Pascal Martineau, écrivain public, travaille une fois par semaine à la prison d’Orléans-Saran pour venir en aide aux détenus dans le besoin. « C’est un service gratuit que nous fournissons », explique le sexagénaire, qui s’est reconverti dans ce métier il y a dix ans. « Mais très peu d’entre nous, les professionnels, intervenons en prison. Le plus souvent, ce service est assuré par des bénévoles. Mais il y a de très gros besoins, c’est-à-dire des personnes qui ont des problèmes avec l’écriture. »
Pour développer cette activité, l’association qu’elle préside, l’Académie des écrivains publics de France, vient d’organiser une session de formation de deux jours au centre pénitentiaire d’Orléans-Saran pour les professionnels qui souhaitent exercer leur activité en prison. Une première en France, le tout dans le cadre d’une convention d’objectifs signée avec l’administration pénitentiaire.
Douze stagiaires ont posé leur candidature pour connaître les spécificités de l’intervention en milieu carcéral. « C’est spécial parce qu’on a un public soi-disant difficile. Mais les gens se font facilement confiance, ils comprennent que nous sommes là pour les aider. Il faut savoir faire preuve d’empathie, mais aussi d’une certaine distance », explique Pascal Martineau, qui a co-animé la formation avec l’aide de nombreux intervenants.
Des courriers pour aussi bien pour l’administration que pour écrire à sa famille
En général, les détenus lui demandent de parler à l’administration pénitentiaire, aux juges, aux avocats, ainsi que de prendre rendez-vous chez un coiffeur ou un dentiste. Il sert également d’intermédiaire dans l’action en ligne car les détenus n’ont pas Internet en servant d’intermédiaire avec la CAF, le fisc ou d’autres administrations. Il écrit rarement des lettres de nature plus personnelle, par exemple à sa famille.
Grâce au lobbying de l’association, nous espérons pouvoir développer à l’avenir les interventions en milieu carcéral en sensibilisant l’ensemble des partenaires à l’importance de cette mission auprès des personnes incarcérées. Cette première formation devrait y contribuer, suivie d’autres formations une fois par an.