C’est l’automne et la confusion entre un rhume et un Covid (infection à Omicron) est très fréquente. Mal de gorge, nez qui coule, fièvre, toux… Comment savez-vous ce que vous avez ? Quand essayer ? Tableau des symptômes et des différences avec le Pr Charles Cazanave, spécialiste des maladies infectieuses.
Congestion, nez qui coule, irritation de la gorge, fièvre légère, toux… La rhinopharyngite, plus communément appelée « rhume », est très fréquente entre le début de l’automne et le début du printemps. Mais en pleine pandémie de coronavirus, les symptômes qui suggèrent un rhume peuvent être inquiétants et suggérer une infection à Covid. Comment faire la distinction entre les deux infections ? Qu’est-ce qu’ils ont en commun? Comment savez-vous ce que vous « incubez » ? Quand consulter ? Tableau des différences entre les symptômes et les réponses du Pr Charles Cazanave, docteur en infectiologie et chef du service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHU de Bordeaux.
Quels points communs entre le rhume et le Covid-19 ?
Le coronavirus qui cause la rhinopharyngite n’est pas aussi agressif que le coronavirus responsable du Covid-19.
Une centaine de virus peuvent provoquer un rhume. Ces virus se répartissent en deux catégories : les rhinovirus et les coronavirus. Celles-ci sont bénignes, contrairement au Sars-Cov-2, à l’origine de la pandémie de Covid-19. « Les premiers symptômes d’une infection au Covid-19 peuvent être très similaires à ceux d’un rhume. Le rhume et le Covid-19 commencent généralement par les mêmes symptômes : vous vous sentez fébrile, fatigué, avez le nez qui coule (ce qu’on appelle rhinorrhée ou écoulement nasal chez termes médicaux), vous avez mal à la gorge (douleur pharyngée), vous éternuez et vous pouvez tousser, décrit le Pr Charles Cazanave.Ce sont les symptômes de la sphère ORL qui sont les plus fréquents dans les deux cas car le SARS-CoV-2 ou le virus qui cause la rhinopharyngite sont deux virus qui passent par le nez et descendent dans les bronches.
Tableau des symptômes d’un rhume et du Covid
Possible (peut être évocateur d’angine de poitrine)
Attention, un mal de gorge isolé ne laisse pas présager d’un rhume ou d’une infection au Covid-19. En revanche, cela peut faire penser à une angine ou une pharyngite.
Attention, un mal de gorge isolé ne laisse pas présager d’un rhume ou d’une infection au Covid-19. En revanche, cela peut faire penser à une angine ou une pharyngite.
Quelles sont les différences entre le rhume et le Covid ?
► Virus différents : les agents infectieux ne sont pas les mêmes. « Le virus du rhume le plus courant est le rhinovirus, même si certains coronavirus (les coronavirus sont une famille de plusieurs virus) peuvent également provoquer un rhume. Attention, ces coronavirus sont bénins et n’ont rien à voir avec le SRAS-CoV-2″, a déclaré la personne. en charge de l’épidémie de Covid-19 », décrit le spécialiste. Le coronavirus qui provoque la rhinopharyngite n’est pas aussi agressif que le coronavirus responsable du Covid-19 « Tout le monde se remet facilement d’un rhume, alors que malheureusement tout le monde ne guérit pas du Covid-19 », tient à préciser notre interlocuteur.
► Des symptômes différents : Certains symptômes diffèrent entre le Covid-19 et le rhume, et certains ne sont associés qu’à l’une des deux maladies : « Une personne enrhumée a le nez qui coule et le nez bouché. Cela peut entraîner une légère perte de l’odorat et le goût, mais c’est simplement dû à une obstruction nasale, alors qu’une personne atteinte du Covid-19 n’a pas le nez bouché, mais peut avoir une perte brutale de l’odorat et/ou du goût », explique l’infectiologue. Enfin, les problèmes dermatologiques (rash, purpura) et les signes digestifs (diarrhée) peuvent être évocateurs du Covid-19 alors qu’ils sont quasi inexistants lors d’un rhume.
► Période d’incubation différente : La période d’incubation pour la rhinopharyngite est plus courte que celle du Covid-19 : 2-3 jours pour la rhinopharyngite contre 5-8 jours pour le Covid-19.
► Patients d’âges différents : la rhinopharyngite touche les personnes plus jeunes, notamment les enfants entre 6 mois et 7 ans, ce qui n’est pas le cas avec le Covid-19. Les personnes infectées ont en moyenne 71 ans, précise Santé publique France.
► Mortalité différente : Selon Santé Publique France, le taux de mortalité du Covid-19 (nombre de décès déclarés dans la population générale) peut être estimé à 0,002%. En revanche, on ne meurt pas d’une rhinopharyngite isolée, qui reste une infection bénigne. Le système immunitaire combat généralement le virus en une semaine. Cependant, mais cela reste rare, chez les personnes à risque (personnes ayant subi une greffe de moelle osseuse par exemple), les rhinovirus peuvent entraîner des complications respiratoires pouvant entraîner une pneumonie bactérienne potentiellement mortelle.
La perte de goût et de l’odorat évoque-t-elle plutôt le rhume ou le Covid ?
Une perte de goût et d’odorat est possible dans les deux cas, mais pour le rhume, elle est simplement due à une obstruction nasale. Bien que ce soit un symptôme très évocateur du Covid. En fin de compte, si vous avez le nez bouché et une perte d’odorat, c’est probablement un rhume. En revanche, si vous perdez votre odorat et que votre nez n’est pas bouché, c’est sûrement un Covid. Dans tous les cas, un seul test permet de poser le diagnostic.
« Le seul moyen d’écarter l’éventualité du Covid-19, c’est de se faire dépister », rappelle notre interlocuteur. En fonction de vos symptômes et de leur intensité, vous pouvez faire la distinction entre un rhume et le Covid-19. Un avis médical est nécessaire pour éviter de passer à côté d’une forme atypique, notamment lorsque les symptômes persistent et/ou s’aggravent.
Quand se faire tester ?
En cas de doute, il est conseillé de demander l’avis de votre médecin, dans un premier temps par téléphone ou par téléconsultation si proposée. « Le seul moyen d’écarter l’éventualité du Covid-19, c’est de se faire dépister », précise notre interlocuteur. Pour l’instant, les tests portent leurs fruits. En continuant à recevoir du soutien, les personnes :
Merci au Professeur Charles Cazanave, infectiologue et chef d’unité au sein du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Bordeaux.