Par Océane Duboust • Mise à jour : 10/12/2022
– 14:52
Journée mondiale de la santé mentale : Sur TikTok, Instagram et Reddit, les astuces sont nombreuses pour vous sauver la tête. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ?
L’anxiété et la dépression, les troubles les plus courants
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ça peut aller
Ce lundi est la journée mondiale de la santé mentale. L’OMS estime qu’une personne sur huit dans le monde reçoit un diagnostic de démence. Cela signifie un « changement significatif dans la régulation des émotions ou du comportement d’une personne ».
C’est une question qui a été mise en avant grâce à un certain nombre de campagnes promotionnelles. Mais sur les réseaux sociaux, le mouvement pour lever l’interdiction a commencé il y a longtemps. S’il y a des preuves, la santé mentale est vendue et parfois présentée comme une « tromperie ».
Identifier son interlocuteur, une démarche primordiale
Le forum Reddit, utilisé par un milliard et demi de personnes, permet aux utilisateurs de discuter de quelque chose de commun dans la « communauté ». L’organisme spécialisé dans la dépression rassemble plus de 900 000 personnes. L’une dédiée aux troubles anxieux rassemble plus de 500 000 personnes.
Grâce aux conversations, les utilisateurs partagent des succès dont ils sont fiers : réussir à aller seul au restaurant ou réussir un entretien d’embauche. Des actions qui demandent beaucoup d’efforts lorsqu’une personne souffre d’anxiété sociale. Sous leurs publications, des centaines de commentaires.
Dans un autre fil, un utilisateur partage sa méthode pour éviter les crises de panique : « Commencez par dire cinq choses que vous pouvez voir autour de vous, quatre choses que vous pouvez toucher, trois choses que vous pouvez entendre, deux choses que vous pouvez sentir et une que vous pouvez goûter. me calmer et me distraire de mes soucis. »
Une méthode créée par la psychologue américaine Ellen Hendriksen qui donne également ses conseils sur Instagram sous forme de questions-réponses.
Les problèmes d’anxiété et de dépression font partie des problèmes de santé mentale les plus courants, mais il existe également des communautés particulières pour la schizophrénie, la bipolarité ou les troubles de l’identité.
Sur le réseau social le plus populaire des adolescents, TikTok, le hashtag #MentalHealth (santé mentale en France) cumule près de 50 milliards de vues. Sur Instagram, plus de 40 millions de publications. Certaines caractéristiques peuvent également être considérées comme de véritables obstacles en matière de santé mentale.
C’est donc un sujet élégant, mais qui recouvre des choses très différentes allant de l’information au conseil, en passant parfois par les pratiques commerciales. Il est important de rappeler que la vente de produits, même labellisés « sains », répond au marché, basé sur la recherche du profit.
Interrogée par Euronews Next, la professeure Viviane Kovess-Masféty, pédopsychiatre et chercheuse à l’université Paris Descartes, explique qu’il faut prendre du recul.
« Il y a toute une école du ‘self-help’, ce qui veut dire que les gens prennent soin d’eux, se parlent et échangent des conseils. Il ne faut pas faire ça pour la psychothérapie, c’est autre chose », dit-il. .
Pallier la difficulté d’accès aux soins
« Il y a beaucoup de lieux sérieux qui essaient d’aider les gens à se gérer ou des groupes de discussion où les gens s’encouragent. L’important est de comprendre à qui on a affaire ».
Par conséquent, il est important de connaître l’authenticité de votre personne de contact : les infirmières et les médecins sont des professionnels de la santé tandis que les étiquettes de « professeur » ou « professionnel » incluent quelque chose de plus clair sans aucune qualification.
Les professionnels de la santé ont également des compétences particulières qu’il est important d’acquérir. Par exemple, Dr. Colleen Reichmann, qui est sur Instagram et TikTok, est une nutritionniste américaine. D’autres histoires se concentrent sur la gestion du stress ou les relations familiales.
Le Washington Post a récemment publié un article pour trier le bon grain de l’ivraie des conseils trouvés sur les réseaux sociaux. L’Amérique souligne chaque jour l’importance de se chercher soi-même, hors des réseaux, par exemple sur le site Google Scholar, le moteur de recherche universitaire.
Le Pr Kovess-Masféty rappelle qu’il existe tout un ensemble de ressources désignées comme équivalentes à la Haute Autorité de Santé dans différents pays, comme le Psycom mis en place par cinq établissements psychiatriques parisiens.
Les médias sociaux ont un avantage : ils sont accessibles n’importe où et n’importe quand. L’accès à la santé mentale est plus complexe. Le manque de médecins rend difficile l’accès aux soins.