La ménopause et d’autres troubles sexuels peuvent survenir après la barre des cinquante. Petit conseil avec Manon Fradet, sexologue à Vienne, pour mieux comprendre ces changements.
La quarantaine signifie-t-elle vraiment une mauvaise vie sexuelle ? « On peut dire que cette sexualité fait peur, on peut avoir l’impression qu’elle n’existe plus quand on franchit un seuil », souligne Manon Fradet, sexothérapeute à Scorbé-Clairvaux (Vienne).
Une « pensée répandue » encore ancrée dans notre société aujourd’hui, s’articulant autour de quelques idées reçues : la ménopause entraînant une perte de libido chez la femme, les changements physiques liés à l’âge impactant l’estime de soi chez l’homme… Des causes jouant sur le psychologique des couples , pensant la vieillesse comme une limite, « un non-retour ». L’estime de soi évolue alors, avec un « sentiment d’être moins désirable, de ne pas mériter de recevoir du plaisir ou d’en donner », ajoute-t-elle.
Un mental en bonne santé
Une étude d’octobre 2022 menée par Petits Frères des Pauvres, « La vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées » veut lutter contre ces clichés. Ces idées reçues où l’âge et la sexualité deviennent antithétiques. Par exemple, 56% des personnes interrogées déclarent ressentir autant de désir pour et de la part de leur conjoint qu’avant. Preuve que l’une des clés d’une intimité épanouie reste donc un esprit sain. Pouvoir intégrer cette idée que les années qui passent ne font pas tout.
« Tout ce qui nous entoure et nous constitue évolue avec l’âge, les rencontres et aussi le développement que nous effectuons sur nous-mêmes. La sexualité doit s’adapter à cette nouvelle vie, à ces changements corporels et psychologiques que nous traversons au fil des années », rassure Manon Fradet. Par exemple, être ensemble parce que les enfants ont quitté le nid peut être l’occasion de re-stimuler son désir de l’autre et de réappréhender l’intimité de la vie de couple.
Profiter de son expérience
Ici, il ne s’agit plus de parler de « vieillir » mais plutôt de « mûrir ». Pour le sexologue, « profiter de l’expérience qu’on a à travers nos relations passées, accentuer la pratique sur les choses qu’on sait qu’on aime ou pas, ce qu’on veut tester, ce qu’on ne peut pas faire ». plus mais d’une manière différente ».
Cela peut signifier inclure une nouvelle forme de tendresse, choisir de passer plus de temps sur les préliminaires ou communiquer davantage. « C’est la base pour comprendre l’autre et ne pas se décider. Certains couples travaillent depuis des années mais malgré l’amour qui existe entre eux, le sexe reste tabou et un malaise se crée chez l’un des partenaires », explique la sexothérapeute. .
Une source de bien-être
Préserver sa sexualité est donc essentiel pour bien vieillir et donc, bien-être. Il a de nombreux avantages, tant sur le plan physique que mental. « C’est de l’entretien du corps, c’est du sport. Ensuite d’un point de vue mental, on libère des hormones du bonheur, on va diminuer le stress, augmenter la confiance en soi, on va prendre un moment et se concentrer sur notre plaisir », énumère-t-elle.
Des raisons de persister à comprendre les fluctuations de votre libido et de ne pas hésiter à consulter des professionnels pour mieux appréhender ces changements. « C’est normal de ne pas avoir la même sexualité à 20 ans qu’à 70 ans, il faut s’en rendre compte. »
> Retrouvez sur notre site, le supplément Génération Plus et nos différents articles dédiés aux seniors.
> ½ : Un senior sur deux (60 ans et plus) a des relations intimes, selon le rapport 2021 des Petits Frères des Pauvres.
> 91 : C’est le pourcentage de personnes de plus de 60 ans qui sont satisfaites de leurs rapports. (Source Petits Frères des Pauvres)
> 71 : en pourcentage, le nombre de personnes (à partir de 60 ans) qui considèrent qu’un corps vieillissant « peut rester désirable », toujours selon Petits Frères des Pauvres.