TotalEnergies, LVMH, Carrefour, CMA CGM, EDF, Axa, BNP Paribas… La France compte de nombreuses multinationales qui réalisent des dizaines de milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploient des milliers de personnes dans le monde entier.
Comparer ces entreprises aux métiers variés et évoluant sur des marchés parfois très différents n’est pas aisé.
Pour tenter d’établir lequel d’entre eux peut être considéré comme le plus grand groupe français, nous avons retenu quatre critères objectifs de mesure : le chiffre d’affaires, le résultat net, le nombre de salariés et la capitalisation boursière (lorsque l’entreprise est cotée). Ces chiffres se réfèrent à l’année 2021 à l’exception de la capitalisation boursière, utilisée à partir du 17 octobre 2022.
Les ventes les plus importantes : TotalEnergies
Commençons par le chiffre d’affaires. Sur cet indicateur, le géant pétrolier TotalEnergies se classe nettement devant avec plus de 200 milliards de dollars (combien d’euros) de ventes réalisées l’an dernier. Si le chiffre d’affaires n’est pas une variable très pertinente pour juger des performances financières de la compagnie pétrolière, il illustre néanmoins son poids dans l’économie mondiale et française.
Bien que son statut d’entreprise française puisse être contesté du fait de ses origines italiennes à environ 50%, Stellantis affiche le deuxième chiffre d’affaires derrière le groupe dirigé par Patrick Pouyanné avec 149 milliards d’euros de chiffre d’affaires enregistré en 2021.
Le constructeur automobile est suivi, a priori, par la puissante association familiale Mulliez (AFM), propriétaire de nombreux groupes de distribution (Auchan, Decathlon, Leroy Merlin, etc.). Nous n’avons pas réussi à adhérer à l’AFM, mais selon un article du Monde de juillet 2021, le chiffre d’affaires cumulé de toutes ses entreprises approchera les 100 milliards d’euros. Viennent ensuite des entreprises comme EDF (84,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires), Carrefour (81 milliards), LVMH (64 milliards) ou CMA CGM (56 milliards).
Le cas des sociétés financières est particulier car elles ne publient pas de chiffre d’affaires ni d’indicateurs difficilement assimilables au chiffre d’affaires. L’assureur Axa affiche ainsi un chiffre d’affaires de 100 milliards d’euros, mais ce montant est largement biaisé en raison des conventions comptables qui considèrent, par exemple, les sommes (« primes ») déposées par les clients sur leurs contrats d’assurance vie comme le chiffre d’affaires de l’assurance compagnie. . La plus grande banque française, BNP Paribas, revendique un produit net bancaire de 46 milliards d’euros, mais ce PNB n’est pas vraiment comparable au chiffre d’affaires des autres secteurs.
Le plus grand profit : TotalEnergies
Sur le critère du plus gros bénéfice net, le géant de l’or noir revient premier. En 2021, TotalEnergies a enregistré un bénéfice net ajusté de 18,1 milliards de dollars, juste devant les 17,9 milliards de dollars de CMA CGM. Stellantis est troisième, avec 13,2 milliards et LVMH quatrième (12 milliards). Les banques BNP Paribas (9,5 milliards) et le groupe Crédit Agricole (9,1 milliards) ne sont pas loin derrière. Sanofi (8,2 milliards), Axa (7,3 milliards), EDF (5,1) et Carrefour (1,1) sont un voire plusieurs crans en dessous.
Nombre de salariés : distribution et services aux entreprises
Le classement des groupes les plus salariés est clairement dominé par les secteurs de la distribution et des services aux entreprises. Toujours selon Le Monde, l’association familiale Mulliez compte environ 700 000 salariés dans toutes ses enseignes. De cette structure atypique, c’est le spécialiste des centres d’appels Teleperformance qui arrive en tête avec 419 000 salariés, suivi de Sodexo (412 000 salariés). Le géant des services informatiques Capgemini (325 000 salariés) devance de peu un autre distributeur, Carrefour, et ses 320 000 salariés dans le monde.
Le constructeur automobile Stellantis annonce pour sa part 281.600 salariés. La SNCF, géant du transport public ferroviaire, n’est pas loin derrière avec un effectif de 275 000 personnes, suivi du groupe concessionnaire d’autoroutes, d’aéroports et de BTP Vinci et ses 260 000 salariés. Le groupe La Poste en revendique 245.000 et les hôteliers Accor 232.000. De nombreuses entreprises en ont entre 100 000 et 200 000, comme le groupe Casino (196 000), BNP Paribas (190 000), Veolia (176 000 sans Suez), LVMH (175 000), EDF (167 000), Schneider Electric (167 000), Saint-Goba ( 0), 166 000), CMA CGM (150 000), Groupe Crédit Agricole (147 000), Orange (140 000), Leclerc (140 000), Société Générale (131 000), Bouygues (124 000 hors Equans), Renault (114 000 hors Equans), Renault (114 000 hors Avgie) ou Total E10.00.
Capitalisation boursière : LVMH loin devant
Dans le championnat de la Bourse de France, qui, par définition, ne comprend que des sociétés cotées, le géant du luxe voyage beaucoup vers ses poursuivants. Au 17 octobre 2022 à fin octobre, la capitalisation boursière de LVMH dépassait 320 milliards d’euros, contre 176 milliards de son dauphin, L’Oréal. La troisième place revient à TotalEnergies (139 milliards d’euros), étroitement détenu par Hermès (138 milliards). A l’exception de Sanofi (104 milliards), toutes les autres entreprises pèsent moins de 100 milliards d’euros.
Verdict : TotalEnergies sur le toit de la France
Deux fois première et troisième sur nos quatre critères d’évaluation, TotalEnergies peut légitimement être considérée comme la plus grande entreprise française. Un statut que le groupe devrait conserver en 2022 dans un contexte de hausse des prix de l’énergie. Sur le seul premier semestre, ses ventes se sont élevées à 143 milliards de dollars pour un bénéfice net ajusté stratosphérique de 18,8 milliards.
Plus difficile à déterminer, la deuxième place se joue sans doute entre Teleperformance – premier en nombre de salariés hors association familiale Mulliez (AFM), CMA CGM, deuxième en résultat net, LVMH, premier en capitalisation boursière et Stellantis, deuxième en facturation et troisième . dans le bénéfice net. Compte tenu de la volatilité des résultats de CMA CGM, qui perdait encore en 2019, du statut binational de Stellantis et de la relative faiblesse des profits et du chiffre d’affaires de Teleperformance, nous avons néanmoins tranché en faveur de LVMH.
La médaille de bronze semble trop incertaine pour être décernée, sans un candidat qui se démarque suffisamment. Il pourrait revenir à l’AFM, à condition que l’association accepte de communiquer de manière plus transparente.