BTP, industrie, informatique, transports… Autant de secteurs dans lesquels il n’a jamais été aussi difficile de recruter que l’an dernier, selon une enquête de la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Alors, pour pouvoir recruter et même garder leurs salariés, les entreprises n’hésitent pas à prendre du recul.
Publié le 16/09/2022 08:45
Mis à jour le 16/09/2022 08:46
Plaquiste en Haute-Garonne, David Morales tente désespérément de recruter depuis trois ans. Il a même embauché deux jeunes apprentis bouchers qu’ils forment sur le tas et, surtout, il s’est adapté aux demandes des employés. « C’est vrai que les salariés sont en meilleure position aujourd’hui qu’ils ne l’étaient à une époque où il y avait moins de travail, reconnaît-il.
« On module nos horaires. Au lieu de recommencer à 1h30, on recommence plus tôt pour qu’ils puissent rentrer plus tôt. »
David Morales, plâtrier en manque de main d’oeuvre
« Il y a aussi des choses qui ont évolué », poursuit David Morales. Ce n’est pas l’entreprise qui choisit, c’est l’employé, qu’il perçoive des heures supplémentaires rémunérées ou qu’il prenne des congés supplémentaires. Quand ils demandent une augmentation, on ne va pas leur dire que ce n’est pas possible, on fait tout pour pouvoir leur donner par rapport au travail qui est fait.
Le secteur bancaire est aussi une industrie en tension. En fait, certaines agences offrent même des primes aux employés qui sont capables de trouver de nouvelles recrues et de les faire rester plus de six mois. Car en plus des difficultés de recrutement, il faut garder des salariés avec de nouvelles aspirations.
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Lisa est récemment diplômée de l’Epicta School of Engineering. Il a un CDI et pourtant « aujourd’hui je reçois presque tous les jours des demandes d’emploi sur LinkedIn, confie-t-il. Des gens qui proposent des choses différentes, tout ce qui est flexibilité, équilibre vie pro/vie perso… Les entreprises sont, je pense, tout à fait prêtes. trader sur de nombreux critères, car il est vraiment difficile de trouver des profils. »
Certaines entreprises ont déjà anticipé et institutionnalisé ces nouvelles demandes, comme l’assurance habitation Luko, qui propose depuis deux ans des congés payés illimités, explique Léa Joussaume, responsable de la communication.
« C’est vrai que le fait d’avoir ce genre d’avantages, comme des vacances illimitées et la possibilité de faire du télétravail, permet de se démarquer sur le marché du travail. »
Léa Joussaume, responsable communication chez Luko
« On a fait une petite recherche avec nos candidats et, à mi-parcours, ça fait partie des choses qui les poussent à rejoindre Luko », confirme Léa Joussaume.