La grossesse est une grande étape dans la vie d’un couple. Mais elle s’accompagne parfois, pour le futur papa, d’une diminution voire d’une perte du désir sexuel pour sa compagne. Pourquoi ?

Les interdits religieux ont depuis longtemps résolu la question de la sexualité pendant la grossesse : il fallait s’abstenir, point barre. Aujourd’hui, celles-ci sont moins importantes, ce qui n’empêche pas plus de la moitié des hommes de connaître une baisse de désir et d’activité sexuelle vis-à-vis de leur partenaire enceinte.

Ces « blocages » peuvent être révélateurs de troubles sexuels préexistants. Mais elles sont aussi très spécifiques à cette période particulière de la gestation : la femme enceinte est une future maman avec un corps qui se transforme de façon spectaculaire et paradoxale. Ses seins grossissent, ce qui en soi est plus érotique ; Mais avec son ventre qui grossit, elle ne ressemble plus à la femme qu’ils ont connue ! De plus, ils doivent maintenant composer avec une tierce personne, le fœtus, sur place, et c’est un élément quelque peu troublant dans l’intimité sexuelle du couple ! Enfin, leur future paternité remet en cause leur identité masculine, les faisant passer d’amant à père. Et votre libido peut en prendre un coup !

Les principales causes de blocage

Les hommes peuvent avoir peur de souffrir. Il est vrai que certaines femmes ont du mal à vivre leur grossesse, avec beaucoup de nausées et de fatigue au premier trimestre, et même des maux de dos par la suite. Mais cela n’empêche pas de faire l’amour, vu le nombre de pratiques sexuelles disponibles (sexe bucco-génital, masturbation, câlins, etc.).

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Ils peuvent également avoir peur de blesser l’enfant ou d’être blessés par l’enfant, d’autant plus que les mouvements fœtaux sont perceptibles. Cette peur est infondée, ainsi que les peurs les plus irrationnelles qui peuvent surgir, comme la peur du « baby voyeur » par exemple ! Le bébé est très bien isolé dans le sac amniotique.

Enfin, elles peuvent avoir peur de déclencher un problème médical, comme un accouchement prématuré par exemple. Mais, à l’exception de certains cas bien précis (placenta praevia, col trop ouvert, grossesse multiple, etc.), il n’existe aucune contre-indication médicale à avoir des rapports sexuels à tout moment de la grossesse. Tout au plus, certains postes peuvent être découragés.

Source : Patrice Lopès et François-Xavier Poudat – « Manuel de sexologie » (4e édition), Ed. Elsevier Masson, 408 pages, 2022

Ecrit par : Clara Delpas – Edité par : Emmanuel Ducreuzet