Les chauffeurs professionnels font pression sur le gouvernement pour que les titulaires de permis de formation professionnelle puissent les transmettre à leurs enfants afin qu’ils puissent financer au moins en partie les frais de scolarité et l’examen de conduite.

L’idée des professionnels de l’auto-école est de transférer tout ou partie de leurs droits à la formation à leurs enfants afin qu’ils puissent payer leur permis de conduire. Des représentants du Conseil national des professionnels de l’automobile (CNPA) et des syndicats de moniteurs d’auto-école ont rencontré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner le 15 novembre pour proposer l’idée. Quelques jours avant que le gouvernement ne dévoile ce jeudi une toute nouvelle application, destinée à faire (mieux) utiliser les droits que chaque salarié a acquis sur son Compte Personnel de Formation (CPF).

Depuis 2017, on peut financer son permis avec le CPF

Depuis le 15 mars 2017, les titulaires d’un CPF peuvent utiliser leur autorisation de formation pour passer leur permis de conduire. Cette formation de conducteur est alors validée par l’entreprise si le salarié la réalise comme une formation classique pendant son temps de travail.

L’auto-école doit également répondre à plusieurs critères, dont l’inscription dans les dossiers du transporteur. Outre un intérêt pour le milieu professionnel, passer sa licence avec son CPF a un intérêt financier. Les 1400 euros dépensés en moyenne pour passer le permis peuvent être payés en totalité ou en partie avec la somme stockée sur le CPF. Ce dispositif peut également être combiné avec d’autres aides. « Seuls quelques salariés sont au courant de ces options », regrette Richard Zimmer.

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Avec ce programme, le CNPA souhaite voir un financement pour le permis de conduire des enfants des titulaires du CPF. « Le ministre de l’Intérieur [du ministère de l’Intérieur, éd. Red.] a manifesté son intérêt pour la question de la portabilité du CPF, la question étant que cela ouvrirait une brèche dans le fait de la monétisation. Le ministère va réexaminer les services de la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour recueillir leur avis sur cette proposition », a annoncé le CNPA dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.

Une portabilité des droits complexe à mettre en place

Cependant, il n’est pas certain que le ministère du Travail acceptera un tel système, alors que les droits à la formation sont individuels. Cette transférabilité des droits pose question, notamment lorsque les droits à la formation des actifs sont transférés à des jeunes non encore actifs.

De son côté, le ministère de l’Intérieur rappelle que cette question avait déjà été soulevée lors des discussions précédant la présentation du rapport Dumas sur le permis de conduire en février. Cela n’a pas été indiqué dans le rapport du député et aucune date n’a été donnée pour l’examen de cette proposition par le ministère du Travail.

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Selon lui, la portabilité des droits à la formation représente une vraie solution pour réduire drastiquement les coûts du permis, que les parents financent souvent alors même qu’ils sont eux-mêmes titulaires du permis et n’ont pas à utiliser leur CPF pour ce faire.