Dans son appartement, près de Clermont-Ferrand, Corinne vit avec 500 euros par mois. Avec l’inflation, la situation se détériore. Chaque jour, il arrivait à tout compter au centime près. Une fois par semaine, il doit se rendre aux Restos du Cœur.
« J’avais un travail, un mari, des enfants, une maison et soudain plus rien. » Corinne a 62 ans. Il y a quelques années, sa vie a basculé après son divorce. Avec deux enfants, elle a continué à faire des petits boulots. Mais rapidement, il tombe malade et ne peut plus travailler. « Il fallait que j’aille à l’association, j’y allais pour pleurer, raconte Corinne en pleurant lorsqu’elle se remémore ce souvenir. J’ai toujours travaillé, j’étais 12 ans à l’usine et un soir j’ai dû faire l’aumône. Je me suis sentie sans abri. personne. Ça fait mal. J’ai encore pleuré en cherchant de la nourriture. Les Restos du Coeur lui ont trouvé un foyer et lui ont apporté une certaine stabilité.
Désormais, il vit avec 500 euros par mois grâce à Pôle emploi. Comme beaucoup de personnes dans sa situation, elle consacrait l’essentiel de ses ressources au paiement d’un loyer. Il doit aussi s’occuper des dépenses rapides : « Certains sont meilleurs que moi, mais aussi moins bons que moi, mais ces derniers mois, tout a augmenté : mon assurance habitation, mon assurance auto et l’électricité sont passées de 38 à 54 .euros..Maintenant je ne peux plus faire le plein de ma voiture alors je reste à la maison et je parle à des amis par téléphone ou vidéo.
La nourriture est plus chère et de plus en plus de personnes ont besoin d’aide. On ne sait pas comment on va faire. C’est très cher pour tout le monde.
Une fois par semaine, il se rend aux Restos du Cœur pour se nourrir. Il est allé dans une autre association pour terminer. « Je gère toujours. Au début du mois, je suis allée dans un magasin avec une étagère anti-gaspillage, j’y suis allée le matin. J’essaie d’économiser le plus possible. Mais ce qui l’inquiète, ce sont les semaines à venir. « La nourriture devient de plus en plus chère et de plus en plus de gens ont besoin d’aide. On ne sait pas comment on va faire. C’est très cher pour tout le monde. Les gens n’ont pas forcément envie de donner. Il y aura ».
Quand je suis allé au magasin, j’étais inquiet, je me sentais mal. Parfois je dois remettre le produit si je n’ai pas assez d’argent.
Elle vit seule aujourd’hui dans son appartement près de Riom. « J’ai réussi à passer, mais je n’ai pas vécu, j’ai survécu. C’était très rapide. Le 14, je n’avais plus rien. Je suis allée au magasin, je m’inquiète, je me sens mal. Parfois, je dois remettre le produit si je n’ai pas assez d’argent. Il n’y a pas de petites économies pour Corinne. « Avant, je faisais la vaisselle dans l’évier, maintenant Je le fais dans un bol et je rince rapidement. Je fais aussi attention quand je me douche. Même pour le liquide vaisselle, je fais attention. »
Coco, comme l’appellent ses amis, est loin d’avoir perdu le moral. « C’est important de voir des gens pour garder espoir. Mais ce qui est inquiétant, c’est l’avenir des enfants et petits-enfants. La situation ne va pas s’améliorer. » Elle espère qu’au début de l’année ses revenus augmenteront pour pouvoir en mettre de côté.
Comme Corinne, dans le centre de Riom, 312 familles ont été aidées par les Restos du Cœur entre mars et octobre. Plus de 75 000 repas ont été distribués, ce qui représente une augmentation de 1 600 repas par rapport à 2021. Les inscriptions pour la campagne d’hiver ont débuté en octobre, 117 familles se sont inscrites. « Cette année, nous avons décidé d’inclure les dépenses énergétiques dans les conditions d’inscription, nous risquons d’avoir plus de monde. Au niveau national, l’augmentation est estimée à 20 %. Certains centres commencent à voir venir des personnes qu’ils n’ont jamais vues auparavant. Il faut pouvoir faire face à la distribution alimentaire mais ça peut être tendu », explique Bruno Riche, président des Restos cœur du Puy-de-Dôme. Cet été, on note une augmentation de 450 familles bénéficiaires dans le département. La crise actuelle a des conséquences sur les opérations, les bénévoles et les bénéficiaires.
Les 25, 26 et 27 novembre, les Restos du Coeur seront présents au marché de Noël de Clermont-Ferrand, l’occasion pour eux de récolter des jouets pour les fêtes de fin d’année.