héritier du « retour de Lombardie », un microclimat favorisant les chutes de neige. « Les vacances de Pâques sont plus difficiles à combler mais pas de problème, on a du monde tous les week-ends, même trop, on ne sait plus où les mettre », a-t-il plaisanté.
D’autres massifs sont moins bénis par le ciel, comme le Vercors où l’enneigement « a augmenté (…) mais reste faible pour la saison ». Vendredi, l’enneigement du Mont-Blanc était encore « déficient en dessous de 2.000 m, voire supérieur mais irrégulier à cause du vent », selon Météo-France.
Mais le taux d’occupation prévu est de 72 %, soit « l’égal de la meilleure saison de tous les temps », souligne Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM).
Le bouleversement de ce climat, c’est qu’il faut s’adapter aux matières premières.
Jean-Luc Boch, président de l’ANMSM.
Même au plus fort du problème météo à Noël, alors qu’il faut renoncer au ski, les touristes « n’annulent pas leurs réservations », s’est-il félicité. « Plus on parle de la montagne, quel est le sujet, plus les gens ont envie de venir » et la montagne française est promise « à un bel avenir, avec ou sans neige ». « Le bouleversement de ce climat, c’est qu’il faut s’adapter aux matières premières », dit-il.
Le passage aux quatre saisons ne semble pas toujours facile : la chambre comptable régionale Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé jeudi le lancement d’une étude dans une trentaine de stations françaises pour évaluer si le modèle économique et financier peut « tenir le temps » face . changement climatique.
« Les changements climatiques se produiront rapidement », a déclaré le ministre Grégoire. Mais « les acteurs de la station bougent et bougent. L’Etat devrait les soutenir financièrement, peut-être pour qu’ils bougent plus vite, mais je crois que le pli est pris et la dynamique est ouverte. »