Travaux : que faire après que le professionnel a quitté le chantier ?

Publié le 12 septembre 2022 à 10 h 45 Source : iStock

Publié le 12 septembre 2022 à 10h45.

Si vous rénovez votre maison ou appartement et que l’entrepreneur, avant la fin des travaux, ne donne plus signe de vie, pas de panique.Vous avez le droit avec vous.Suivez ces étapes pour obtenir réparation.

Si vous rénovez votre maison ou appartement et que l’entrepreneur, avant la fin des travaux, ne donne plus signe de vie, pas de panique.Vous avez le droit avec vous.Suivez ces étapes pour obtenir réparation.

Si vous rénovez votre maison ou votre appartement et que l’entrepreneur, avant la fin des travaux, ne montre aucun signe de vie, pas de panique.

Suivez ces étapes pour être réparé.

Vous construisez la maison de vos rêves. Maître d’ouvrage, vous choisissez un maçon reconnu par son métier prêt à construire ce que vous souhaitez. Après avoir acheté le terrain, posé les fondations et érigé les murs, votre partenaire disparaît dans la nature. Les ouvriers quittent les lieux et le chef d’entreprise ne répond plus à leurs appels. Cependant, vous lui avez payé l’argent que vous lui deviez. Vous vous retrouvez avec une maison sans toit, avec un système d’évacuation des eaux en construction et encore moins isolé. Autrement dit, une habitation inhabitable.

C’est ce qu’on appelle l’abandon de travail : c’est une interruption injustifiée d’un travail anormalement prolongé. L’entreprise a dépassé le délai de livraison du bien prévu au contrat ou au budget. L’entreprise ne fournit aucune raison réelle pour expliquer l’indisponibilité du site, comme un « cas de force majeure caractérisé par un événement extérieur imprévisible et irrésistible » (intempéries ou période de vacances, par exemple). Pire, elle ne donne plus de nouvelles. Dans ce cas, vous cessez de respecter le contrat qui vous lie. Le Code civil et le Code de la consommation prévoient plusieurs recours contre l’entrepreneur défaillant.

Attention, ne pas procéder à la réception du chantier (réception de l’ouvrage avec ou sans réserve). En faisant cela, vous seriez satisfait du chantier tel qu’il est. Toutefois, tant que l’acceptation du site n’est pas prononcée, la société reste responsable des éventuels défauts ou modifications à apporter. Veuillez noter que si vos travaux sont répartis en plusieurs lots différents, vous pouvez les recevoir indépendamment.

Envoyer une mise en demeure

Envoyer une mise en demeure

Avant d’entamer toute procédure, écrivez à votre entrepreneur. En droit, seuls les écrits comptent. Si vous devez contester les sommes dépensées auprès de votre compagnie d’assurance ou en justice, seules vos lettres recommandées prouveront votre bonne foi. Vous devez donc adresser à l’entreprise mandatée pour la location une mise en demeure avec accusé de réception ou par citation d’huissier. Notez que plusieurs éléments doivent être clairement déclarés :

– Retenir la date exacte de livraison telle que définie dans le contrat ou envisager l’application d’éventuels frais de retard si la date de livraison est déjà dépassée.

– Vous ordonner de reprendre les travaux dans les 8 jours suivant la réception de la lettre et de terminer les travaux dans un délai raisonnable.

– L’informer de la suspension des paiements prévue au contrat jusqu’à la reprise des travaux.

– Dites-lui que vous avez envoyé une copie de cette lettre à votre compagnie d’assurance.

– Indiquer que la notification de reprise des travaux signifie la fin de la collaboration : « si le débiteur ne remplit pas son obligation, le créancier aura le droit de résilier le contrat ».

Dans la plupart des cas, le silence de l’entreprise est dû à des difficultés financières. Si vous êtes en liquidation, contactez le syndic qui vous représente. Vous obtiendrez vos coordonnées auprès du greffe du tribunal de commerce du siège social de la société. Ce dernier dispose d’un mois pour répondre. La loi considère qu’en ne répondant pas à votre demande, il refuse en fait de poursuivre les travaux. Ce prérequis est souvent déroutant : l’envoi d’une mise en demeure résout 50 % des litiges avec l’entreprise en question.

Constatation par un huissier

Constatation par un huissier

Si vous n’obtenez pas de résultats, demandez à l’huissier de constater l’abandon du site. Celui-ci sommera l’entrepreneur défaillant de vérifier, au moyen d’un procès-verbal, l’abandon du chantier et les vices de construction. Avant le contrat qui le lie à l’entreprise, l’entreprise enregistre les « non-travaux » (travaux inachevés), signale l’absence des ouvriers et répertorie les équipements abandonnés sur le chantier. Il détermine, en fonction de l’état d’avancement des travaux, des paiements effectués et des éventuels défauts de fabrication constatés, sa qualité de créancier ou de débiteur vis-à-vis du Titulaire. Si ce dernier ne donne pas suite aux réquisitions de l’huissier, il vous adressera le procès-verbal par courrier recommandé avec accusé de réception.

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Casser le contrat

Casser le contrat

Si l’huissier confirme l’abandon du site, deux solutions s’offrent à vous. La première consiste à obliger l’entrepreneur à terminer les travaux. Vous pouvez saisir le conciliateur de justice avant de demander au juge de chambre d’ordonner à l’entreprise de mettre fin aux travaux sous peine. L’entreprise sera condamnée au paiement d’une amende par jour de retard à compter de la notification de la décision à l’entreprise. Bien entendu, cette première option ne vous fait pas perdre de temps et ne nécessite aucune dépense supplémentaire. Mais si l’entreprise est en liquidation judiciaire, il est difficile de la considérer comme viable.

La seconde vous donne le droit de résilier unilatéralement le contrat qui vous lie à l’entreprise défaillante. Pour ce faire, il ne nécessite pas l’autorisation d’un juge : « Si le manquement persiste, le créancier notifie au débiteur la résiliation du contrat et les motifs qui l’ont motivée », postule le code civil. Il convient donc d’adresser une lettre recommandée avec accusé de réception à l’entrepreneur pour l’informer de la résiliation de son contrat. Vous devez motiver cette carte en bloquant le travail et l’urgence de le faire. Attention, l’entrepreneur peut à tout moment faire appel au juge pour contester cette résolution. Le client devra prouver la « gravité du manquement ».

Action en justice

Si vous optez pour la deuxième solution, déposez en même temps un recours au fond pour engager la responsabilité contractuelle de l’entreprise. Adressez-vous au juge du Tribunal judiciaire du lieu de travail (ancien tribunal de grande instance). Pour des dommages inférieurs à 10 000 euros, vous pouvez vous passer d’avocat. Demander la réparation intégrale du préjudice subi et réclamer les dommages prévus par le Code civil. La réparation doit être payée par au moins une autre entreprise et ne sera effectuée par cette entreprise que si le constat d’huissier a été fait au préalable.

Attention, cette procédure peut prendre jusqu’à 10 ans et coûter très cher. Des sommes que vous devrez avancer avant que l’entreprise ne soit condamnée. Le juge demandera une expertise judiciaire (environ 1500 € à votre charge) pour examiner les troubles et décider des responsabilités. Les experts immobiliers vous conseillent de vous faire accompagner par un avocat : le droit de la construction et des travaux reste technique et très codifié.

Comment faire jouer votre assurance ?

Le meilleur moyen de s’en sortir rapidement et sans gagner beaucoup d’argent est d’avoir une bonne assurance. Vous pouvez d’abord faire appel à une assistance juridique dans le cadre de votre assurance multirisque habitation. Les assureurs travaillent souvent avec des avocats de la construction et anticipent les coûts de l’expertise juridique.

Vous pouvez également souscrire une assurance dommages aux biens. Il sert à préfinancer la réhabilitation. Elle prend effet à la réception du chantier, à l’expiration du délai de garantie de parfait achèvement, expirant 9 ans plus tard au terme de la garantie décennale. Il vous suffit de déposer une réclamation auprès de votre assureur. Il n’est pas nécessaire de quantifier les travaux de réparation : l’assureur désigne lui-même l’expert qui est tenu de notifier et d’interroger la responsabilité ou non de l’entreprise de construction. Si la responsabilité de l’entreprise est avérée, l’assureur prend en charge les frais d’expertise et de remise en état. Mieux encore, l’assureur se retourne alors directement contre le professionnel pour récupérer l’argent d’avance, ce qui lui facilitera la tâche. Attention, signez vos contrats d’assurance avant le début des travaux afin qu’ils vous couvrent.

Peut-on suspendre les emprunts en cours ?

Si vous avez contracté un prêt pour financer vos travaux, n’arrêtez pas unilatéralement les paiements. Demandez au juge de le faire pour vous. Le code de la consommation précise que le juge peut « suspendre l’exécution du contrat de prêt jusqu’à la résolution du litige ». Le juge le prononce si l’affaire aboutit devant un tribunal.

Enfin, si vous avez rencontré un problème avec un artisan en tant que consommateur, signalez-le sur www.signal.conso.gouv.fr, le site de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

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