Sous-utilisation du budget étranger, menace de déblocage automatique des fonds européens, infrastructures qui peinent à sortir de terre à Mayotte : le manque d’ingénierie de toutes les fonctions publiques, étatiques, hospitalières et territoriales est dénoncé, ce que Noussour Soulaiman explique comme le manque de « un encadrement suffisant, organisé et diligent ».

Cet homme n’est pas étranger à Mayotte. L’écrivain, ancien syndicaliste qui a dirigé la CFE CGC lors de la grève de 2011, a été le premier à proposer un document cadre avec des propositions qui se sont concrétisées 7 ans plus tard avec 101 revendications pour quitter le mouvement de 2018. Son charme lunaire trompe parfois son monde, et c’est en tant que directeur du conseil départemental qu’il sollicite la formation « Stratégie publique et gouvernance ». Il a tiré des conclusions sur de graves lacunes dans la gestion de l’ensemble des fonctions publiques à Mayotte au moment où les principaux projets d’équipement du Plan d’aménagement régional (SAR) seront rejetés et où le conseil départemental envisage de récupérer toutes ses compétences ainsi que la région.

Avec l’ingénieur CCPT Mohamed Hamissi, nous avons déjà identifié pourquoi « les grands chantiers ne s’arrêtent pas à Mayotte » : collectivités pas suffisamment dotées en ressources humaines de qualité, manque de coordination entre les services, trop de délégations aux bureaux d’études, perte de données de chiffre d’affaires, etc. Pour répondre à certains de ces enjeux, Noussour Soulaiman propose un grand plan d’amélioration des compétences managériales à Mayotte, avec des axes plus pertinents que d’autres, mais qui ne peut qu’améliorer le contexte.

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Qu’est-ce que c’est? Dans un premier temps, il s’est lui-même adressé à trois administrations pour déterminer le ratio global effectif-encadrement, constatant la réticence des administrations à répondre à l’enquête et le non-partage des données. tournent les réalisateurs. Corriger. Cela conduit à un taux d’encadrement moyen à Mayotte de 18 %, avec des disparités : il est bien plus élevé dans la fonction publique de l’hôpital et le conseil de faculté. Avec ce dernier, il explique : « Après les grèves de 1993-2015, il y a eu beaucoup d’intégration. » Mais la compétence doit aller de pair, « par l’éducation dans les mêmes écoles que les autres et par l’immersion dans d’autres communautés ».

Il propose donc un plan de montée en compétence managériale en adoptant une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à l’horizon 2050. Le plan propose 5 axes.

Début des études doctorales « Le Conseil départemental de Mayotte accompagnera les bénéficiaires dans la recherche doctorale en les engageant à poursuivre des études jusqu’à ce niveau ».

Le second concerne un volet régional intéressant, à savoir la formation universitaire dans le domaine des connaissances sur la région de l’Afrique du Sud, le bassin Indo-Pacifique et leurs liens avec Mayotte. « La France est devenue membre de l’IORA*, l’Association des États de la région de l’océan Indien en 2020, qui regroupe une vingtaine de pays. Il est stratégiquement important pour les Mahorais de saisir cette opportunité. Le dispositif serait de proposer aux ressortissants éligibles au mémoire Parcours de couvrir les frais liés à la formation, avec des études sur l’histoire de la région et des pays regroupant les étudiants intéressés, Seychelles, Mozambique, Tanzanie, Inde, Chine, etc., avec qui des échanges d’étudiants seraient possibles. Les chambres ne sont pas explicitement mentionnées, mais elles sont essentielles pour résoudre notre crise migratoire.

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Les points 3 et 4 sont remarquables car il s’agit de favoriser l’intégration dans la Marine nationale, avec le ciblage de la recherche qui pourrait y conduire, qui inclut l’aspect défense, donc on pourrait ajouter le ciblage du marché naval, qui n’attire pas assez de jeunes mahorais , et donc sous prétexte que « Mayotte doit s’ouvrir aux représentations extérieures dans l’océan Indien », elle propose un cycle de formation au protocole diplomatique, notamment pour tous les directeurs A du territoire et les élus, un peu dans l’esprit d’adhérer à codes nationaux.

Enfin, un plan linguistique qui consisterait à « créer, en plus de la langue maternelle et de la langue nationale de l’élève, un dispositif favorisant l’étude, de son choix, d’au moins deux langues internationales, ayant un impact direct sur Mayotte, notamment les langues du bassin Indo-Pacifique » accompagné d’un séjour linguistique.

Ce plan de Noussour Soulaiman est allé le présenter à toutes les autorités, conseil départemental, association mayotte mayotte, SGAR préfectoral, CUFR, DRARI (délégation académie recherche), ARS, Medef, CESEM, etc. qui l’ont accueilli et lui ont notamment recommandé de coopérer avec la DRARI et le Rectorat de Mayotte.

Ce vaste plan de développement des compétences nécessitera un comité de pilotage composé de représentants des trois fonctions publiques, territoriale, étatique et hospitalière, un comité technique composé des services concernés et un comité départemental d’évaluation. Il chiffre l’ensemble des besoins du Plan à 1,5 milliard d’euros sur 30 ans, « à réactualiser tous les 10 ans ».

Et il réfléchit déjà à son impact, « si en parallèle ceux qui ont des compétences travaillent un peu mieux sur la sécurité, un peu mieux sur l’éducation, un peu mieux sur la santé, avec ce plan de formation qualitatif, on exportera non plus des briseurs d’autoroute, mais des compétences ! »

* IORA regroupe 23 pays d’Afrique, d’Asie et d’Océanie : Afrique du Sud, Australie, Bangladesh, Comores, Emirats Arabes Unis, France proche de la Réunion, Inde, Indonésie, Iran, Kenya, Madagascar, Malaisie, Maldives, Maurice, Mozambique, Oman, Seychelles, Singapour, Sri Lanka, Somalie, Tanzanie, Thaïlande et Yémen