La tête des sénateurs LR a réagi aux propos de l’ancien président de la République qui a réitéré dimanche son appel au dialogue entre sa famille politique et Emmanuel Macron.

Ambiance de campagne au second tour pour la présidence du parti chez Les Républicains (LR). Il est arrivé deuxième lors de la première échéance ce week-end, après Éric Ciotti (42,73%), Bruno Retailleau (34,45%) se présente comme le candidat de la « casse ». Pour se distinguer du passé récent de son parti, il n’hésite pas depuis plusieurs semaines à capturer Nicolas Sarkozy.

Le patron des sénateurs LR en remet une couche ce mardi. « Il y a clairement une déstabilisation de la droite par Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron », a-t-il déclaré dans Le Parisien. En cause : les déclarations dimanche de l’ancien chef de l’Etat, le jour même du premier tour du congrès LR, rapportées par Le Figaro.

« Petits calculs politiciens »

Ainsi, le fondateur du parti Les Républicains a lancé une nouvelle fois un appel aux parlementaires de sa famille politique pour qu’ils se rapprochent du camp présidentiel, dont la majorité à l’Assemblée nationale est relative. « Il ne s’agit pas de dire ‘je suis à 100% d’accord avec Emmanuel Macron’, a déclaré Nicolas Sarkozy.

Si l’ancien président a aussi encouragé Emmanuel Macron à « tendre la main » avec LR, ce dernier s’était déjà dit favorable à une « alliance » sur France 2, il y a quelques semaines. « Ce sont des petits calculs politiques que je dénonce, que j’ai toujours dénoncés », martèle Bruno Retailleau sur LCI. Et pour réaffirmer sa position :

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Il n’en demeure pas moins que, jusqu’à présent, la majorité a pu compter sur le soutien de LR pour faire passer nombre de ses textes, comme ceux sur le pouvoir d’achat ou l’assurance-chômage.

« Oui ou non, souhaitez-vous une alliance avec Emmanuel Macron? »

« Dès qu’il y a un projet de loi qui va dans le bon sens, on l’amendera et on le votera », s’est défendu Bruno Retailleau, toujours sur LCI. Dans les colonnes du Parisien, la sénatrice vendéenne estime que les « convictions » de LR « ne sont pas les mêmes que celles d’Emmanuel Macron ». Il accuse le chef de l’Etat « d’abandonner le nucléaire, d’augmenter la dette et d’augmenter l’immigration et l’insécurité ».

En cas d’élection au second tour du congrès, son « premier acte » sera de soumettre un « référendum interne », avec cette question : « Oui ou non, voulez-vous une alliance avec Emmanuel Macron ? ».

Il reste à lui, ou à Eric Ciotti qui est le favori, à convaincre du bien-fondé de cette stratégie au-delà des adhérents. Dans un sondage réalisé fin novembre par Odoxa, 73% des sympathisants LR interrogés estiment que le parti veut conclure « au moins une alliance ». Et 45 % des sympathisants LR étaient favorables à une union avec la majorité présidentielle. Illustration du chantier qui s’ouvrira pour le futur président du parti, qui héritera d’une formation prise en tenaille entre l’extrême droite et la macronie.