Il était en colère contre le patron de Marietton Développement et Selectour. Estimant que la NDC est aujourd’hui plus « régressive » que les avancées attendues, Laurent Abtibol a réclamé une nouvelle suspension.
Il était en colère contre le patron de Marietton Développement et Selectour. Estimant que la NDC est aujourd’hui plus « régressive » que les avancées attendues, Laurent Abtibol a réclamé une nouvelle suspension.
The Tourist Echo : L’été a été entaché d’annulations de vols. Comment l’avez-vous vécu, tant Marietton que les Élus ?
Laurent Abitbol : L’été est très compliqué, surtout en juillet. De nombreuses compagnies ont annulé des vols, principalement pour deux raisons : se débarrasser des billets chargés en été avec des prix bon marché, et le manque de personnel. De nombreuses entreprises n’indemnisent pas leurs clients alors même qu’ils ne peuvent échapper aux règles européennes et au droit de l’indemnisation. Des voyageurs ont porté plainte, la justice fera son travail. Les compagnies aériennes étrangères nous ont causé des problèmes, pas les françaises. Encore une fois, chapeau à Transavia, qui a annulé tous les clients sur les vols annulés en raison de la grève.
En cas d’annulation de vol, on voit l’intérêt de l’agence de voyage qui joue son rôle de conseiller.
Laurent Abitbol : Le problème continue, toujours avec les mêmes compagnies, surtout les moins chères… Ce qui représente une belle tâche supplémentaire pour les agences de voyages qui trouvent des solutions pour leurs clients. Je les salue pour leur courage. En cas d’annulation de vol, on voit l’intérêt de l’agence de voyage qui joue son rôle de conseiller. Le client est pris en charge, il n’est pas autorisé à se rendre sur le site avec son numéro de paiement 800.
Quelle est la valeur de l’été?
Laurent Abitbol : L’équipe de Marietton a passé un bon été. Du 15 mars à aujourd’hui, le niveau des commandes est très élevé. Sur l’ensemble de 2022, nous serons entre 80% et 85% du volume total de 2019, malgré un premier trimestre bas. Les voyages d’affaires pèsent aussi lourd, nous sommes à 90% des niveaux d’avant Covid. Parmi les quatre voyagistes nationaux, les résultats seront également très bons cette année. Nous serons dans nos objectifs. L’inflation n’a vraiment pas d’impact réel pour le moment. Nous verrons plus tard. Quoi qu’il en soit, nous paierons notre EMP en juin 2023.
La technologie devrait être la source du progrès, pas du stress.
La pondération du NDC est prévue en septembre, ce qui impactera fortement le GIE Asha, ainsi que Selectour et Havas. La technologie est-elle prête ?
Laurent Abitbol : La réservation de vols Air France sur NDC ne fonctionne pas. La réservation d’un billet d’avion Air France via NDC prend 2 minutes 30 minutes, contre 30 secondes en accédant à Amadeus. Cette période n’est pas adaptée à nos activités. Les fonctionnalités ne fonctionnent pas, y compris les paiements automatiques. Je suis d’accord avec tout ce qu’a dit Yorick Charveriat mardi (lire son interview ici). Mauvaise NDC. Cela peut être bon ou acceptable pour les loisirs, mais pas pour les voyages d’affaires. Nous demandons le report du NDC d’au moins 6 mois en déplacement professionnel, le temps qu’Air France trouve une solution urgente avec Amadeus. Nous détestons le 1er octobre. Nous ne sommes pas responsables de ce bric-à-brac (entre Air France et Amadeus, ndlr). Il n’est pas possible d’avoir de la productivité à cause du NDC. La technologie devrait être la source du progrès, pas du stress.
Pensez-vous qu’Air France, qui a déjà accepté un licenciement de cinq mois, l’acceptera ?
Laurent Abitbol : Ils n’auront pas le choix ! Ce sera grave pour toute la profession s’ils refusent et restent le 1er octobre. Ce sera un coup de couteau, les équipes d’Air France l’auront compris. Environ 60% du trafic est Air France pour le GIE Asha. Nous ne sommes pas contre NDC. Mais nous l’accepterons s’il est amélioré. Jusqu’à présent, c’est un revers. Nous avons collaboré sur ce problème avec des agences de voyages.
Revenons au Groupe Marietton, qui a fait plusieurs acquisitions ces dernières années. Continueriez-vous ou arrêteriez-vous votre stratégie d’achat compte tenu du contexte ?
Laurent Abitbol : Nous avons continué pendant la crise avec la saisie des TO Austral Lagons, en 2021. Cette année 2022 du grand redémarrage a été dans la paix. Mais les choses se passeront avant la fin de l’année. Nous allons continuer à grandir.
Dans le tourisme ou la distribution ? Vous cherchez des agences Geovisions qui sont en reprise ?
Laurent Abitbol : Joker pour la première question ! Dans le cas de Géovisions, nous avons proposé au syndic de reprendre deux agences Havas Voyages.
Nous faisons le meilleur travail au monde.
« The Great Resignation » couvre de nombreux domaines, y compris les voyages. Et chez vous ?
Laurent Abitbol : Certains entrent dans les maisons, persuadés que l’herbe est plus verte quelque part. Mais les experts reviennent dans le secteur du voyage. C’est le cas de Marietton et même de Selectour. J’ai confience. Les groupes seront rétablis entre les mois de septembre et décembre. Nous faisons le meilleur travail au monde.
Pour l’APST, dont vous êtes le vice-président, le système public de réassurance n’a pas encore donné de clair éclairage depuis Bruxelles. Quand peut-on s’attendre ?
Laurent Abitbol : Bientôt. Est-ce une bonne chose à long terme ? On verra. Cette garantie n’est pas libératoire, car elle consomme les fonds de l’APST (l’Etat prend la moitié de la contribution). Et puis, les faillites comme celle de Thomas Cook n’arrivent pas tous les jours. De plus, 80% des agences de voyages se portent bien, elles savent se redresser. Pendant six mois, tout le monde est en sous-effectif, donc les meilleurs travaillent.
Demain (l’interview a eu lieu mardi), je reviendrai à l’APST avec Mumtaz (Teker). Le 23 août était à Marietton, et le lundi à Selectour. Nous ferons donc le point sur l’évolution de l’APST avec les membres du conseil d’administration.