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le 24/04/2022 à 10:00, Mis à jour le 24/04/2022 à 10:00
DÉCRYPTAGE – Chez les héritiers de la légende de l’Orient-Express, les croisières ferroviaires ne cessent de se remplir. En attendant l’arrivée de nouveaux joueurs, obtenir une place à bord d’un de ces palaces sur rails demande toujours plus de patience.
Orient-Express, Royal Scotsman, Trans-Siberian… La simple évocation de ces noms suffit à nous transporter dans l’imaginaire de fantastiques voyages en train. Locomotives à vapeur d’antan, voitures de service raffinées et wagons-lits aux décors ornés de boiseries, de dorures et de tissus précieux. A l’échelle d’une région, d’un pays ou d’un continent, pour une nuit, quelques jours ou même une semaine, plusieurs dizaines de trains d’exception à travers le monde perpétuent cette légende d’un chemin de fer, comme le Rovos Rail en Afrique du Sud, l’East & ; Oriental Express entre la Thaïlande et Singapour ou le Venice Simplon-Orient-Express entre Paris et Venise.
Si les préoccupations environnementales incitent de plus en plus de personnes à préférer le train à l’avion, « l’écologie n’est pas la principale préoccupation des clients qui réservent une croisière ferroviaire, selon Laure Jacquet, directrice de Discovery Trains, le spécialiste français du voyage en train. Cependant, la tendance à voyager lentement pourrait inciter de nouveaux voyageurs à rechercher un tourisme plus contemplatif. Pour les clients, principalement des retraités, un tel voyage ferroviaire est l’occasion de « vivre une expérience unique, hors du temps, qui ne devrait ressembler à aucun autre voyage ».
Un marché ultraconfidentiel
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Pour emprunter ces trains mythiques, il faut en payer le prix. Pour une nuit sur le Simplon-Orient-Express Venise ou une croisière d’une semaine à bord de l’Al Ándalus (en Andalousie, Espagne), il faut compter au moins 5 000 € par personne. Tarifs qui évoluent en fonction du confort de la cabane ou du nombre de marches. « Gardons à l’esprit que le train de luxe est un marché très secret, contrairement aux croisières maritimes et fluviales, qui offrent plus de variété en termes de prix, de confort et d’itinéraires », explique Lionel Rabiet, directeur de Voyages d’exception. exception). ‘exception).
Les places sont donc chères, dans les deux sens du terme. Les trains prestigieux n’accueillent qu’une cinquantaine de passagers avec seulement quelques départs par mois, ils se remplissent rapidement et nécessitent de réserver au moins un an à l’avance. Et les billets disponibles se font encore plus rares après deux ans de pandémie. Les deux agences observent en effet un phénomène de report massif de séjours qui n’a pu être maintenu en 2020 et 2021. « L’envie de voyager est plus forte que jamais, et avec les économies réalisées pendant la pandémie, il n’y aura pas certains voyageurs qui hésiteront à le faire. allez-y en vous offrant un voyage en train de luxe », déclare Lionel Rabiet. « Si vous prévoyez une croisière ferroviaire en 2023, quelle que soit la destination, c’est le moment de réserver », recommande Laure Jacquet.
Parmi les itinéraires traditionnels les plus populaires d’Europe, le Transsibérien a connu un taux de réservation « exceptionnel » en 2021 pour 2022, selon Discovery Train, qui comprend désormais le spécialiste russe Tsar Voyages. Mais le contexte géopolitique en Russie rend ce circuit impraticable… L’Orient Silk Road Express, un train qui emprunte la Route de la Soie en Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan…), est un choix autre que le Transsibérien, avec équivalent longueur et temps de parcours. Un circuit que Voyages d’exception vient d’ajouter à son catalogue (« La mythique Route de la Soie », départ en octobre 2022).
De nouveaux acteurs en embuscade
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Malgré l’arrivée attendue de nouveaux acteurs, « l’offre continue et restera toujours inférieure à la demande », prévient Lionel Rabiet. En 2023, le Puy du Fou prévoit de lancer « Le Grand Tour », un voyage de six jours et 4000 km « pour découvrir les splendeurs de la France », avec des spectacles à bord. Prix du billet : 4900 € par personne. Toujours en 2023, le groupe hôtelier Accor, en partenariat avec la compagnie nationale italienne Trenitalia, veut faire revivre le mythe de l’Orient-Express en lançant la Dolce Vita sur les rails italiens (tarif non communiqué). « Un concept novateur dans la mesure où il rompt avec le thème des années 20, répandu dans la plupart des trains de luxe, au profit de l’art de vivre à l’italienne des années 60 », souligne Laure Jacquet.
De son côté, Midnight Trains ambitionne d’exploiter son « hôtel sur les voies ferrées » à partir de 2024 vers une dizaine de destinations au départ de Paris. Si la jeune entreprise française se présente avant tout comme un concurrent de l’avion plutôt que comme un opérateur ferroviaire de luxe, elle en reprendra les codes avec l’aménagement d’une voiture-restaurant, d’un bar à cocktails et de chambres cabines aux différentes catégories de confort. Les liaisons Paris-Venise et Paris-Barcelone sont prévues pour 2024, avant que le réseau ne s’étende à d’autres destinations européennes telles qu’Edimbourg, Rome et Copenhague.