La finance durable doit sortir de l’ombre. Les étudiants devancent les écoles de commerce en créant re.boot, une formation qui donne les clés pour comprendre le domaine. En pleine évolution, la finance durable se heurte aux écueils du greenwashing, pourtant indispensable à la transition écologique.

« Je ne voulais pas être seule, parfois on se sent dépassé par l’importance du problème », raconte Héloïse Broncard, étudiante à ESCP Europe Business School. Elle a co-fondé l’association re.boot pour initier d’autres étudiants au secteur de la finance durable. Actuellement, une quarantaine de jeunes participent au « bootcamp » re.boot, un cours en ligne sur la finance durable, à raison de deux sessions de deux heures par semaine. Cette deuxième édition modifie l’essai suite au succès de la première, qui s’est tenue à l’Académie du Climat à Paris en mars 2022.

Malgré le développement rapide de l’enseignement supérieur, les étudiants choisissent encore rarement la spécialité de la finance durable. Force est de constater que « les masters finance ne prennent pas assez en compte les enjeux environnementaux », notamment dans les troncs habituels, notent les quatre fondateurs de re.boot, tous issus d’écoles de commerce. « Des compétences et des connaissances » pourtant « nécessaires aux acteurs engagés de la finance durable », rappelle Melchior Mesnard, co-fondateur de re.boot et étudiant à Scheme. &#xD ;

Détecter le greenwashing

« Le bootcamp met en lumière certains sujets, notamment la biodiversité, qui n’ont pas été abordés », témoigne Perrine Lichou, participante au bootcamp et étudiante en finance à l’université Paris Dauphine. Le programme est « dense », avec de nombreux « retours du terrain des professionnels », mais reste « complètement accessible à tous », selon Ines Gastela, une autre participante qui n’a pas étudié la finance. « Je voulais investir dans le respect de mes convictions », témoigne-t-elle.

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L’association répond également à une demande forte des étudiants : la détection du greenwashing. « Nous voulions rencontrer d’autres étudiants qui étaient confrontés au « greenwashing », au manque de transparence, aux difficultés de navigation, au manque d’ambition et au manque de prise en compte des enjeux environnementaux dans la réalité quotidienne de certains acteurs financiers », explique Melchior Mesnard. &#xD ;

« Construire la société de demain »

Pour cela, re.boot fait venir des bénévoles du monde professionnel. La formation se veut abordable, avec un droit de participation de 40€ destiné au travail de l’association. En plus des sessions de bootcamp dédiées aux frontières de la finance durable, l’association publie son « job board », une liste d’offres d’emploi d’entreprises jugées véritablement honnêtes dans leur démarche. Re.boot veut donc s’imposer comme un « think tank » pour « repousser les limites de la finance durable ». « En faisant équipe, on gagne du temps », s’enthousiasme Héloïse Broncard. &#xD ;

Le succès de la démarche vient aussi du côté 100% étudiant. « Le bootcamp est très horizontal, les étudiants organisateurs font face aux mêmes challenges que nous, ce qui le rend d’autant plus intéressant », apprécie Ines. Ce qui fédère la communauté re.boot, c’est la volonté de « construire la société de demain », conclut-elle.