Souvent exclu de la sexualité par des préjugés sexistes, le plaisir anal pour les hommes hétéros est un tabou qu’il est temps de briser. Témoignez MadmoiZeaux !

Ne trouvez-vous pas qu’il y a un arôme inexprimé dans la sexualité des hommes hétéros ?

Comme un éléphant dans la pièce, un éléphant qui ressemble à une prostate, tout le monde crie « SAFETROGAY! » « .

Alors aujourd’hui, parlons ENFIN du plaisir anal des mecs.

Qu’est-ce que la prostate ?

Dans les représentations collectives, le plaisir anal masculin est toujours associé à l’homosexualité masculine.

A cause de ce cliché, porteur d’une certaine dose d’homophobie et de stéréotypes de genre, cet aspect de la sexualité reste tabou pour beaucoup d’hommes et de femmes.

Cependant, quelle que soit leur orientation sexuelle, la plupart des hommes ont un anus et une prostate, une glande sous la vessie qui entoure l’urètre.

Il a des canaux éjaculateurs et produit du liquide prostatique qui fait partie du sperme.

Sa stimulation, ainsi que celle de l’anus, peuvent procurer du plaisir sexuel.

madmoiZell a donc voulu creuser la question pour entendre la voix des hétéros qui ont intégré les pratiques anales dans leur vie sexuelle.

Ils ont été nombreux à répondre à l’appel à témoins sur le plaisir de la prostate : voici un florilège de leurs témoignages !

Comment j’ai découvert le plaisir prostatique

Beaucoup d’hommes qui ont répondu à l’appel à témoins n’ont trouvé que du plaisir anal dans le cadre de la masturbation.

Ce fut par exemple le cas de Florian, aujourd’hui âgé de 29 ans :

« Tout « naturellement » je me suis rendu compte que l’anus et ses abords provoquaient des sensations qui n’étaient pas désagréables.

Par rapport à la masturbation « classique », c’était très agréable.

Puis, petit à petit, j’ai remonté le marché, passant d’un doigt à un plug, un massage de la prostate et même maintenant une sangle. »

Édouard a commencé à découvrir son anus comme partenaire, mais aussi progressivement :

« Un habitué avait les mains qui se promenaient et j’ai découvert que lorsque je touchais le froid, cela me donnait des frissons.

Quand il insistait sur le sillon fessier, c’était de pire en pire. Ou de mieux en mieux. J’étais de plus en plus gêné mais j’avais de plus en plus de plaisir.

Plus tard, en 69, il venait lécher cette zone. J’étais très sensible et c’était très bien. »

Aujourd’hui, il ne jure que par son stimulateur prostatique et la pratique de la feuille de rose, nom fleuri donné au rimming.

Parler plaisir anal avec ses partenaires

Une fois convaincus par leurs premières expériences en solo, certains ont cherché à intégrer la pratique dans les relations interpersonnelles.

Mais comment annoncer, quand on est un hétéro, qu’on aime se chatouiller l’anus, ce qui est inattendu pour beaucoup et reste lourd d’idées reçues ?

Florian confirme que le sujet n’est pas toujours simple à traiter :

« Pour les hommes, c’est clairement une boîte de Pandore à laquelle on n’ose pas toucher, car si tu te mets quelque chose sur les fesses, tu es tout de suite considéré comme un « homo refoulé ».

Dans les discussions, j’ai remarqué qu’il m’était beaucoup plus facile de m’ouvrir et d’en parler aux femmes, plus intéressées par l’expérience et l’ouverture d’esprit. »

Même pour Simon, parler de ce « penchant » est parfois source d’angoisse :

« C’est toujours un petit objet d’angoisse de se dire qu’il va falloir que j’aborde le sujet avec mes futures copines.

C’est le genre de sujet dont j’espère pouvoir discuter dans de futures relations, en espérant trouver quelqu’un qui ne soit pas tabou sur ce sujet. »

Nicolas n’a pas eu à se poser la question, car c’est son associé qui a mis l’idée en action :

« De plus, il a persisté pendant de nombreux mois. Au début, j’étais très timide. Vous avez besoin d’une relation forte de confiance et de respect avant de vous lancer dans une aventure. »

Marc a préféré s’écarter de la technique et user d’une manière ludique pour montrer son envie à sa copine :

« C’était à nos débuts. On a fait un jeu du genre « je te pose une question intime, tu me poses une question intime », avec le droit de plaisanter. Je le lui ai dit.

En fait, j’avais plus « honte » que lui. Une fois que nous l’avons essayé, il a été surpris par l’intensité de mes réactions… et moi aussi ! »

Cleo, en revanche, n’aborde le sujet que lorsqu’elle reçoit des signes indiquant qu’elle pourrait être intéressée par son partenaire :

« Souvent, c’est moi qui demande à mon partenaire de rimer ou de doigter, et puis je vois que cela ouvre une discussion sur mon plaisir anal.

Je le présente toujours pour mon plaisir, tant pour la pénétration anale elle-même que pour les différents rapports de force qu’il peut créer dans le sexe. »

Pour d’autres comme Jay, ils ont traduit leur désir en pratique avec une certaine fluidité :

« Je ne sais pas vraiment comment c’est arrivé, mais nous voulions tous les deux savoir quelque chose sur mon cul.

Ses tentatives combinées à mes petites suggestions… une chose en entraînant une autre, c’est arrivé. Je voulais, c’est quelque chose qu’il aime : du coup, il n’y a pas eu de discussion. »

Mais même lorsque les choses se passent naturellement, parler est essentiel pour identifier les envies et les limites de chacun.

Si tous ces hommes aiment qu’on leur touche la prostate, ils n’apprécient pas tous le même stimulus.

Plaisir anal : qu’est-ce qui fait du bien aux hommes ?

Lorsque la barrière du tabou est levée, la communication devient moins essentielle pour pratiquer joyeusement.

Les options pour les jeux de plaisir anal et prostatique sont variées et chacune a ses propres préférences.

Par exemple, Jason se contente de « un doigt ou deux, gros max, ou n’importe quoi de cette taille »:

« Je ne suis pas très fan de la sensation d’avoir l’anus dilaté comme une coupelle. Et c’est toujours accompagné de masturbation ou de fellation, sinon je trouve ça désagréable. »

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Florian a fait l’expérience du masseur de prostate, un type de sextoy qui, comme son nom l’indique, stimule la glande du plaisir masculin de l’intérieur :

Une fois en place et bien lubrifié, le mouvement du massage se fait par la contraction du sphincter. C’est une expérience formidable.

Avant, je ne ressentais pas grand chose, c’est agréable mais un peu « lent » par rapport à la masturbation pénienne. Mais alors…

J’ai eu des « poussées » de plaisir dignes de ce que j’ai pu observer chez les femmes, ma respiration s’accélérant sans aucun effort de ma part, des flashs énormes et l’envie de crier de façon incontrôlable…

Le plus bizarre dans tout ça ? Si la chose est bien faite, je n’ai aucune érection dans ce plaisir. »

Jay préfère utiliser un plug, un jouet sexuel qui peut être inséré dans l’anus pendant les rapports sexuels :

« J’utilise la prise de temps en temps, principalement pour envoyer un signal un peu chaud à ma copine (ça marche à tous les coups) qui peut très bien passer avec les doigts ou un sextoy (main ou dragonne).

Cependant, je ne suis pas fan des vibrations… »

Pour Marc, le gode-ceinture est une étape qu’il n’a pas encore franchie :

« En tant que partenaire, j’ai un plug anal que j’utilise parfois lors d’une pénétration vaginale. Il arrive aussi que ma copine me pénètre avec ses doigts.

J’ai déjà pensé à m’attacher avec une ceinture, mais je ne me sens pas prêt psychologiquement. »

Tous les goûts sont donc dans la nature, mais la plupart des témoignages s’accordent à dire que ce plaisir est bien différent.

Orgasme prostatique : être pénétré quand on est un homme

Le plaisir prostatique est unique à bien des égards, et d’abord parce qu’il perturbe les conceptions normalisées des rapports hétérosexuels, comme le dit Etienne :

« Ce partage est très spécial. Il devrait travailler avec une personne aux finances éprouvées, en qui il a toute confiance.

Ce plaisir donne le sentiment de connaître et de vivre quelque chose que la plupart des hommes refusent de connaître, par orgueil mal placé ou par appréhension de l’image que cela peut donner d’eux. »

Quand on est hétéro, l’anal audacieux peut donner l’impression d’être privilégié, s’octroyer un plaisir que les autres se refusent, et redéfinir complètement les préférences de plaisir des hommes selon madmoiZeau :

« Dans le feu de l’action, guidant mon partenaire qui me faisait une fellation, j’ai eu un orgasme incroyable avec un seul doigt.

Depuis, je suis dans une phase un peu bizarre de mon désir : je me dis qu’entrer, c’est vraiment valorisé pour les mecs. »

Cela a permis à Thomas de sortir des rôles de relation directe stéréotypés :

« Je me sens un peu soumis, je peux me laisser aller, lâcher prise sans avoir à être contrôlé. »

Jay a pris ce changement de pouvoir comme une opportunité de s’améliorer en tant qu’amant :

« Cela me permet d’avoir plus de féminité en moi (sans jeu de mots).

Me mettre à quatre pattes en levrette me complète. Et puis quand on est pris, on sait mieux prendre l’autre… »

Marc s’est également retrouvé contraint de décomposer ses représentations sexuelles dans un monde dominé par la pénétration :

« L’idée d’être psychologiquement introverti n’est pas facile. Nous avons été éduqués dans la logique selon laquelle « un homme qui pénètre son anus = homo ». Ce n’est pas vrai mais c’est profondément enraciné dans le cerveau. »

Orgasme prostatique : un plaisir plus grand ?

Une autre idée bien ancrée est que le plaisir prostatique serait plus intense, plus qualitatif, que ce qu’un homme peut ressentir en se contentant de stimuler son pénis.

La même hiérarchie se produit dans les têtes avec l’orgasme de la fontaine féminine.

Mais a-t-on raison de considérer la prostate comme le graal du plaisir masculin ?

Selon Nicolas, l’orgasme prostatique est « complètement différent » de ce qu’il vit avec le pénis :

« Le plaisir vient du plus profond et envahit tout le corps. »

« Ce plaisir est très fort et garde longtemps son nouvel aspect. La découverte de nouvelles sensations est quasi constante. »

Pour Jason, le plaisir anal est différent, mais surtout complémentaire de ce qu’il connaît déjà :

« Le sentiment lui-même est différent, c’est vrai. Mais j’ai du mal à apprécier cette pratique dans l’isolement.

Pour moi c’est un complément à la stimulation pénienne, ça multiplie les sensations, les possibilités et le plaisir, faisant monter la « sauce » beaucoup plus vite. »

Plaisir anal : ce que je voudrais dire aux curieux

La dernière question de notre appel à témoins portait sur ce que ces hommes voulaient transmettre aux autres hommes tentés par leur exploration du plaisir anal.

D’un point de vue pratique, Marc rappelle trois règles de base :

« D’abord, le lavement. Au bout d’un moment, on s’habitue un peu à la merde, mais au début, c’est vraiment insupportable. Ou faites-le près de la baignoire…

Puis lubrifiant : tonnes. L’objet pénétrant doit être bien lubrifié mais aussi l’anus et la zone périanale, et ne pas hésiter à en réappliquer en cours de route.

Enfin, la douceur. Forcer un sphincter est une douleur aux fesses qui doit disparaître pendant une semaine, voire pire (déchirure). Il faut y aller par étapes. Un doigt le premier jour, jusqu’à ce que vous soyez à l’aise, puis deux, etc. »

Il n’est pas facile d’atteindre la prostate pour la première fois, et même pour Florian il est indispensable d’y entrer progressivement :

« Mon conseil serait de commencer seul, je pense que c’est important. Un anus c’est comme un pénis, il faut le tenir dans la main, s’écouter, connaître ses limites, ne pas forcer.

Sinon, de temps en temps, l’inquiétude s’installe et elle ne partira pas ! »

Simon a un petit conseil pour les femmes qui veulent démarrer un homme :

« Discutez ou tâtez le terrain, selon sa mentalité. Laissez votre homme vous guider… et ongles courts, s’il vous plait ! »

Enfin, pour les mecs qui craignent de voir leur virilité brisée, Édouard zoome :

« Si vous vouliez lécher l’herbe parce qu’elle vous donne des frissons dans le dos, le feriez-vous ? Cela n’a pas d’importance. »

Et vous, tenté par l’expérience ? Donnez votre avis dans les commentaires !

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