SYNOPSIS : L’histoire traitera de la formation des célèbres services aériens spéciaux de Grande-Bretagne (forces spéciales britanniques) pendant les jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. L’officier, David Stirling, hospitalisé après un exercice d’entraînement qui tourne mal, élabore un plan drastique. Il recrute les soldats les plus coriaces, les plus audacieux et les plus brillants pour un petit régiment d’infiltration qui, avec l’avantage de la surprise, pourrait infliger plus de dégâts à l’ennemi qu’un peloton entier.
Rogue Heroes débarque le 1er décembre sur Canal+. La mini-série est créée par Steven Knight alias l’homme derrière Peaky Blinders (on le répète, puisqu’apparemment c’est l’argument de vente numéro un de Rogue Heroes), une série que nous ne connaissons que de nom, mais un jour nous y arriverons certainement. pour avoir une idée de ce travail de grande envergure qui a eu lieu cette année (bien qu’un futur film semble être en préparation). Au-delà du fait que Steven Knight est aux commandes du show, les arguments ne manquent pas pour tenter de vous faire apprécier Rogue Heroes. « Basés sur une histoire vraie, les événements décrits, qui semblent invraisemblables… sont pour la plupart vrais. » C’est à la pince que la mini-série s’ouvre, avec ce texte d’introduction assez ridicule qui veut dire un peu tout et n’importe quoi mais qui nous incite fortement à aller vérifier par nous-mêmes quel est le retour. Il s’ensuit un crédit apporté par AC/DC (groupe qui reviendra régulièrement habiller le show au fil des épisodes) et un casting plutôt prestigieux puisque l’on retrouve notamment Jack O’Connell (qui a bien évolué depuis This is England et Skins), Alfie Allen (notre célèbre Theon de Game of Thrones), Dominic West (pas très utile à ce stade pour le présenter) ou encore l’électrisante Sofia Boutella qui joue ici des plantes vertes (et qui malheureusement n’électrise presque personne). On y ajoute Connor Swindells, apparemment connu pour son rôle dans Sex Education, une autre série qu’on ne regarde pas (pour vous assurer, on regarde beaucoup de séries).
Au-delà de ce casting cool, il y a vraiment des personnages qui sont aussi cool (du moins c’est ce que la série veut vraiment ingérer). Viril, rock ‘n’ roll (pour aller avec cool et la bande originale de la série), toujours des bananes… vous aimeriez avoir ces gars dans votre équipe au cas où quelque chose tournerait mal (ouais ça ressemble à une pub, l’expo est une publicité géante pour elle-même). Un saut en parachute, avec un trou dans le parachute (c’est plus marrant comme ça), des jambes cassées, ce n’est pas grave, car rien n’est grave. Ici tout est cool et rock ‘n’ roll. Eh bien, vous aurez un morceau de Foghat, et pourquoi pas Slow Ride puisqu’on ne l’a pas entendu un million de fois ? Oh, et si vous n’êtes pas sûr que nous soyons vraiment cool, nous vous proposons également du Live Wire d’AC/DC car avant c’était If You Want Blood You’ve Got It et nous avons beaucoup d’AC/DC en stock . La série pourrait presque se résumer à ça même si Georges Formby, Saxon ou encore Les Damnés viennent aussi ajouter leur grain de sel. La série mise donc beaucoup sur ses morceaux pour insuffler du rythme et illustrer des choses assez conventionnelles pour lui donner un semblant de fraîcheur et de cohérence. Comme vous l’avez peut-être deviné, nous avons trouvé cela assez artificiel et exaspérant. Très exaspérant.
L’histoire n’est pas vraiment présentée de manière passionnante mais reste donc ultra dynamique (parfois même un peu trop) dans sa coupe et sa musique, de quoi en tout cas faire illusion. Les personnages ne sont pas très intéressants malgré leurs interprètes, ce sont des archétypes de cool people qui ne dépassent jamais vraiment ce qu’on attend d’eux dans l’histoire, une sorte de standard marketing du coolness. Le tout battu avec des moments certainement répertoriés dans un cahier des charges, comme ce passage du troisième épisode où certains personnages chantent nus comme des vers dans la nuit. Ce n’est clairement pas Top Gun : Maverick qui veut trouver le bon équilibre entre action, fraîcheur et moments forts.
Malgré un synopsis de vente, un casting qui fait office de mascottes et la promesse en arrière-plan d’un contexte historique de légitimer l’existence de la série, Rogue Heroes n’était pas quelque chose d’intéressant pour nous. Dispensable, il semble que lors de ses trois premiers épisodes (la moitié de la série donc) elle rentre dans la catégorie « kill time » à l’heure où l’on n’a plus assez de temps en terme d’offre de séries télévisées. C’est dommage car avec son casting, sa production efficace, ses beaux décors naturels (le spectacle a été en partie tourné au Maroc), il y avait vraiment, semble-t-il, une belle production aux manettes. C’est plutôt beau, c’est techniquement réalisé mais pour le reste c’est complètement vide. Quand on essaiera Peaky Blinders un jour, on espère sincèrement qu’on n’aura pas affaire à la même limonade. Pour ceux qui recherchent un peu de plaisir après une longue journée de travail, cela fera très bien l’affaire.