Avec son nouveau rapport publié jeudi 15 septembre, le Conseil d’orientation des retraites (COR) apporte une nouvelle pierre au débat sur les retraites, qui devrait endiguer l’effondrement. Une pierre que chacun peut prendre pour défendre sa position, ou combattre le changement.

Il y a une bonne nouvelle, le COR confirme la bonne santé actuelle du programme : l’excédent affiché de 900 millions d’euros en 2021 devrait passer à 3,2 milliards d’euros en 2022.

Mais cette amélioration devrait être temporaire : « De 2022 à 2032, la situation financière du système de retraite diminuerait avec un déficit de – 0,5 point de PIB à – 0,8 point de PIB », confirme le COR. « Dans les 25 prochaines années, le système de retraite sera en moyenne insuffisant, quels que soient la convention et le scénario retenus ».

Les hypothèses de calcul critiquées

Si la part des fonds de pension dans le PIB apparaît « stable » (de 13,8% en 2021 à 13,9% en 2027), leur rythme d’évolution « n’apparaît pas cohérent » avec les objectifs du programme de stabilité envoyé par Paris à Bruxelles. Elle prévoit de réduire la croissance des dépenses publiques à 0,6 % entre 2022 et 2027, tandis que les retraites – un quart de ces revenus – augmenteraient de 1,8 %.

Ces organismes critiquent les calculs du COR, qui a revu à la baisse sa prévision de croissance de l’économie française, ne comptant qu’à 1 % par an après 2027. particulièrement déprimé dans la période 2028-2032″, a-t-il écrit.

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De plus, le COR table sur 7% de chômage en 2027, alors que le gouvernement vise 5%. Cela s’explique par le fait que ce dernier chiffre était trop tardif dans la prévision donnée par les experts du COR et la direction des Finances, ministère des Finances… « Avec un chômage à 4,5 % en 2032, c’est important, la hausse des retraites. l’argent dans le PIB serait annulé », sait le président du COR, Pierre-Louis Bras.

Le rapport montre que le niveau de ce système est également en baisse en raison de la politique salariale du gouvernement : l’augmentation inférieure à l’inflation des fonctionnaires signifie également moins de cotisations.

Pas de « dynamique non contrôlée des dépenses de retraite »

Quoi qu’il en soit, le COR rejette l’idée, défendue par le gouvernement, d’un « contrôle irresponsable de l’utilisation des retraites ». Selon lui, « la part des fonds de pension dans l’économie nationale se stabilisera ou diminuera » avec le temps (2032-2070), une prédiction « contre-intuitive », surtout compte tenu du vieillissement de la population.

Pour le COR, cette évolution démographique négative est compensée par deux facteurs. Premièrement, l’effet des changements antérieurs fait passer l’âge effectif de la retraite de 62 à 64 ans environ. Maintenant en raison de la faible augmentation de l’espérance de vie des retraités, ceux dont les pensions sont indexées sur l’inflation. Selon le COR, la pension moyenne passerait de 50 % du salaire moyen en 2021 à 35 % en 2070.