« Nous déciderons avec le président de la République d’ici la fin de la semaine ». La Première ministre Élisabeth Borne ce lundi 26 septembre, sur RMC, a défini les délais à l’exécutif pour se prononcer sur la méthode envisagée pour la réforme des retraites. Le président de la République a estimé, le 12 septembre, devant des journalistes, que cette réforme ne pouvait plus attendre et qu’il souhaitait qu’elle prenne effet à l’été 2023. Mais le gouvernement n’a pas encore décidé de la méthode.

Un échange avec Emmanuel Macron et les ministres concernés est prévu dans les prochains jours pour explorer « différents scénarios », a précisé Elisabeth Borne. Le Premier ministre a assuré qu’il pousserait à « la recherche du compromis », sans pour autant rejeter le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’approuver un texte sans vote sauf motion de censure. Deux options sont sur la table : voter un projet de loi spécifique qui serait examiné au début de l’hiver ou apporter des amendements lors de l’examen du projet de financement de la Sécurité sociale qui débutera le 20 octobre à l’Assemblée nationale.

Mais le gouvernement peut quitter le chemin de la réforme par des amendements. Plus rapide et en faveur des partisans les plus sincères de la réforme, il a provoqué un appel parmi l’opposition et les syndicats, qui ont menacé de se mobiliser massivement si nécessaire, mais aussi parmi la majorité, où des personnalités de poids ont exprimé leur réticence.

L’exécutif sous la pression d’une contestation interne

Dans un premier temps, François Bayrou s’est dit contre un « passage forcé », qui, selon lui, risque « d’unir l’opposition, puis de diviser la société française ». Jean-Paul Mattei, chef de file des députés MoDem, a indiqué mardi 20 septembre que la position de son groupe serait de « voter contre cet amendement ».

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Jeudi 22 septembre, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a mis à mal cette possibilité. Adhérant à l’indépendance du Parlement vis-à-vis de l’exécutif, le député Renaissance a calculé sur franceinfo que « les amendements du Gouvernement en eux-mêmes ne doivent pas conduire à de grandes réformes » et qu’il faut « prendre le temps des consultations ».

Des déclarations qui pourraient sceller le sort d’une réforme par des amendements. « Bayrou et le président de l’Assemblée nationale, ça a du poids », résume une source au Palais-Bourbon. Leur opposition est un obstacle majeur pour le gouvernement : la majorité à l’Assemblée nationale ne lui permet pas de manquer d’alliés, ni d’être divisé par un groupe sur une réforme qui n’est plus populaire, mais Emmanuel Macron a fait son coin de pierre. période de cinq ans