Les files d’attente sont longues devant le théâtre Zawya dans le centre-ville et au cinéma Zamalek. Le public intéressé par cette 15e édition du Festival du Cinéma Européen, du 1er au 10 décembre. Les jours restants promettent au public d’autres surprises. La rétrospective est consacrée au réalisateur et cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, décédé en septembre dernier. Au cours des quatre prochains jours, le public est invité à redécouvrir un vétéran du cinéma français dont les films ont souvent bouleversé les cinéphiles. Et cela à travers deux axes : Godard jeune et Godard Post en 1968. Dans le premier axe, c’est la découverte de Godard en tant que cinéaste de la Nouvelle Vague né en France à la fin des années 1950 et qui a duré dix ans jusqu’à la fin des années 1960.

La Nouvelle Vague, dont Godard est l’un des créateurs, est l’histoire d’un groupe de critiques qui souhaitaient devenir réalisateurs. Godard et d’autres cinéastes sont issus des Cahiers du cinéma. A cette époque, le cinéma reflétait l’air du temps. Au programme, le troisième long métrage de Godard Une femme est une femme (le 10 décembre, à 16h, en salle Zawya 2) et le road movie Pierrot le fou (le 9 décembre, à 16h, en salle Zawya 2).

Labellisé Godard Post 1968, le panorama nous offre Godard après les événements de mai 1968 : une période pendant laquelle des manifestations étudiantes ont eu lieu en France, ainsi que des grèves générales et des grèves sauvages. Godard s’éloigne du film classique dont il s’occupait jusqu’ici, s’implique dans les différentes luttes politiques du moment et cherche de nouvelles manières de faire un film. Avec Jean-Pierre Gorin, il tente de faire du cinéma politique et signe ses films sous le pseudonyme collectif « Dziga Vertov Group ». Rencontre avec la Pravda le 7 décembre à 13h en salle Zawya 2, le 9 décembre à 13h en salle Zawya 1. Le groupe se dissout en 1972 et Godard revient au cinéma traditionnel avec la star dans les rôles principaux avec son film Tout va bien. Le 7 décembre, à 16h, en salle Zawya 1.

Le documentaire Ici et ailleurs, qui sera projeté cette semaine, tourne autour de la cause palestinienne. Il témoigne de la position politique de Godard, qui avait hâte de sortir ce film, réalisé en 1971 à partir d’images de 1970, le 10 décembre à 13h en Zawya Room 1 et Zawya Room 2.

Outre cette rétrospective incontournable, le panorama promet comme à son habitude au public une collection récente de films européens produits en 2022 et projetés ou primés dans des festivals internationaux. Les films sont divisés en 6 thèmes, à savoir Clandestine, À voir, Territoires salvateurs, Underdogs, Incarnation de la performance et Gouffres intimes.

Issu d’une section secrète qui évoque souvent des événements sombres et des films à suspense, Serviam I will serve est un thriller autrichien réalisé par Ruth Mader. Le film est sorti au Festival du film de Locarno. Il raconte l’histoire d’une religieuse qui lutte contre le déclin de sa foi dans un internat catholique pour jeunes filles de la riche élite autrichienne. Le 10 décembre, à 22h00, à Zawya 1. Human Flesh Flowers est un long métrage franco-allemand réalisé par Hélène Wittmann. L’histoire d’Ida, une femme d’une quarantaine d’années qui vit avec un équipage de cinq personnes sur un voilier. En permission à Marseille, la Légion étrangère française attire l’attention d’Ida, qui se fixe un nouvel objectif : traverser la Méditerranée et rejoindre la ville algérienne de Sidi Bel Abbés, siège de la Légion jusqu’à l’indépendance du pays en 1962. Libéré au Festival du film de Locarno, Human Flowers of Flesh a été présenté au panorama sous le label Territoires salvateurs. Une section qui oriente le regard des personnages vers des terres inconnues ou des terres de refuge. Le 8 décembre, à 16h, en salle Zawya 1.

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Faisant partie de la section outsider qui traite de l’idée de personnages difficiles et socialement exclus, Les Pires est un remarquable long métrage français réalisé par Lisa Akoka et Romana Gueret. Il a remporté le prix Un Certain Regard au Festival de Cannes. Il s’agit d’un shooting qui se déroulera dans la ville de Picasso, à Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France. Lors du casting, quatre adolescentes, Lily, Ryan, Maylis et Jessy, ont été choisies pour jouer dans le film. Tout le monde dans le quartier est surpris : pourquoi n’avoir pris que le « pire » ? Le 7 décembre à 19h00 au Théâtre Zawya 1 et le 8 décembre à 19h00 au Cinéma Zamalek.

Vera est un autre film autrichien incontournable dont les films tournent autour de personnages qui se battent farouchement pour avoir une place dans le monde. Il s’agit d’un film semi-documentaire réalisé par Tizza Covi et Rainer Frimmel, mettant en vedette l’actrice italienne Vera Gemma, fille du célèbre acteur Giuliano Gemma. Il est sorti en septembre dernier dans le cadre du Festival international du film de Venise où il a remporté les prix du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice (Vera Gemma) dans la section Orizzonti. Le 10 décembre, à 13h, en salle Zawya 2.

Le Triangle de la douleur (nom français Sans Filtre) est situé dans la Performance de l’Incarnation. Cette partie se concentre sur les rôles que les personnages sont obligés de jouer. Rôles fragiles imposés par la société. Triangle of Sorrow est une comédie satirique suédo-française-germano-britannique-américaine écrite et réalisée par Ruben Östlund. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur et a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes. Il s’agit de plusieurs mannequins et influenceurs qui se retrouvent sur un bateau de croisière de luxe. Seuls l’argent, le luxe et l’inégalité y règnent. Du moins jusqu’à ce que la tempête éclate, et avec elle le bouleversement des relations sociales entre tous les passagers à bord. Tout ce beau monde devra finir par vivre ensemble, quitte à abattre les dogmes et les hiérarchies (le 9 décembre à 19h00 en salle Zawya 1 et le 10 décembre à 19h00 au cinéma Zamalek).

Issu de la chronique Intimate Chasms qui évoque les relations familiales, les liens de parenté et les sentiments amoureux complexes, Aftersun de la réalisatrice Charlotte Wells se révèle être une œuvre d’une indéniable délicatesse. C’est un film primé par excellence dans les festivals internationaux : Festival de Cannes, Festival de Munich, Festival de Sarajevo et autres. À la fin des années 1990, Sophie, onze ans, et son père Calum passaient leurs vacances dans un club de la côte turque. Ils se baignent, jouent au billard et profitent de la compagnie amicale de l’autre. Calum devient la meilleure version de lui-même lorsqu’il est avec sa fille. Sophie, quant à elle, pense que tout est possible avec lui.

Quand une jeune fille est seule, elle se fait de nouveaux amis et de nouvelles expériences. Alors que nous apprécions chaque instant passé ensemble, le comportement de Calum imprègne parfois un sentiment de mélancolie et de mystère. Vingt ans plus tard, les souvenirs de Sofia prennent un nouveau sens alors qu’elle tente de réconcilier le père qu’elle a connu avec l’homme qu’elle n’a jamais connu. Le 8 décembre à 22h au cinéma Zamalek,