Écrit le 13 juillet 2022 à 07.00. Mis à jour le 18 juillet 2022 à 10h46.

Un été en France est un été gourmand. Pour vous aider à vous faire plaisir, Les Echos Week-End vous présente pour la troisième année consécutive son guide des 350 meilleurs restaurants d’été à moins de 50 euros. Nous avons fait ce choix avec « La Liste », un guide mondial répertoriant 30 000 établissements dans 195 pays, mais cette année nous avons introduit une nouveauté : dans chacune des treize régions métropolitaines, nous avons décerné un « Prix du terroir 2022 » à un restaurant qui incarne le plaisir de la table française. Si vous souhaitez pousser la porte de ces treize champions du rapport qualité-prix-plaisir, il est grand temps de réserver.

Auvergne-Rhône-Alpes : L’Ancienne Auberge

La deuxième adresse du célèbre chef Georges Blanc à l’ombre de son restaurant principal. Ici on mange à la « limonaderie 1900 » un repas bourgeois avec quenelle de brochet de homard, volaille de Bresse à la crème blanche de la mère, riz basmati, cuisses de grenouilles fraîches sautées en persillade « comme en Dombes ». Pour ceux qui ont le temps, ils cuisinent aussi un poulet de Bresse entier pour deux ou quatre personnes. Bel intérieur dans le style du début du 19ème siècle.

Bourgogne-Franche-Comté : La Cabotte

De l’extérieur, ce n’est rien de plus qu’un bistrot dans un village viticole légendaire avec des pierres nues et des poutres apparentes au plafond. La cuisine de Thomas Protat a de la classe et met les produits à l’honneur : escargots au beurre ail et persillé, escalope de veau, purée de pommes de terre aux herbes, œuf parfait sauce chardonnay, bœuf bourguignon (charolais) et purée de pommes de terre, filet mignon de porc poêlé aux épices douces, purée de pommes de terre et légumes rôtis. Carte des vins épique, terrasse.

24, Grande-Rue, 21700 Nuits-Saint-Georges.

Bretagne : Breizh Café

Une crêperie pas comme les autres : le propriétaire Bertrand Larcher, originaire de Fougères en Bretagne, a servi ses premières crêpes à Tokyo en 1995. À Cancale, il sert un mélange Ouest-Est avec des plats comme les galettes de hareng fumé et la glace au sarrasin. La farine qui constitue la base des crêpes et galettes est issue de l’agriculture biologique, les légumes sont également achetés bio dans la mesure du possible. Optez pour des créations très simples comme la galette artisanale de jambon blanc de Bretagne, œuf au miroir bio, Comté, beurre de baratte de Bordier ou le petit pain breizh poêlé de champignons de paris et shiitakes, œuf brouillé bio, Comté, épices Grande Caravane de Roellinger, crème fraîche.

7, kaj Administrateur-Kok-Thomas, 35260 Cancale.

Centre-Val-de-Loire : C’heu L’Zib

Il y a des endroits où le temps passe plus lentement qu’ailleurs. Et il y a des endroits où ça passe à peine. C’heu l’Zib à Menetou-Salon, une auberge de 1937, en fait partie. Il y a aussi le brochet à la crème, la spécialité de la maison, les filets de hareng, les pommes de terre tièdes à l’huile, la serrine de lentilles aux baies, le foie gras maison ou encore le saumon sauvage fumé. Pour la petite histoire, c’est comme ça qu’on mangeait en France : le goût du pays sans additif, la sincérité de l’aubergiste sans réseaux sociaux.

2, route des Aix 18510 Menetou-Salon.

Corse : Auberge U Licettu

Une vue à couper le souffle ! Cuttoli est le village le plus haut de la région d’Ajaccio (600 mètres d’altitude), il est également réputé pour ses artisans « culinaires » : charcuterie, confitures bio, coutellerie, céramique. Dans cette auberge rustique, les viandes de saison (cochon, agneau, chèvre) sont rôties sur la braise au feu de bois, comme au bon vieux temps. La charcuterie, affinée deux ans dans les caves de l’auberge – dont les principaux fromages et les terrines fabriqués sur place – s’accorde avec les vins corses aux arômes typés. Au menu à 43 euros : soupe paysanne, charcuterie corse, petit cochon de lait rôti au feu de bois, cannellonis au brocciu et à la menthe, haricots de Soissons à la corse, assiette de fromages corses ou brocciu et son eau-de-vie et dessert.

Plaine de Cuttoli, 20167 Cuttoli-Corticchiato.

Grand-Est : Auberge à l’Espérance

Handschuheim n’est qu’un groupe de maisons à pans de bois le long de l’autoroute entre Strasbourg et Saverne. Mais ce village connaît une intense activité nuit après nuit, d’innombrables voitures immatriculées à Strasbourg traversant les ruelles à la recherche d’une place de parking. Ce sont les propriétaires d’estomacs affamés qui désirent l’une des meilleures « flame kueches » de toute l’Alsace. Ces tartes flambées font partie des spécialités traditionnelles de la région depuis des temps immémoriaux : ceux qui préparaient encore leur propre pain à la maison au four n’oubliaient pas la flammkucheche hebdomadaire, « le jour du four » : un petit boudin de pâte était roulé finement. à l’extérieur, garni de crème sure, de miettes de bacon et d’oignons et mis au four avant le pain lui-même. À l’Auberge à l’Espérance, la famille Schott a un peu allégé l’ancienne recette. La pâte à pain a été remplacée par un mélange plus léger selon une recette maison secrète, chaque ingrédient est pesé au gramme près pour garantir une qualité constante et bien sûr le « kuechen » est toujours cuit dans l’ancien four à bois. . Au fil du temps, quelques autres spécialités rurales se sont ajoutées aux fameuses tartes flambées, comme le copieux pâté de viande, le waedele (jambon de porc) ou le bibeleskäs (fromage blanc).

5, rue Principale 67117 Handschuheim.

Fermé lundi, mardi et dimanche.

Hauts-de-France : Auberge du Vert Mont

On recommande encore et encore l’Auberge du Vert Mont de Florent Ladeyn, le prophète de la bière artisanale locale et de la cuisine flamande, où le menu reste fixé à 50 euros, un des meilleurs rapports qualité-prix de France. . Nous sommes accueillis par une raviole de chou-rave aux fruits rouges, un tataki de bar, jus de légumes, pour continuer avec des pommes de terre nouvelles, sabayon de souci, kimchi à l’ail des ours, courgettes laquées aux épices, un maquereau fumé pita, herbes de plage, fromage de chèvre, un tartelette aux héliantis et crevettes grises, un homard grillé, fenouil, haricots, mange-tout et bisque aux coraux, une salade de laitue grillée au four à bois avec charcuterie bio maison. Tradition oblige, on n’oublie jamais les fameuses frites au maroilles avant le dessert de saison, rhubarbe grillée, curd fleur de sureau, sorbet rhubarbe. Tout cela s’accompagne non seulement de vin, mais aussi de bière artisanale, de kvas (boisson fermentée russe à base de céréales), de jus, de kéfir ou de kombucha. Bref, c’est une belle et bonne expérience que l’on peut faire sans se ruiner. Merci chef!

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13-18, rue du Mont-Noir 59299 Boeschepe.

Ile-de-France : Café des Ministères

Un poste à L’Ambroisie de Bernard Pacaud, un autre chez Alain Ducasse, c’est plus qu’un métier, c’est presque une obligation morale. Jean Sévègnes a travaillé dans ces deux maisons et bien d’autres, et il tient encore cette promesse dans son bistrot moderne : truite rose du Pays basque en tartare, quinoa d’Île-de-France, radis, mayonnaise aux œufs à l’ancienne, terrine maison de noir gascon foie de porc et de volaille, cornichons maison, moutarde au miel, boudin noir maison, calamars, merguez, pois chiches d’Île-de-France suivis de plats comme le Saint-Pierre de Saint-Jean ligne-de-Luz, pommes de terre vapeur, tendre jus vert, tête de veau sauce ravigote, bouillon de légumes, « double d’herbe » cuit à la basque, vol-au-vent traditionnel au pain de veau, volaille fermière, épinards, jus truffé ou côtes de veau de lait de 800 grammes environ , pour deux personnes, légumes de saison rôtis. Précision : payer moins de 50 euros devient de plus en plus difficile ici, non pas parce que c’est impossible (il suffit de prendre l’œuf mayo en entrée), mais parce qu’on se laisse tenter…

83, rue de l’Université, 75007 Paris.

Normandie : Le Bistrot du Pollet

Salade de haddock ou de sardines au caviar d’aubergine, raie persillée ou daurade au pesto, suivie d’un clafoutis aux cerises ou d’un baba au rhum, le tout pour 32 euros. Le Bistrot du Pollet offre le meilleur de la mer sans cérémonie. Cela dit, avec le demi homard aux pâtes fraîches (36 euros) et les soles au citron (28 euros), on est bien tenté de dépasser la barre des 50 euros. Ici, nous sommes généreusement servis.

23, rue Tête-de-Bœuf, 76200 Dieppe.

Nouvelle-Aquitaine : La Ferme aux Grives

L’auberge de Michel Guérard, inventeur de la « nouvelle cuisine » et doyen des chefs français, est d’une beauté comme si un dessinateur Disney l’avait immortalisée dans un tableau. Ce mas, avec une grande cheminée à proximité de petits potagers, sent bon le terroir du sud-ouest et reste l’alternative relativement bon marché à l’établissement mondialement connu : que ce soit le pâté en croûte cuit au pain de campagne façon Marthe-Alice Pouypoudat, le poulet de Saint- Brochettes fermières Germain, peau croustillante aux oignons, ou (avec extras) cochon de lait sur le feu, farcis comme en Castille, ces plats rustiques sont préparés avec le même soin que la grande cuisine. Ils sont accompagnés de vins du domaine de Michel Guérard, le Château de Bachen. Avec un menu à 55 euros, on dépasse légèrement notre limite qui est fixée à 50 tout rond, mais quel régal !

334, rue René-Vielle, 40320 Eugénie-les-Bains.

Occitanie : Auberge du poids public

Autrefois, la balance publique devant la maison servait à peser le bétail le jour du marché. Aujourd’hui, Philippe Jeansing et Céline Taffarello servent la cuisine rustique la plus raffinée : Pour 50 euros vous pouvez par exemple, retrouvez une aile de raie fraîche, vinaigrette orange et marjolaine, pousses d’épinards et asperges blanches, « autour du cochon fermier » du banquet maison, jus fermier et garnitures, pavlova fraise et romarin, chantilly, sorbet confit et fraise. Et pour 40 euros vous dégustez une salade verte et magret de canard séché, le cassoulet Saint-Félicien (actuel vainqueur du titre « meilleur cassoulet toulousain du monde ») et la rose, pommes et glace vanille. Allez-y les yeux fermés.

Pays de la Loire : Gribiche

Gribiche a fait du chemin depuis que nous l’avons recommandé l’été dernier. Certains jours, il est impossible de commander. Gribiche, c’est aussi une belle histoire, celle de trois jeunes passionnés, Emmanuelle, Alexandre et Léandre, qui se sont rencontrés sur le compte Instagram @pate_croute_france et qui ne se sont jamais quittés. A côté des accras d’escargots, mayonnaise façon samouraï, museau marbré au foie gras, sauce gribiche bien sûr et la terrine de canard et cochon, moutarde maison, il y a le saucisson maison, écrasé au jus réduit. Il y a bien sûr de beaux pâtés en croûte (13 euros), une tête de veau chaude à l’ail des ours ou une tarte aux cailles, fèves et noisettes façon Pithiviers. De beaux produits, une belle sélection de vins, on adore !

9, rue Max-Richard, 49000 Angers.

Fermé samedi et dimanche, mercredi soir.

Provence-Alpes-Côte d’Azur : La Merenda

À La Merenda, il n’y a pas de téléphone, les réservations ne sont pas possibles, les cartes de crédit ne sont pas acceptées. Une carte des vins ? « On n’en a pas ! Le soir on peut se battre avec les locaux pour avoir une des dernières places assises sur des bancs en bois inconfortables. En février (Carnaval de Nice) et en haute saison le restaurant reste parfois fermé. C’est justement pour cela qu’il car depuis quarante ans ils proposent une cuisine niçoise sans concession, autrefois de la famille Giusti, aujourd’hui de Dominique Le Stanc.Ce dernier a quitté la course aux récompenses culinaires pour revenir à la « vraie » cuisine.Il se rend au marché tous les journée à vélo, et quand il veut étaler un peu de pâte, il doit ouvrir un tiroir dans sa petite cuisine : ratatouille, sardines farcies, fleurs de courgettes au four, daube provençale ou tripes à la niçoise lui viennent en tête.toujours sur sa carte Et ceux qui veulent absolument commander, passer le matin remettre une enveloppe et demander une table, parfois cette demande se fait entendre…