Tablettes, ordinateurs… L’étude de l’INSEE s’intéresse pour la première fois à l’exposition des enfants de 2 ans aux écrans numériques (hors télévision). Résultat : plus d’un quart d’entre eux l’utilisent. Pédiatre addictif au centre pédiatrique CHU-Lenval de Nice, le Dr Caroline Nocca explique les effets de cette exposition sur le développement des enfants de 0 à 3 ans et donne six conseils pour maintenir les écrans à leur juste place dans la vie des plus petits. . &#xD ;

Publié le 23/11/2022 à 18h03, mis à jour le 23/11/2022 à 18h12

msgstr « Pas d’écran depuis 3 ans. » Si cette recommandation de santé publique, consignée dans les carnets de santé des enfants, est martelée depuis de nombreuses années, elle ne correspond pas toujours à la réalité de la vie des tout-petits. C’est ce que révèle une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques, rendue publique le 22 novembre. Pour la première fois, l’Insee quantifie l’exposition des enfants aux écrans numériques (hors télévision) dès l’âge de 2 ans.

Quel est le problème?

« Entre 0 et 3 ans, les enfants ont besoin de leurs 5 sens pour pouvoir se développer. Pour cela, ils doivent interagir avec leur environnement. Plus ils sont exposés aux écrans, moins ils les utiliseront. impact significatif sur son développement cognitif, linguistique, psychomoteur et émotionnel. C’est pourquoi il est déconseillé de le faire. Nous savons pourtant tous très bien qu’il existe des recommandations et des pratiques », a demandé le Dr Caroline Nocca, précisant clairement :

« Cela ne sert à rien de diaboliser les choses ou de culpabiliser les gens si notre tout-petit regarde des écrans. »

Ce pédiatre des addictions du centre pédiatrique Lenval à Nice présente six conseils pratiques pour éviter les effets excessifs et négatifs de l’exposition des enfants de 0 à 2 ans aux tablettes, smartphones, ordinateurs, etc.

Fixer un cadre, un rituel

« C’est très important de penser aux écrans comme une activité en soi. Quand tu prends un cours de sport ou de dessin, tu ne t’entraînes pas toute la journée. C’est une activité codifiée : avec un horaire, des règles, et il vaut mieux prévoir du temps devant les écrans. » et annoncez-le à votre enfant en atteignant son niveau : on va regarder un épisode de Tchoupi ou bien on fait un peu de ce jeu de mots sur la Tablette ».

En revanche, inutile de polémiquer avec lui : « l’enfant de 0 à 3 ans n’a pas encore l’idée du temps », note l’expert. « Ces règles aident l’enfant à développer la maîtrise de soi, ce qui l’empêche également de développer plus tard des comportements addictifs », ajoute-t-il.

Ne pas laisser son enfant seul face à l’écran

De 0 à 3 ans, il est préférable d’éviter d’utiliser la tablette ou même le téléphone comme « nounou numérique » pour canaliser l’enfant lorsque vous êtes vous-même occupé. Pour plusieurs raisons, veuillez fournir les coordonnées du spécialiste.

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« Un enfant entre 0 et 3 ans n’a aucun outil pour faire la distinction entre le réel et le virtuel. »

« Il absorbe donc complètement ce qu’il regarde, en première année, même un dessin animé », a-t-il dit, conseillant aux parents de « proposer un contenu strictement adapté à l’âge de l’enfant ».

« Laisser son enfant seul avec un écran, de surcroît avec accès à Internet, est le plus dangereux. Sur Youtube par exemple, une berceuse ou une vidéo du Père Noël peut déboucher sur une publicité voire des vidéos qui ne conviennent pas du tout. « , met-elle le garde.

Bannir l’écran des repas et de l’avant coucher

Voici deux lignes rouges à éviter de franchir au profit de votre jeune enfant. « Lors d’un repas, l’enfant a plus que jamais besoin de tous ses sens. Il regarde la couleur des aliments, leur apparence, il peut toucher, expérimenter, interagir avec ce qui l’entoure… », explique le Dr Nocca.

« En mangeant devant un écran, il va d’abord se concentrer sur ce qu’il regarde et la mémoire des goûts et des odeurs des aliments va diminuer »

Juste avant le coucher, l’exposition à la lumière bleue empêche également un bon sommeil et l’acquisition d’un sommeil de qualité. « La nuit, sans aucun doute, le rituel favori est de lire une nouvelle », conseille le pédiatre.

Proposer des contenus stimulants

« Bien utilisés et à usage limité, les écrans peuvent aussi avoir des effets positifs », le ton du pédiatre. Si vous y exposez votre jeune enfant, elle conseille de privilégier (à petites doses) les contenus stimulants, comme « les jeux qui permettent de développer des acquisitions qui serviront après l’école » ou « les programmes document modifiés sous forme de dessins animés » qui permettre à l’enfant de découvrir de nouveaux mots et idées. « Ce sera déjà bien mieux que de proposer à votre enfant un dessin animé terne, avec peu de vocabulaire. »

Faire très attention à la luminosité

« On le sait très bien : les ophtalmologues ont tiré la sonnette d’alarme sur les troubles neuro-visuels provoqués par l’exposition des enfants à la lumière bleue. Selon la durée de l’exposition, il y a une augmentation de la vitesse d’un grand V des causes de la myopie », a souligné le pédiatre Lenfal.

Afin de limiter ce risque, il conseille systématiquement de réduire la luminosité de l’écran et de ne jamais y exposer l’enfant dans une pièce sombre.

Montrer soi-même l’exemple

« En tant que parent, en tant qu’enfant devant les écrans. » C’est ce qu’affirme l’étude de l’INSEE. Ainsi, 49 % des enfants sont en permanence tenus à l’écart des écrans lorsque les parents eux-mêmes n’ont pas de temps libre devant les écrans. Un chiffre qui tombe à 32% lorsque le parent se consacre plus d’1h30 par jour.

« Se fixer des règles est fondamental car notre rapport aux écrans est dérivé de celui de nos enfants. Nous défilons tous sur nos téléphones, parfois jusqu’à perdre la notion du temps. Le mieux est de s’autoriser ce moment où son enfant est au lit, se fixer une limite », conclut le Dr Nocca.