Fumer moins de 5 cigarettes par jour n’est pas dangereux pour la santé
Faux. « Il n’y a pas de seuil tabagique en dessous duquel il n’y a pas de danger ! » rappelle Vincent Fallet, pneumologue à l’hôpital Tenon de Paris (AP-HP). On ne dit jamais aux patients : 2 bonnes cigarettes c’est possible ! Dès le début du tabagisme, les artères se resserrent, vous êtes à risque d’avoir des maladies cardiovasculaires.
Une étude de 2005 en Norvège a montré que les hommes et les femmes qui fumaient entre 1 et 4 cigarettes par jour avaient un risque 3 fois plus élevé de mourir d’une crise cardiaque que les non-fumeurs. Et il n’y a pas que le risque cardiovasculaire qu’il faut évaluer… « Du côté du cancer du poumon : la durée compte plus que la quantité », insiste Vincent Fallet. Ainsi, même si vous fumez deux cigarettes par jour pendant 20 ans, vous avez un risque de développer un cancer du poumon à l’avenir.
Le filtre de la cigarette ne me protège pas
Vrai et faux. « Il y a là des nuances, confie Sébastien Couraud, chef du service de pneumologie au CHU de Lyon. Le filtre ne suffit pas pour filtrer les particules cancérigènes qui vont entrer dans vos poumons. Sinon, on n’aurait pas de cancer ni de BPCO avec un filtre. ! », mais ça ne veut pas dire qu’il ne protège pas tout… Sans le filtre, c’est pire, en gros. « Dans le filtre, on voit un dépôt : des particules qui sont retenues aussi. Mais souvent de grosses particules qui sont facilement arrêtées dans les voies supérieures de notre système respiratoire. Ce que nous voulons, c’est éviter l’inhalation de petites particules qui ouvrent les alvéoles. «
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Fumer du tabac roulé est moins dangereux pour la santé que les cigarettes
Faux. Contrairement à l’image que certains ont de plus « naturel » et que le tabac est donc meilleur, il est plus dangereux. Pour deux raisons : « d’abord parce qu’il n’y a pas de filtre, ensuite parce qu’au bout d’un moment, on mouille le bout de la cigarette roulée, on inhale plus fort, donc plus la fumée est profonde, enfin parce que certaines personnes chargent plus leur cigarette roulée, la liste de Sébastien Couraud En général, on constate que dans une cigarette roulée il y a égal à 2 cigarettes fabriquées.Tout en confirmant que la pratique varie selon le fumeur.
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Fumer augmente le risque d’avoir des troubles de l’érection
Vrai. « Le tabac complique la circulation sanguine et entrave la circulation sanguine, mais l’érection en dépend, précise Sébastien Couraud. Le tabac joue un rôle important dans la dysfonction érectile. »
Si je n’avale pas la fumée en crapotant, je ne me mets pas en danger
Faux. Dommage, cet argument n’est pas valable… « Un bon contre-exemple, c’est le fumeur de cigare, qui est écrasé, mais qui a quand même un cancer, une bronchite, une maladie cardiovasculaire », se souvient Sébastien Couraud. Même si la fumée n’atteint pas vos poumons, elle abîme la bouche, la gorge, le nez… Le tabac peut tout de même provoquer des maladies bucco-dentaires et des cancers dans la sphère ORL. « En plus, même si on chie, on fait de la micro-inhalation sans s’en rendre compte ! », nuance le médecin. Crapoter est tout de même moins nocif que la cigarette, puisque l’inhalation est moins profonde, mais on est très loin du risque zéro !
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Le tabac augmente les complications opératoires et post-opératoires
Vrai. Comme pour l’érection, le problème est vasculaire. « Les micro-vaisseaux aident à cicatriser après la chirurgie », précise le pneumologue. Cependant, la circulation sanguine est perturbée par le tabac. Au point que certaines chirurgies de confort sont contre-indiquées pour les fumeurs. « Evidemment, nous conseillons aux patients d’arrêter de fumer dans les 6 à 8 semaines précédant l’opération », précise Sébastien Couraud.
Ce qui est mauvais dans le tabac, ce n’est que la nicotine
Faux. « C’est ça qui rend dépendant, c’est encore plus addictif que la cocaïne ou le crack ! rappelle Sébastien Couraud. Mais la nicotine n’a pas d’effet cancérigène ni irritant. » Que va, en revanche, ce conservateur, agent de texture, le goudron. .. «
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Quand je fais du sport, je rachète mon capital santé
Faux. « Faire du sport n’annihile pas les effets du tabac et ne vous protège pas des complications liées à cette addiction, tranche le chef de service. Certes, le sport aura un impact positif sur votre santé respiratoire. Mais les irritants et les substances cancérigènes resteront. » . Entrez dans vos poumons. En plus, ça ne ralentit pas la durée de vie de la maladie. » Fumer après l’effort est encore plus toxique car les alvéoles sont plus ouvertes après l’effort… Il est donc absolument déconseillé de fumer une cigarette après une séance d’effort !
Il est interdit de fumer avec un patch de nicotine
Faux. Sur le plan sanitaire, il n’y a pas de contre-indications. Vous pouvez fumer, après il ne faut pas oublier l’objectif : arrêter complètement. « Mais si vous craquez et fumez des cigarettes, ne vous dites pas ‘ça y est, j’en ai marre !’, assure le pneumologue. Essayez de ne pas reproduire la situation dans laquelle vous avez craqué. Si vous le faites, régulièrement, vous vous demandez peut-être si vous êtes dans le processus s’arrête ou se réduit.
Associer plusieurs substituts nicotiniques (gomme, patch, inhaleur…) en même temps est dangereux pour la santé
Faux. Pendant très longtemps, par précaution, les fabricants de substituts nicotiniques ont contre-indiqué le remplacement chez les patients après un infarctus. « Parce que la nicotine, comme la cigarette, provoque une tachycardie du cœur, expliquait le médecin. Mais elle a été balayée depuis. Ce qui fait que l’accompagnement en addictologie a largement changé : pendant longtemps, le patient a dû s’arrêter dans sa douleur sans être remplacé. « Maintenant, nous savons que c’est l’inverse : le retrait physique peut provoquer une tachycardie ! Chez les patients post-infarctus qui fument, nous leur proposerons des substituts nicotiniques. » L’histoire a mis toutes les chances de son côté pour que cet arrêt soit définitif.
Et les autres fumeurs ? C’est un peu pareil, les médecins ont longtemps eu peur du surdosage en nicotine. Mais désormais, il est recommandé d’avoir deux types de substituts nicotiniques : « les patchs qui auront un effet à long terme et les formes à libération rapide, comme les chewing-gums, les pastilles, les inhalateurs, peu connus, qui permettent de prendre un « shot » de nicotine ». Combien de fois par jour? « Entre 15 et 30 fois par jour, selon la dose », répond le pneumologue.
La cigarette électronique est un moyen efficace pour se sevrer
Vrai. « Les cigarettes électroniques peuvent être un outil de sevrage, si vous mettez de la nicotine dans votre cigarette électronique, disent les médecins. Mais c’est relativement nouveau, donc nous avons encore très peu de preuves. » Dans ce cas, les cigarettes électroniques peuvent remplacer les substituts nicotiniques à libération rapide, mais peuvent être associées à des patchs. technique? Réduisez progressivement la concentration en nicotine de votre cigarette électronique. « Beaucoup disent que la nicotine donne du goût, mais en fait ça ne change rien en baissant et en éliminant la nicotine, prévient Sébastien Couraud. Le mieux est de s’en servir comme outil de sevrage tout en évitant l’addiction au vapoteur ! » Suggérez-lui de prendre son temps : fumer sa e-cigarette pendant un an avec de la nicotine, puis un an sans e-cigarette et enfin arrêter complètement.
Diminuer progressivement le nombre de cigarettes n’est pas conseillé, il vaut mieux arrêter brutalement
Vrai. « Nous conseillons d’arrêter brutalement, mais en même temps que le remplacement, conclut le pneumologue. Mais il ne faut pas être dogmatique, l’essentiel est le résultat. Si certains patients ont besoin d’une période de réduction de plusieurs mois, un an maximum, nous les suivrons. » . »