Rosaly, Stairwage, NessPay, Spayr…, ces startups qui facilitent les retenues sur salaire

Après la vidéo à la demande, la restauration à la demande, voici le paiement à la demande. C’est en tout cas ce que veulent établir de nombreuses startups françaises comme Stairwage, NessPay ou Spayr, en se positionnant sur le créneau du dépôt de salaire. Un marché prometteur, comme en témoigne la levée de fonds de 10 millions d’euros annoncée la semaine dernière par Rosaly, l’un des leaders de ce type de service en France.

Cependant, le paiement échelonné n’est pas un concept nouveau. Ce versement du salaire correspondant aux heures déjà effectuées avant la fin du mois est défini à l’article L3242-1 du Code du travail : qui en fait la demande. » Un droit des travailleurs qui n’est pas toujours respecté dans la pratique. Une enquête Pool&Roll réalisée paru en mai 2021 pour Rosaly révélait qu’un salarié sur quatre avait eu recours à un acompte sur salaire au cours de l’année 2021, mais que 12,5 % des candidats avaient échoué.

« Les entreprises ont du mal à gérer les acomptes provisionnels. C’est un processus long car le salarié doit faire une demande aux ressources humaines qui doivent ensuite collecter et traiter les demandes parfois très nombreuses. Tout cela entraîne des délais de traitement très longs pour les employés [qui ont parfois besoin d’argent rapidement] », explique Gary Abouaf, fondateur de NessPay. Le manque de temps et de moyens techniques qui expliquent aujourd’hui le faible engouement pour les mensualités dans les entreprises.

Technologie pour racheter les versements de salaire

C’est dans ce contexte que des entrepreneurs français ont décidé de développer des technologies « permettant le paiement à la demande », explique Arbia Smiti, fondatrice et PDG de Rosaly.

Contre un forfait payé par l’entreprise cliente, compris entre 1 et 5 euros par mois et par salarié, ces intermédiaires, qui doivent synchroniser leur logiciel avec le logiciel de gestion de paie de leurs clients, proposent aux salariés qui le souhaitent de payer une ou plusieurs échéances à tout moment moment, par un simple clic dans une application. Au cours du mois, les utilisateurs peuvent voir leur pool – représentant les heures déjà travaillées – grossir et décider s’ils veulent être payés ou non.

« En moyenne, les salariés font entre 2 et 3 versements avec des valeurs autour de 70 euros », précise Gary Abouaf. Ces petites sommes retirées avant le jour de paie servent souvent à couvrir des dépenses imprévues. « Un de nos clients nous a écrit pour nous dire qu’il a pu payer sa facture de téléphone de 20 euros grâce à notre service, sinon il aurait sa ligne coupée », se félicite Yann Le Floc’h, président et fondateur de Stairwage.

D’où vient l’argent que ces jeunes startups versent aux employés avant le jour de paie ? Certains, comme NessPay, demandent simplement aux entreprises d’avancer des fonds que les employés retireront. D’autres ont opté pour une stratégie moins contraignante mais plus risquée pour leurs clients. « Nous avons établi des partenariats avec plusieurs banques qui nous fournissent des lignes de crédit que nous payons à la fin du mois une fois que nous sommes remboursés par les entreprises clientes », explique le PDG de Rosaly.

« On ne travaille pas à 0% de risque, mais presque »

Bien que cette technique de dépôt de salaire semble avantageuse à la fois pour les clients et pour la startup qui la propose, il existe certaines limites. En effet, que se passe-t-il si l’entreprise cliente a des problèmes de liquidité et ne peut pas rembourser la caution salariale ?

« Nous sommes très prudents, nous ne travaillons qu’avec des entreprises de taille intermédiaire (ETP) et des grands groupes », précise La Tribune Yann le Floc’h. En effet, ces entreprises ne sont pas à risque de faillite, précise-t-il, car elles ont des créances salariales d’assurance, permettant ainsi de protéger les salariés, alors que les TPE et PME sont plus à risque. Cependant, cela n’empêche pas d’autres groupes, comme Rosaly, de travailler avec des petites entreprises.

« Nous avons plus de 150 clients, de la TPE au très grand groupe », précise Arbia Smiti avant de préciser que Rosaly « ne travaille qu’avec des entreprises de renom et veille à leur santé financière ». Cette société, qui fonctionne par prélèvements automatiques, se protège ainsi car elle n’autorise aucun retard dans le remboursement des avances sur salaire. Pour NessPay, le remboursement n’est pas automatique (flexibilité de trois mois), mais, comme Rosaly, il évalue la capacité de remboursement de l’entreprise cliente et, en cas de faillite, elle doit payer les salaires en priorité, ce qui donne une sécurité supplémentaire aux demandes de paiement échelonné. .

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Enfin, pour se protéger, certaines entreprises ont souscrit une assurance, mais pas toutes. Alors que Rosaly crée actuellement une assurance, Stairwage ou NessPay ne ressentent pas le besoin d’assurer leurs entreprises. « On ne travaille pas à 0% de risque, mais presque », précise Gary Abouaf.

Toujours le risque de finir dans le rouge à la fin du mois

Les acteurs proposant ces parts salariales sont en danger, mais les entreprises clientes aussi. « C’est un budget, mais nous pensons que ce sera rentable de garder nos salariés », a déclaré à La Tribune le groupe Bertrand, spécialiste de la restauration et client de Rosaly. En effet, à raison de trois euros par travailleur et par mois, ce groupe de 800 travailleurs doit payer 2 500 euros par mois. Cependant, le recours à des sociétés spécialisées dans les dépôts de salaire permet de rendre le processus plus simple et plus fluide. « Pour les managers et les collaborateurs, c’est très simple et rapide d’utilisation », explique Carine Legroux, RSE et directrice de la communication interne, même si le groupe ne sait toujours pas si cela permet de limiter le turn-over.

Cependant, très peu d’employés utilisent actuellement ces applications de dépôt de salaire, ce qui rend le projet assez coûteux. « Il faut augmenter le taux d’utilisation car on paie 1 000 salariés, mais il n’y en a que 100 qui utilisent Rosaly », déclare Nicolas Hurtiger, fondateur du groupe Zephyr (client de Rosaly), avant de préciser que « c’est assez cher, mais si on devait financer Même les mensualités de salaire, notre entreprise courrait le risque d’être dans le rouge en dépensant beaucoup d’argent sans être sûr d’avoir l’argent ».

Du côté des salariés, ce système d’avance sur salaire peut aussi présenter certains risques, surtout s’il ne fixe pas de limites. « S’ils n’ont pas de budget, les acomptes peuvent les mettre plus facilement dans le rouge que s’ils devaient attendre la paie en fin de mois », explique Marie-Thérèse Raulois, présidente du Crésus Ile-de-France. -Association française. . Pour éviter cela, Rosaly et Stairwage fixent un plafond de 50% du salaire que les salariés ne peuvent pas dépasser pour leurs demandes d’acomptes. « Ce n’est pas parce qu’on libère l’usage qui le rend abusif, c’est le contraire car quand on offre la liberté aux gens, ça les rend plus forts », explique le fondateur de NessPay.

En effet, cette technique permet aux salariés de s’affranchir de diverses contraintes, comme les primes ou le crédit à la consommation. Ces start-up d’avant-garde accompagnent également les salariés. En fait, ils popularisent les méthodes de gestion de l’argent et le plus souvent, ils envoient des notifications avant que leurs clients ne tombent dans le rouge. Un accompagnement plus humain est également assuré par les start-up, puisqu’elles orientent les salariés vers des assistantes sociales ou encore planifient des rendez-vous « one-to-one », comme le fait NessPay.

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