Des stagiaires en médecine ont manifesté vendredi après-midi pour ne pas être envoyés dans des déserts médicaux et contre la prolongation de leurs études.

Appelés à la grève par leurs syndicats, plusieurs centaines d’internes en médecine ont manifesté vendredi après-midi devant le ministère de la Santé, pour protester contre la prolongation d’un an de leurs études, une « priorité » dans les déserts médicaux.

« Les médecins c’est comme la confiture, moins on en a, plus on en répand »: entre affiches ironiques et fanfare dynamique, plusieurs centaines d’étudiants en médecine – 800 selon l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) – se sont réunis en début d’après-midi à devant le ministère, avant de partir en cortège vers le Sénat. D’autres manifestations ont réuni 2.000 personnes à Lyon et 400 à Strasbourg, selon les médias locaux.

A Paris, une délégation de responsables syndicaux devait être reçue par le cabinet du ministre François Braun. Avec la ferme intention de « leur dire qu’il faut retirer toutes les mesures coercitives » inscrites au budget de la Sécurité sociale pour 2023, selon la présidente d’Isni, Olivia Fraigneau. Selon lui, l’interdiction de l’intérim à l’hôpital en début de carrière, mais surtout l’ajout d’une quatrième année d’internat pour les médecins généralistes, qui serait mise en place « en priorité dans les secteurs où la démographie médicale est en retrait ». dense », selon le projet de loi, qui a été adopté en commission à l’Assemblée cette semaine.

Des mesures « démagogiques » car « la France entière est un désert médical », clame Yaël Thomas, présidente de l’Association nationale des médecins (Anemf), qui représente les futurs stagiaires, censés essuyer le plâtre de la réforme – la promotion 2023. entamons cette nouvelle « année de consolidation » à l’automne 2026. « C’est clair qu’il faut des médecins dans les zones sous-denses », admet Eli, 23 ans. Mais pour cet externe en 4e année, le compte n’y est pas : « On fait 9 à 10 ans d’études, c’est très long, l’interne est payé 1 300 euros net pour 70 heures hebdomadaires et on n’a même pas son mot à dire dans ça. où voulons-nous pratiquer? »

« Les jeunes médecins sont utilisés comme force de travail, avec des salaires de plus en plus mauvais », déplore Nicolas, 26 ans, qui vient de commencer son internat en gastro-entérologie. « Le but est de nous essorer, de nous vider, alors que nous n’avons pas vraiment commencé notre vie active. »

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« De simples pions »

Défendant le « malentendu », François Braun a encore répété le matin même qu' »il n’y a jamais eu de condition de service » pour cette année supplémentaire à effectuer dans les déserts sanitaires et que le but était de garantir aux futurs généraux « une formation adéquate ». Le ministre, en route pour un hôpital parisien, a répondu à un jeune praticien vêtu d’une robe de « grève interne » qui l’interpellait dès son arrivée : « Nous voudrions exercer notre métier comme nous le souhaitons [et] être reconnus pour notre juste valeur [avec] un salaire décent.

Un message répété sous une forme moins diplomatique lors de la manifestation par Raphaël Presneau, président de l’Intersyndicale des internes de médecine générale (Isnar-IMG) : « Nous refusons d’être de simples pions qu’on déplacerait sur le territoire, la droite veut des politiques. Dans son rapport de force, les jeunes peuvent compter sur le soutien de leurs aînés. Côté hospitalier, la CGT, la CFE-CGC, mais aussi les praticiens de l’APH, les urgentistes de l’Amuf et les anesthésistes du SNPHARE apporté leur soutien aux stagiaires Idem chez les libéraux, dont la plupart des syndicats (CSMF, Avenir Spé, SML) ont approuvé cette grève contre la réforme « irresponsable ».

Plus mesuré, le premier syndicat de généralistes, MG France, partage « l’inquiétude des étudiants », alors qu’ils affirment que « la quatrième année répond à leurs attentes légitimes ».

Une ligne également défendue dans un communiqué par l’Ordre des médecins, « attaché » à « rendre effective (cette) phase de consolidation » dans tous les services « y compris la médecine générale ». Mais ce qui « ne peut en aucun cas être considéré comme une réponse rapide aux difficultés d’accès aux soins », prévient l’institution.

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