► À quoi sert une retraite spirituelle ?

Les retraites spirituelles sont une étape secondaire dans notre vie quotidienne bien remplie. C’est une parenthèse qui permet de reprendre son souffle ou de résumer sa vie. « C’est en quelque sorte une fête spirituelle », explique Marie-Élisabeth Picard, laïque consacrée au Foyer de Charité de Roquefort-Côte d’Azur (Alpes-Maritimes). Le changement de rythme pendant cette pause peut être déstabilisant, tout comme les réflexions intérieures qu’il suscite, tant la retraite nous oblige à nous interroger sur notre parcours, à nous poser des questions existentielles, à régler des comptes laissés trop longtemps en arrière. nos esprits. Mais tout cela dans un seul but : nous aider à trouver un sens à notre vie. »

Loin d’être un geste égoïste, l’isolement spirituel est une manière de se retirer de son milieu de vie pour y revenir pleinement. « On s’immerge dans nos forces vitales », poursuit Marie-Élisabeth, pour en ressortir avec une énergie positive. Les retraites peuvent « nous offrir une vie meilleure en nous aidant à comprendre où se situe l’axe de notre être », a déclaré le père Paul Legavre, directeur de Manrèse, un centre spirituel jésuite en Île-de-France. « Il y a des périodes dans la vie où cela vaut la peine de mieux soigner sa relation avec soi-même et avec Dieu », ajoute-t-il.

► Comment puis-je savoir si j’en ai besoin ?

Le besoin de retraite peut se faire sentir à l’aube d’un événement précis : bouleversement émotionnel, changement de carrière, deuil, voire déménagement… un certain état émotionnel : épuisement, sentiment de ne plus savoir où l’on en est, dilemme insoluble, vertige dans une société où il est difficile de trouver sa place…

« Cependant, vous pouvez vous retirer sans raison particulière, gratuitement, comme Marie, la soeur de Marthe, qui s’est mise aux pieds de Jésus pour écouter sa parole et lui faire plus de place dans sa vie », a déclaré St. Le père de Légavre. Nous avons tous un chemin spirituel spécifique qui doit être nourri. »

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Le désir de retraite prend souvent « la forme d’un appel intérieur, même très discret », explique le P. légavre. C’est simplement, conclut-il, « l’envie de prendre soin de son âme autant que de son corps : les retraites ne sont pas désincarnées ! On se repose, on profite du silence caractéristique de ce temps de pause, on marche, on respire plus, on trouve le temps des repas ensemble… »

► La retraite, lieu de solitude, pas d’isolement

Suffirait-il alors de quitter la ville et de passer trois jours à la campagne pour profiter des bienfaits d’une retraite ? « Pourquoi pas, répond le Père Legavre, mais la retraite offre quelque chose de plus : le fait d’être soutenu dans cette démarche par la liturgie, l’Eucharistie, l’enseignement, ou par un homme ou une femme formé(e) pour accompagner la retraite. »

Dans la plupart des lieux de retraite, des moines, des nonnes ou des laïcs sont à l’écoute de ceux qui souhaitent se confier sur leur chemin de vie ou leur foi. « Parce que lorsque nous partons, des dimensions lumineuses et des éléments sombres remontent à la surface : nous affrontons nos combats intérieurs », explique le père Legavre. Mais rappelons-nous que la vie de Jésus est aussi empreinte de prière et de moments de solitude, semblables à des retraites. Il nous invite à faire de même : « Sortez dans un lieu désert et reposez-vous un peu » (Mc 6, 31). »

Attention toutefois à ne pas formuler des attentes trop précises de la retraite : « Ce n’est pas forcément un lieu de résolution miraculeuse, prévient Marie-Élisabeth Picard, mais ce sera forcément un lieu de réflexion et de mieux se connaître dans ce silence où vous êtes seul, sans être isolé. »