Par charentelibre.fr avec l’AFP,

posté le 13 juillet 2021 à 18h04

L’homme de 55 ans a admis les faits, mais a objecté qu’il s’agissait de « fantasmes qu’il n’aurait jamais réalisés ».

Le Conseil supérieur de la magistrature a annoncé ce mardi la destitution d’un magistrat qui avait proposé sur Internet à des inconnus d’avoir des relations sexuelles avec sa fille mineure, a appris l’AFP auprès du CSM.

Juge aux affaires familiales

Le conseil de discipline du CSM compétent à l’égard des magistrats du siège a accepté la requête du ministère de la justice qui avait demandé le 17 juin l’exonération du magistrat de 55 ans, Olivier B., déjà visé depuis un an par une interdiction temporaire d’exercice. La révocation est la sanction disciplinaire la plus lourde qui puisse être infligée à un magistrat.

La motivation de la décision du CSM n’était pas connue dans l’immédiat. Le magistrat avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en juin 2020 pour corruption de mineur et « provocation non provoquée à commettre le crime de viol et le crime d’agression sexuelle », crimes passibles de dix ans de prison.

L’information judiciaire, ouverte à Besançon, est toujours en cours. L’affaire a débuté en octobre 2019 après qu’un utilisateur du site de rencontre libertin a signalé qu’un homme avait proposé que sa fille de 12 ans soit associée à des rencontres sexuelles.

Des partages de photos suggestives

L’enquête, menée par cyberinfiltration, a conduit à l’interrogatoire du magistrat aux bilans élogieux, exerçant les fonctions de vice-président du tribunal de Dijon, où il coordonnait la division des affaires familiales.

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Il a reconnu les faits, mais a objecté qu’il s’agissait de « fantasmes qu’il n’aurait jamais réalisés », selon le procès-verbal lu lors de l’audience et qui s’est déroulé en partie à huis clos. Son avocat avait présenté un ancien « traumatisme » lié à l’affaire Bodein, du nom du multi-incident surnommé « Pierrot le fou », condamné définitivement à la prison à vie pour trois meurtres sauvages et deux viols en 2004.

Elle avait demandé au CSM de « dire qu’il n’y a pas lieu de sanctionner » en raison du « trouble de stress post-traumatique » dont souffre, selon elle, la magistrate depuis cette affaire. Le représentant de la chancellerie avait déploré l’incapacité du magistrat à « assumer » le fait qu’il avait posté des « photos suggestives » de sa fille de 12 ans, son visage reconnaissable, et était allé jusqu’à « proposer le viol de sa fille aux étrangers. » « .