Il rêvait de pouvoir aller sur la Lune, et a fini dans la finance. Pourtant, cet ami de Thomas Pesquet l’a fait lui-même en lui remettant un « Brevet » pour un parachute, qui lui permet de sauter sans assistance. A plus de 4 000 mètres d’altitude, il se rapproche de son inspiration d’enfance qui deviendra astronaute et manie désormais judicieusement un parachute de secours.
Sonia Fendler est Présidente d’Altixia Reim (anciennement Héraclès), société de gestion de portefeuille spécialisée dans les investissements immobiliers. Après avoir passé 25 ans dans le domaine de la garde et de la gestion du patrimoine du groupe Generali, il décide de se séparer d’une armée de 1 000 personnes pour revenir à la « gestion de proximité ». Sonia Fendler gère actuellement une équipe de 15 personnes et une trentaine d’établissements. »En revanche, je fais toujours partie du conseil d’administration de Generali, et je suis toujours contente de les voir », confie la gérante d’Altixia Reim.
Ingénieur de formation, le manager fait quelque chose de surprenant et commence à négocier. « Quand j’ai quitté l’école, on m’a donné le choix entre le conseil nucléaire et Andersen. Andersen a répondu rapidement. Même s’il choisit l’industrie ou la finance, cette fois il laisse son employeur décider : ce sera la finance. Après quatre ans à se faire les dents, il a finalement rejoint le géant italien de l’assurance Generali.
« Chi va piano va sano e va lontano »
S’il a le hoquet lors du saut libre à plus de 190km/h – l’obligeant à déployer son parachute de secours – sa vie professionnelle s’envole. Gérant de fortune, il est rapidement invité à rejoindre le comité exécutif de gestion de fortune du groupe italien, avant de prendre en charge ses activités luxembourgeoises. L’escalade du travail, pas de quoi combler les ambitions du dirigeant. « A mes yeux, je n’apportais pas assez à mes équipes », dit-il.
Alors que Sonia Fendler fête ses 52 ans, Héraclès (aujourd’hui Altixia Reim) lui promet de rejoindre l’entreprise et de diriger le groupe en tant que président. « Je pense qu’il y a beaucoup de négligence et d’influence dans ma décision de quitter Generali. Personne ne s’attendait à ce que je parte, les gens ont même dit quelque chose de très inapproprié pour une femme… certains m’ont traité de ‘kissy’. »
Un avoué « n’a jamais aimé l’autorité », il l’embrasse et saute dans le monde de l’immobilier avec les deux pieds. « Je pense que c’est un secteur qui a la valeur d’être concret, d’être réel. » Il ajoute : « Dans l’immobilier, j’ai retrouvé quelqu’un. Je suis bluffé par les conseillers en gestion de patrimoine. Ce sont des gens qui savent reconnaître et prendre des risques. avec des pépites sur le marché. Pour eux, il y a une vraie relation de confiance, que j’ai aussi retrouvée avec les employeurs, par exemple », raconte Sonia Lendler.
Né à Châtenet-Malabry dans les Hauts-de-Seine, le président d’Altixia Reim a hérité de son grand-père – arrivé en France en 1920 – son origine russe. « Je pense que j’ai un côté slave dans mon personnage. Je peux être très heureuse et me fermer rapidement après ça. Je ne suis pas fière de Poutine, mais je le suis quand il s’agit de mes origines. » La Châtenaisienne, fille de seul, elle a grandi dans une famille active et avide de connaître le monde. « Ma mère a été la première femme à aller travailler en pantalon chez IBM (un fournisseur d’ordinateurs à l’époque), ça faisait peur à tout le monde. »
Du Yémen au Pakistan en passant par le Chili et le Pérou, Sonia Fendler a parcouru le pays depuis son enfance. Il apprécie son temps de découverte, jusqu’à ce qu’il constate les effets du tourisme de masse et les effets indirects de l’ouverture des frontières. Sonia Fendler dit : « Ce qui m’a dérangé, c’est l’effet de la mondialisation : Starbucks dans le vieux Shanghai n’est pas une chose normale. » La découverte ne le découragera pas. Il en faut plus pour distraire sa curiosité. Convaincu de son désir d’apprendre une nouvelle langue, il se lance dans l’apprentissage de l’arabe, notamment à l’écrit, qu’il utilise de droite à gauche.
Mais malgré son intérêt pour les autres pays, le président d’Altixia Reim a adopté une stratégie consistant à s’investir totalement dans le français. « Pendant le Covid, c’est la proximité des locataires qui nous a permis de maîtriser notre crise. La société foncière était en train d’explorer le marché immobilier en Ukraine lorsque la guerre a éclaté. Heureusement, ils n’ont pas investi. » réseau évolue. En ISR (investissement socialement responsable, ndlr), il y a un vrai travail d’académie à faire. En donnant de l’importance à cette question, le président prend le taureau par les cornes et va au-delà de son ambition : « Connaissant notre mission aujourd’hui, notre objectif est de les aider à manger moins demain. »
Il ne faut pas longtemps au dirigeant d’Altixia pour faire émerger l’ingénieur en lui. Fasciné par les fermes urbaines, ces fenêtres du futur qui fonctionneront bientôt comme des panneaux solaires, l’ancien élève de l’École des Mines s’étonne de la vitesse à laquelle la technologie avance. Il ne cache pas son enthousiasme pour les startups et les petites entreprises qui ne cessent de surgir. « Si je n’avais pas fait de l’immobilier après Generali, j’aurais aimé rejoindre la fintech », conclut-il.
Pour fêter la fin de sa scolarité à l’Ecole des mines de Nancy, Lorraine, qui a été admise, est parachutée avec tous les membres de sa classe.
Il revient ensuite dans son Ile-de-France natale et entame des négociations, avant de rejoindre le club italien Generali.