Le fondateur de Oath Keepers, Stewart Rhodes, le 11 février 2019 lors d’un rassemblement de Donald Trump à El Paso, Texas (AFP / Nicholas Kamm)
Le fondateur de l’organisation terroriste « Oath Keepers », Stewart Rhodes, décrit le mouvement américain vers la droite, du radicalisme au gouvernement fédéral à la protection de Donald Trump par les armes.
Arrêté un an après l’attentat du Capitole, l’homme de 57 ans est actuellement jugé pour « violences violentes ». Un juge fédéral l’a accusé d’avoir comploté pour empêcher un « transfert de pouvoir forcé et pacifique » le 6 janvier 2021.
Pour sa femme Tasha Adams, qui se bat pour le divorce depuis 2018, Stewart Rhodes « s’est créé une sorte de mythe : il se voyait comme une sorte d’histoire et la façon dont ça s’est passé » avec l’attentat. au siège du Conseil.
Avant ce coup d’État, Stewart Rhodes menait une carrière normale : il s’engagea dans l’armée après avoir terminé ses études secondaires, et retourna rapidement à la vie civile après un mauvais saut. Autre accident : en 1993, il est blessé par arme à feu et perd son œil gauche. Depuis lors, il porte un costume noir spécial.
Après être retourné à l’école, vivant du salaire de sa femme comme strip-teaseuse, il a obtenu un diplôme en droit de la prestigieuse université de Yale, mais s’est installé dans le Nevada, loin des grands cabinets d’avocats payants.
Fervent opposant au gouvernement fédéral oppressif, il écrit pour des blogs libéraux et a participé à la campagne présidentielle de 2008 du chef de ce mouvement, Ron Paul.
– En armes –
Après la victoire présidentielle démocrate de Barack Obama, Stewart Rhodes a fondé son propre mouvement. Sa mission : recruter des hommes et des femmes qui travaillent dans l’armée ou la police, prêts à « accomplir le serment » (« fulfil their oath », en anglais) pour « protéger la Constitution de tout ennemi extérieur ou intérieur ».
À cette époque, la question de la légitime défense – comme le port d’armes – était contre l’autorité fédérale. Stewart Rhodes insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un « crack », que la violence ne doit être utilisée qu’en dernier recours.
Petit à petit, le mouvement a commencé. Crée des organisations et forme des soldats. En 2014 et 2015, ils ont été déployés principalement dans l’ouest auprès des éleveurs en conflit avec le gouvernement.
Autre changement en 2016. Comme d’autres groupes extrémistes, les Oath Keepers – qui comptent désormais quelques milliers de membres – étaient heureux d’arriver à la Maison Blanche de Donald Trump, avec qui ils partagent leurs manigances, notamment sur l’existence « profonde ». État » qui sera testé en secret par des personnalités de haut rang.
Vêtus d’uniformes militaires et d’armes, ils sont sortis au soleil en 2020 lors des manifestations contre les restrictions imposées pour freiner l’épidémie de la maladie Covid-19, et lors de la conférence estivale contre le racisme pour, disent-ils, protéger les affaires des imbéciles.
– « Guerre civile » –
Le président de Oath Keepers, Stewart Rhodes, photographié par la police lors de son arrestation le 13 janvier 2022 au Texas. (COMTÉ DE COLLIN / -)
Donald Trump a gagné, Stewart Rhodes s’est présenté à ses meetings de réélection et a refusé, après le vote, de s’avouer vaincu.
« On ne peut pas s’en sortir sans guerre civile », écrivait-il à ses partisans en novembre, avant de lancer des plans pour bloquer la transition. Pour lui, il s’agit de « patriotisme ».
Selon l’acte d’accusation, il dépense des milliers de dollars pour acheter des armes, qu’il stocke près de Washington, et organise le transport des combattants vers la capitale, où le 6 janvier 2021, les élus de la Chambre des représentants doivent confirmer la victoire de Joe Biden, un démocrate.
Le jour J, par message codé, il donne ses ordres, sans entrer lui-même au Capitole. « Il est très doué pour mettre les autres en danger », a déclaré sa femme au Los Angeles Times.
Cela ne suffira pas à le protéger de la justice. Il est accusé de sédition avec une douzaine d’autres personnes ayant prêté serment, les accusations les plus graves à ce stade, et risque jusqu’à 20 ans de prison.