Pourquoi certaines requêtes n’affichent presque que les liens récents en premier lieu de leurs résultats organiques ? Éléments de réponse.
Parmi les trillions (milliers de milliards) de pages actuellement indexées par Google, il y a les contenus froids, c’est-à-dire qui varient peu ou pas dans le temps, et les contenus chauds, liés à l’actualité. Pour faire face à certains de ces cas particuliers, Google adapte son algorithme. L’objectif affiché est d’offrir des résultats « plus frais » aux internautes. « Pour Google, cela signifie donner la priorité au contenu récemment publié, mis à jour ou réécrit, lorsque la fraîcheur est considérée comme importante pour un moteur de recherche », a déclaré Johannes Rastas, directeur des partenaires marketing chez Supermetrics. Des études récentes montrent notamment l’intérêt de prendre en compte ce facteur.
Différents types de requêtes touchées
La mise en place du facteur de fraîcheur est développée en plusieurs étapes pour Google. Depuis 2011, la mise à jour de fraîcheur de Google répond à trois types de requêtes : les événements récents et les sujets d’actualité, tels que « manifestation de motards », les événements récurrents, tels que « Roland Garros », et les requêtes nécessitant des mises à jour fréquentes, comme « le meilleur ordinateur portable ». Cette mise à jour est basée, par exemple, sur l’algorithme Query Deserves Freshness (QDF). Avec lui, un modèle mathématique essaie de déterminer quand les utilisateurs veulent de nouvelles informations. Sur la question « le meilleur matelas », on retrouve par exemple deux résultats très récents sur les quatre premières places des résultats bio.
A noter que la firme de Mountain View reste relativement vague pour expliquer la durée d’affichage de la date à côté du contenu dans les SERP. Elle apparaît « lorsque ses systèmes automatisés déterminent que cette information est utile, comme lorsque son contenu est de nature opportune », écrit le géant américain. Plus récemment, la section « Top Stories » apparaît en haut du Serp sur les questions liées à l’actualité récente. Les résultats peuvent également être consultés en direct. Une façon peut être pour le moteur de recherche de rattraper Twitter en termes de réactivité.
Plusieurs critères pris en compte
Pour faire des résultats sur ces questions, Google estime la fraîcheur du contenu par rapport au sujet abordé. Selon Moz, il y a plusieurs facteurs : la date d’indexation de la page, l’importance des mises à jour apportées à la page, la fréquence des mises à jour, ou encore la fraîcheur des backlinks vers la page.
« D’autres critères sont observés par GoogleBot pour découvrir de nouveaux contenus très rapidement », ajoute Aurélien Bardon, fondateur de l’agence de référencement Aseox. « Par exemple, comme la prise en compte de la popularité de la page (Pagerank). Des indicateurs externes peuvent aussi aider, comme des flux de données (RSS/XML) ou encore un fort trafic de visiteurs. »
L’un des moyens d’indiquer au moteur de recherche qu’il y a du nouveau contenu est d’indiquer clairement la date sur la page et d’utiliser des données structurées. Google recommande d’utiliser le schéma dataPublished et dataModified et le fuseau horaire approprié. L’utilisation de ces données structurées « est recommandée si vous souhaitez le faire dans Google News ou Discover », précise Aurélien Bardon. « Cela facilitera considérablement la tâche de Google en indiquant la date de publication. » Johannes Rastas met toutefois en garde : « Certains éditeurs peuvent utiliser une fausse date, ce qui fait disparaître la date des résultats de recherche. »
Tester, toujours
Les mises à jour et les nouveaux contenus peuvent faire l’objet de tests afin de déterminer la pertinence de leur prise en compte par Google. Pour David Eichholtzer, fondateur de l’agence WAM, « le test devient le meilleur allié pour s’adapter dans le temps ».
Cette recherche peut démontrer la valeur de créer régulièrement de nouveaux contenus ou de les mettre à jour régulièrement. Par exemple, une récente enquête de Kyle Blanchette, ancien architecte de solutions chez Botify, a montré que le média américain CNN créait chaque jour une URL spécifique sur la guerre en Ukraine, pour apparaître dans les Top stories de Google. Ce procédé, bien que généralement déconseillé par Google pour éviter la cannibalisation des mots-clés, correspond cependant à une meilleure inclusion dans les Top stories, selon Moz.
Christopher Long, vice-président du marketing chez Go Fish Digital, a quant à lui réussi à faire passer son contenu d’environ 30e place au top 10 de Google, sur la requête « SEO automotive ». Comment? En modifiant simplement moins de 5 % du texte, en ajoutant « 2022 » à la balise de titre et en mettant à jour l’horodatage. Un autre test, effectué uniquement avec le changement d’horodatage et de balise de titre, a montré une amélioration du trafic de la page. Mais cela reste des cas particuliers, pour Johannes Rastas : « En général, de tels changements superficiels peuvent apporter une amélioration à court terme, mais cela s’estompe rapidement car ces mises à jour ne servent pas l’utilisateur. »