A partir du 25 août 2022, les propriétaires de logements dont le diagnostic d’efficacité énergétique (DPE) est au niveau F et G n’ont plus droit à une augmentation de loyer. Au début de l’année, la France comptait près de 30 millions de résidences principales sur son territoire, dont plus de cinq millions étaient des passoires thermiques, soit 17 % du fonds. Cette désignation s’applique aux bâtiments qui consomment beaucoup de chaleur et/ou qui sont très mal isolés. Il comprend tous les appartements classés F ou G dans leur DPE. Première mauvaise nouvelle : sur les cinq millions de sources thermales que compte la France métropolitaine, une sur dix se situe dans le centre de la France.
L’autre mauvaise nouvelle est que dans tous ces départements le taux de ponction énergétique est supérieur au niveau national. Si Paris et le nord se distinguent par le nombre de logements classés F ou G, la Creuse compte la plus forte proportion de passoires dans son parc de résidences principales. Avec 35,3 % de ce type d’hébergement, le département est même en tête du classement national, devant Paris. Le Cantal (32,4%) et la Nièvre (32,2%) sont à ne pas manquer, occupant les troisième et quatrième places.
Par conséquent, si des travaux de rénovation ne sont pas effectués dans ces appartements, il n’y a plus d’augmentation de loyer possible. Et ce n’est que le début. Les appartements et maisons classés G seront interdits de location à partir de 2025. Les biens classés F suivront en 2028, puis ceux classés E en 2034. Ce sont des mesures de la loi Climat et Résilience, adoptée en juillet 2021, pour « introduire l’écologie dans la vie des Français », selon le ministère de la Transition écologique de l’époque.
Mais ces trois départements sont aussi les plus volontaires en matière de réduction du nombre de ponctions énergétiques sur leur territoire. Preuve en est, le Cantal est le quatrième département national à avoir le plus réduit son parc de logements énergivores entre 2018 et 2022. La Creuse et la Nièvre ne sont pas en reste puisque les premiers ont réduit de plus de 21% le nombre de logements problématiques. en quatre ans, et le second a enregistré une baisse de 19 %.
Rénover ardemment ou vendre au plus offrant ?
Alors que faire de ces appartements aux consommations énergétiques incroyables ? Certains diront qu’il faut les renouveler, et c’est l’objectif de la loi sur le climat. Cependant, entamer des travaux de rénovation n’est pas à la portée de toutes les bourses. Même si l’accompagnement est là, environ 16% des répondants à l’enquête Rénovation énergétique des maisons individuelles (TREMI) 2020 en France déclarent ne pas pouvoir démarrer les travaux en raison de leur situation financière.
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Une autre solution consiste à revendre votre bien devenu volumineux. Et selon une étude conjointe de Meilleurs Agents et SeLoger, la proportion de filtres thermiques proposés à la vente sur leurs sites immobiliers est « en constante augmentation ». Entre 2019 et 2021, le taux des biens de catégorie F ou G est passé de 10,5 % à près de 13 %. Et sans surprise, c’est en milieu rural que les ventes de passoires ont bondi : +7,3% entre 2020 et 2021. Alors que les inscriptions pour les logements ruraux DPE standard ont chuté de 11,8% sur la même période. De ce côté-là aussi, les propriétaires devront être actifs s’ils veulent vendre leur bien sans restriction : à partir du 1er septembre 2022, les maisons individuelles les plus énergivores (hors copropriété) devront passer un diagnostic énergétique obligatoire pour être vendues . Cette obligation sera étendue à tous les appartements dont le DPE est F ou G en avril 2023.