Marine, 21 ans, a reçu un diagnostic de sclérose en plaques. Elle a décidé de partir pour un long voyage et de commencer à se retrouver elle-même ainsi qu’une nouvelle ampleur de cette maladie qu’elle a baptisée « Rosy ».
Cinéma KANAL+ – VENDREDI 29 JUILLET – 20H50 – DOCUMENTAIRE
« Eat, Pray, Love », ce triptyque a profité à Liz Gilbert, la protagoniste du film biographique basé sur son roman Eat, Pray, Love: A Divorced Young Woman’s Search signifiant, qui, amoureuse, a décidé d’aller en Italie, en Inde et Bali pour apprendre à vivre.
Ce traitement médical semble tout aussi bénéfique pour Marine Barnérias, une étudiante de 21 ans récemment diagnostiquée d’une sclérose en plaques (SEP). A la différence qu’elle choisit de marcher en Nouvelle-Zélande, de penser à la Birmanie, puis de s’aimer en Mongolie. Un premier voyage en cours, qu’elle a décidé de graver dans la pierre dans son documentaire Rosy – le nom qu’elle a donné à sa maladie, pour la transporter -, entièrement enregistré sur son iPhone et présenté dans des salles obscures le 5 janvier.
C’était en 2015 lorsque le diagnostic a été posé. Lors d’un événement sportif, Marine perd subitement la vue. Quelques heures plus tard, à l’hôpital, le neurologue lui annonce froidement qu’il est atteint de sclérose en plaques. « Quand elle est entrée dans la salle, je l’ai vue chrétienne, mais elle était sans émotion », témoigne, face caméra, la jeune femme. Ce jour-là, Marine, dont la joie de vivre et le dynamisme sont indéniables tout au long du documentaire, n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Amateurisme assumé
Les téléspectateurs sont amenés à suivre son parcours médical, entre scanners, longues attentes et les doutes de la petite fille et de sa famille. Il y a la peur d’une mère – « Je ne comprends pas ce qui se passe » – ou le regret d’un père au bord de l’enfant : « Je pensais que j’étais responsable de ta douleur ». Un témoignage déchirant accompagné de la douce mélodie composée par Matthieu Chedid , au plus fort du drame.
L’amateurisme de Rosy, poussé à son maximum, lui confère une certaine authenticité et une aisance de mouvement. « Allez-y, posez vos questions », entend-on. La série s’enchaîne sans grand changement, cependant, le fil n’est pas perdu. « Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais j’en ai juste envie », a déclaré Marine, alors que la caméra se tournait vers sa sœur.
Le document suit une structure claire : les cinq étapes du deuil. Après le déni (« Cela ne peut pas m’arriver ») vient l’incompréhension. Marine a découvert cette maladie auto-immune qui affecte le système nerveux, ce qui peut provoquer une paralysie soudaine d’un ou plusieurs membres.
« SEP, SEP, SEP », ce mot le rendait fou. Peur de se perdre, elle a décidé de se lancer dans un voyage de neuf mois sans traitement. La Nouvelle-Zélande pour redécouvrir son corps, la Birmanie pour apaiser son esprit, la Mongolie pour se reconnecter à soi. Si, à première vue, le film prend des airs de développement personnel, il parvient habilement à éviter l’attention. Le public devient, malgré lui, le compagnon de route de la Marine – et de Rosy…-, partageant avec aisance ses doutes, ses joies et ses peurs.
C’est en Nouvelle-Zélande que la colère, troisième étape du deuil, s’exprime le plus. Après des heures de randonnée à travers campagne et montagne, et de longs moments de solitude, la douleur physique lancinante finit par fragiliser la mer. Mais cette douleur est désirée, voire espérée : « Je devenais terrifiée, j’avais besoin de sentir mon corps de peur de m’échapper. Je parlais parfois avec le pouce, le pouce ou le coude. La petite fille n’oublie pas sa blague… La première étape de son voyage s’est terminée par un cri du fond du cœur : « Fuck MS ! »
En Birmanie, elle expérimente son silence en s’enfermant dans un monastère pendant deux semaines. Elle passera ses journées à méditer pour mieux se connaître, se reconsidérer et, pire, vivre avec sa solitude. Enfin, la Mongolie, après avoir participé à la transformation humaine, a terminé son voyage avec les Tsaatan, un peuple d’éleveurs turcs vivant dans le nord du pays. Enfin, l’acceptation vient. Elle a décidé de ne pas « s’inquiéter de la SEP » maintenant, mais de vivre avec.
Apparaît alors le personnage de Rosy, qui finit presque par tomber amoureuse. De retour en France, elle a avoué : « Tout était à propos de toi, Rosy. »
Rosy, un documentaire de Marine Barnérias. Musique : Matthieu Chedid (Fr., 2021, 90 minutes). Cinéma Kanal+.
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