Jean-Luc Boch, président de l’ANMSM (Association nationale des maires des stations de montagne) et de France Montagnes, également maire de la station balnéaire de La Plagne (Savoie), ne s’inquiètent pas des engagements écologiques que les stations auront cet hiver, pour participer à la bataille pour la sobriété.
Il s’agit cependant davantage de la question de la hausse des prix de l’électricité (qui a dépassé la semaine dernière la limite des 1 100 euros le mégawattheure pour les contrats de gros en 2023), ainsi que de l’éventuelle baisse de charge du courant d’hiver qui effraie les communes. Ce sont en fait les délégataires du service public assuré par les téléphériques, qu’ils peuvent alors choisir de garder en gestion directe ou de confier, selon la Loi Montagne, à un opérateur privé.
Skier moins tard, rouler moins vite, développer les ENR : « toutes les pistes sont étudiées » par les stations (2/3)
Problème : cet hiver, près de 70 % d’entre eux devraient également renégocier leur contrat de trois ans avec leurs fournisseurs d’énergie.
« On va faire des efforts dans nos consommations, mais il faut être sûr qu’on ne sera pas coupé en pleine journée ou qu’on n’aura pas à composer avec un prix de l’électricité à 1.100 euros le mégawatt. Sinon, il serait le double de l’amende. Les prix ne sont pas bloqués, cela peut même empêcher l’ouverture de certaines gares », argumente Jean-Luc Boch.
Malgré les efforts en faveur d’une première réduction globale de la consommation des stations, la sobriété ne fera pas tout, se défend l’association qui regroupe une centaine de communes françaises.
Car face à une hausse ininterrompue des prix de l’énergie depuis plusieurs mois, les stations auront certes la possibilité de réduire leurs factures grâce aux économies d’énergie, mais cela ne devrait pas suffire à enrayer la détérioration de leur trésorerie.
La sobriété énergétique oui, mais avec des garanties
Son collègue, maire des Orres (Hauts-Alpes) et vice-président de l’ANMSM, avait déjà prévenu dans la presse : « même si on réduit nos consommations, ce qu’on a déjà fait aux Orres, parce qu’on est déjà très avancés dans en réduisant la consommation, nous dépenserons trois millions d’euros en charges supplémentaires cette année ».
L’ANMSM a donc sollicité une rencontre avec les membres du gouvernement qui aura lieu ce mardi 6 septembre à Paris. La délégation rencontrera notamment Dominique Faure, secrétaire d’État à la Ruralité, et Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, ainsi que le cabinet du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
« Nous allons démontrer que nous sommes capables de faire des économies supplémentaires et que nous sommes prêts à exploiter les téléphériques à des vitesses moindres, pour fermer plus tôt par exemple, et faire toutes les économies possibles pour atteindre une réduction de 10% de notre consommation, et continuer puis d’atteindre 20 ou 25% », montre Jean-Luc Boch.
Mais, d’autre part, les maires des communes de montagne souhaitent que l’Etat leur garantisse qu’ils font partie des secteurs qui ne seront pas déchargés en journée, au plus fort de leur activité, ainsi qu’ils ont accès à l’électricité tarifs qui ne sont pas soumis à des marchés élevés.
« Il est certain que l’abandon d’une commune ou d’un domaine skiable, qui reste un service public, serait inconfortable et pourrait être un mauvais signe. Cela nécessiterait au moins d’être prévenu au préalable », ajoute Guillaume Desrues, maire de Bourg. -Saint-Maurice/Les Arcs, qui attend également des « garanties de l’Etat » de cette réunion à Paris, tout en indiquant que les communes participeront à « l’effort collectif ».
Avec pour solde, un chiffre double que Bercy connaît bien depuis la saison blanche constatée en 2020/2021 : à savoir, les 10 milliards d’euros de facturation directe et induite annuellement par un secteur qui emploie environ 120 000 salariés (dont 1 milliard et 18 000 salariés sont atteints). par les téléphériques).
Le chantier des forfaits à ouvrir
Parallèlement, la filière, qui est déjà dans la dernière ligne droite des préparatifs de l’hiver prochain, a déjà relancé les négociations, notamment sur le prix de ses forfaits, entre les entités organisatrices que sont les communes de montagne et les opérateurs dont la gestion est déléguée, les sociétés de téléphériques.
Jusqu’à présent, près de 3 % du prix des forfaits de ski étaient dépensés en électricité. Cet hiver, il est possible que ce chiffre se situe entre 8 et 15 %, on glisse déjà au sein de la profession.
« Aujourd’hui, l’énergie représente une part non négligeable des dépenses de fonctionnement des entreprises : toutes les voies sont donc ouvertes, et il y a bien des réflexes dans notre métier, comme pour tout commerçant », traduit Alexandre Maulin, qui entrevoit des discussions qui peuvent évoluer dans un sens différent selon sur les saisons.
« L’augmentation du prix des forfaits fait partie des discussions, en effet, des augmentations ont déjà été enregistrées par la plupart des collectivités, même si chacune d’entre elles se charge de fixer son prix en fonction de son domaine, car il n’y a pas de station de ski qui soit la même », abonde Jean-Luc Boch.
Des communes favorables à des augmentations « mesurées »
Pour autant, le président de l’ANMSMS souhaite que ces augmentations restent mesurées : « On ne peut pas laisser faire et compenser toutes les augmentations de clientèle. Face à l’inflation, les prix doivent rester abordables. Et nous veillons à ce que cela se fasse entre 2 et 8 %, même si certaines stations ont encore, dans leur DSP, des prix bloqués l’hiver prochain ».
Aux Arcs, le maire de Bourg-Saint-Maurice assure que son domaine, exploité par la filiale de la Compagnie des Alpes ADS, ne répercutera pour l’instant aucune augmentation l’hiver prochain. A la Compagnie des Alpes, qui regroupe 10 des plus grandes stations françaises (dont Les Arcs), David Ponson, directeur des opérations domaines skiables pour l’ensemble du groupe, reste plus nuancé et atteste que la révision des prix a déjà commencé :
« Dans le cadre légal des DSP, il est en effet prévu que les tarifs d’un service public comme les téléphériques puissent tenir compte de l’évolution des coûts. Ces derniers mois, il faudra répercuter une partie de ces augmentations, au sein le montant payé par les utilisateurs. Mais, au final, on ne parle que de quelques euros dans le prix total », assure-t-il.
Et d’ajouter que selon les premières données disponibles, les premières données de la centrale de réservation pour cet hiver sont déjà « très bonnes et même en avance sur les habitudes, malgré le contexte d’inflation ».
En moyenne, le prix moyen d’une journée skieur avoisine les quarante euros, allant d’une vingtaine d’euros dans les petites stations à 50 à 60 euros dans les plus grands domaines.
« Tout dépend de la taille des domaines, mais quand on se compare aux autres pays, on voit que la France reste un des pays où le forfait de ski est le moins cher par rapport à la taille des domaines skiables : il est en moyenne de 15 % inférieur à la Suisse et 50% inférieur à l’Autriche, par exemple », ajoute David Ponson.
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