Trop peu pris en compte dans le monde professionnel, les troubles mentaux pèsent lourdement sur l’organisation du travail, mais aussi sur la santé des salariés, estime l’ONU.

Il reste encore beaucoup à faire pour protéger la santé mentale sur le lieu de travail, ont exhorté les Nations Unies mercredi 28 septembre avec de nouvelles recommandations pour apaiser les tensions là-bas.

Les deux agences onusiennes chargées respectivement de la santé et du travail, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale du travail (OIT), ont publié une série d’avis pour prévenir et se protéger des risques qui menacent la santé mentale au travail.

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Un milliard de personnes souffrent d’un trouble mental dans le monde  

La détresse psychologique est précieuse pour ceux qui en souffrent et pour la société. Selon l’OMS et l’OIT, environ 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année à cause de la dépression et de l’anxiété, soit 1 000 milliards de dollars.

« Il est temps de se concentrer sur les effets néfastes que le travail peut avoir sur notre santé mentale », a déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué conjoint. « Le bien-être de l’individu est une raison suffisante pour agir, mais une mauvaise santé mentale peut aussi avoir un impact débilitant sur la performance et la productivité », souligne-t-il.

L’OMS a averti en juin que près d’un milliard de personnes dans le monde vivaient avec un trouble mental avant la pandémie de Covid-19, aggravant la situation. Cela signifie qu’un adulte sur six en âge de travailler souffre d’un trouble mental.

« Les chiffres sont alarmants », a déclaré aux journalistes Manal Azzi, chef de l’équipe de sécurité et santé au travail de l’OIT. « Nous avons une énorme responsabilité. Le lieu de travail lui-même est souvent un déclencheur.

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Les conditions de travail, indicateur de la santé mentale 

Dans son nouveau rapport sur la meilleure façon de s’attaquer au problème, l’OMS souligne qu’un travail motivant peut protéger le bien-être mental, donner un sentiment d’accomplissement, de confiance en soi et générer des revenus.

Mais contrairement aux conditions de travail néfastes ou médiocres, les mauvaises relations de travail et le chômage « peuvent contribuer de manière significative à la détérioration de la santé mentale ou à l’aggravation des problèmes de santé mentale existants ».

Le lieu de travail peut également amplifier des problèmes plus larges qui ont un impact négatif sur la santé mentale, tels que la discrimination fondée sur le sexe, l’âge, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et le handicap, ajoute l’OMS.

Former les managers est indispensable 

L’une des recommandations les plus importantes – et les plus récentes – consiste à former les gestionnaires sur la manière d’éviter les environnements de travail stressants et sur la manière de répondre aux travailleurs dans le besoin.

Aiysha Malik, du Département de la santé mentale et des dépendances de l’OMS, a expliqué qu’il était essentiel « d’éviter que les personnes ne soient à risque, comme une très forte pression de travail (…) soumises à du harcèlement, des relations difficiles avec des collègues ou des supérieurs. »  » . Cela doit changer, a-t-elle dit, ou nous continuerons à « nous débattre avec notre santé mentale au travail, peu importe le nombre d’outils de gestion du stress que nous utilisons ».

En plus de ces nouvelles directives, l’OMS et l’OIT ont publié un guide conjoint, décrivant des stratégies pratiques pour les gouvernements, les employeurs et les travailleurs et leurs organisations.

Il explique également comment soutenir les personnes atteintes de troubles de santé mentale et comment les aider à participer et à s’épanouir sur le lieu de travail.

« Nous devons investir dans la construction d’une culture de prévention autour de la santé mentale sur le lieu de travail, remodeler l’environnement de travail pour mettre fin à la stigmatisation et à l’exclusion sociale, et veiller à ce que les travailleurs ayant des problèmes de santé mentale se sentent protégés et soutenus », a déclaré le chef de l’OIT Guy Ryder dans une déclaration le rapport. prononciation.