Face au changement climatique, cette méthode, présentée comme écologique mais aussi dénoncée, se développe, comme dans la station de ski des Saisies, en Savoie.

Face au changement climatique, le recours au « snowfarming » s’est développé dans les stations de ski françaises ces dernières années. Cette pratique, qui consiste à économiser la neige d’une année sur l’autre, est présentée comme écologique, puisque la neige est recyclée, mais elle est aussi dénoncée.

Pour comprendre ce qu’est le « snowfarming », il faut marcher jusqu’aux pistes de ski de fond de la station de ski des Saisies, en Savoie. « Nous en avons un ici, puis un deuxième », a déclaré le chef de la station, Michael Tessard, en désignant les deux canons à neige qui permettront de faire le plein pour l’année prochaine. « Nous sommes venus créer deux gros tas que nous sommes venus recouvrir d’une protection, comme un coquillage avec de la sciure, comme un sarcophage », explique-t-il. Cela nous permet d’économiser environ 70% du volume de neige de la saison précédente. Donc ici, nous sommes déjà en train de faire des réserves pour l’année prochaine. »

Au total, environ 12 000 mètres cubes de neige artificielle passeront le printemps et l’été à l’abri dans ce cocon de sciure de bois. L’automne prochain, les machines travailleront pour créer une piste de deux kilomètres.

« La neige que nous produisons a une bien meilleure capacité de résistance et densité que la neige naturelle »

N’utiliser que de la neige naturelle, c’est aussi passer de longues heures à « travailler » sur la machine « pour s’assurer qu’elle tient le coup », a-t-il expliqué.

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Permettre aux athlètes de s’entrainer dès la mi-novembre 

Pour la station, l’objectif est avant tout d’ouvrir son domaine de ski nordique aux sportifs dès la mi-novembre, avant même que la neige ne tombe du ciel. « Nous voulons pouvoir leur offrir un lieu d’entraînement qui leur permette de chausser leurs skis en début de saison. C’est une technique qui permet de délivrer l’outil au moment de l’épreuve ou des entraînements qui sont attendus par les sportifs », précise le chef de station des Saisies.

Parmi ces événements figure la Coupe du monde de biathlon. La troisième manche s’est déroulée en décembre au Grand Bornand, une station qui pratique également la « culture de la neige ». Les conditions d’organisation avaient provoqué l’indignation des riverains et des associations. »Ce qui était aussi choquant, c’est qu’on a vu ces camions descendre de la neige alors qu’il n’y avait vraiment pas de neige en arrière-plan. Il y avait un côté un peu d’artificialisation maximale. » de pratique », avance Corentin Mélé, directeur de projet de France Nature Environnement.

« Ce n’est peut-être pas très pertinent que Le Grand Bornand accueille la compétition à la mi-décembre, sachant qu’il y a rarement de la neige sur l’aire de compétition à ce moment-là. Cela ne vaudrait-il pas la peine de ne pas faire les frais pour modifier un peu ce programme ? »  » , Il demande. De leur côté, les stations soulignent que l’impact carbone du « snowfarming » est encore négligeable par rapport à celui des skieurs qui prennent leur voiture pour profiter de la montagne.