Le taux maximum légal des crédits immobiliers, aussi appelé taux d’usure, passera le 1er octobre de 2,57% à 3,05% pour un prêt de 20 ans et plus, a annoncé mercredi la Banque de France. Destiné à protéger les particuliers de conditions d’emprunt abusives, ce taux plafonne l’ensemble des coûts d’un prêt immobilier : taux du crédit pratiqué par la banque, commission éventuelle des courtiers, assurance emprunteur.

« L’application de la formule prévue par la loi » conduit à « une hausse bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier », indique la Banque de France dans un communiqué. Le taux est calculé chaque trimestre par la Banque de France, qui tient compte des taux moyens pratiqués par les banques au cours des trois derniers mois, majorés d’un tiers. Il existe autant de taux d’usure que de types de crédits.

Une hausse « très attendue » par les courtiers

Ces taux plafonds sont sous le feu des critiques, notamment des courtiers qui y voient un frein à l’accès au crédit immobilier. L’un de leurs syndicats est même allé jusqu’à manifester le 20 septembre devant le siège de la Banque de France à Paris, pour demander à la banque centrale de bouger. La Banque de France n’estime « ni souhaitable ni nécessaire (…) une hausse exceptionnelle » des taux d’usure, dont le rôle « est de protéger les emprunteurs », a-t-elle déclaré mercredi.

Cette augmentation est « attendue depuis longtemps » par la profession, expliquait plus tôt dans la journée le président du réseau des courtiers Cafpi, Olivier Lendrevie, pour qui « un taux d’usure de 3% résoudrait la grande majorité des situations de blocage constatées ces dernières semaines ». Cela aura également pour effet de rendre les nouvelles hypothèques plus chères pour les particuliers.

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Les taux d’intérêt des crédits immobiliers à la hausse

La hausse des taux d’intérêt des nouveaux crédits immobiliers est perceptible depuis le printemps, les banques répercutant le durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), via une hausse de son taux directeur, afin de lutter contre l’inflation. Le taux moyen mesuré par la Banque de France pour les nouveaux crédits immobiliers était par exemple de 1,45% en juillet, selon ses derniers chiffres, contre 1,12% à la fin de l’année dernière.

Il s’agit du taux nominal, auquel s’ajoutent tous les frais liés à l’obtention d’un prêt. Cette hausse n’a toutefois pas freiné les encours de crédit. Dans un entretien au journal Sud Ouest fin août, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, indiquait que le marché immobilier restait « dynamique ».