De niveau 2 sur les modèles récents, la conduite autonome est amenée à évoluer dans les années à venir. En Europe, Mercedes devrait être le premier constructeur à proposer une conduite autonome de niveau 3 (sur 6 niveaux), appelée Drive Pilot, mais qui se limitera dans un premier temps aux embouteillages sur autoroute. Encore en phase expérimentale, cette conduite autonome ne reçoit pas tous les éloges, surtout après les différents problèmes survenus outre-Atlantique, aux États-Unis, où cette technologie se démocratise beaucoup plus rapidement qu’en Europe. .
Mais une autre question demeure également, et elle concerne nos contrats d’assurance auto. Comment vont-ils évoluer ? Avec l’incertitude de cette technologie et le fait que l’humain ne sera plus le seul maître du véhicule, les prix pourraient bien augmenter, et avec eux les différents problèmes en matière de responsabilité en cas d’accident.
La voiture autonome, vraiment plus sûre ?
Soi-disant conçu pour réduire le nombre d’accidents sur les routes, le véhicule autonome ne fait pas l’unanimité auprès des différentes organisations du secteur automobile. De plus, entre constructeurs et assureurs, le conflit ne fait que commencer. D’un côté, des constructeurs comme Tesla, qui affirme que le véhicule autonome peut éviter plus de 70 % des accidents actuels commis par l’homme, tandis qu’une étude publiée par un organisme américain regroupant plusieurs assureurs automobiles révèle que seul un tiers des accidents pourraient être évité grâce aux voitures autonomes. Alors qui croire ?
En réalité, la voiture autonome n’en est qu’au stade des tests et si elle pourrait prévenir certains accidents dus à des erreurs humaines au volant, elle peut aussi en provoquer d’importants. lorsque le système ne répond plus, comme c’était déjà le cas aux États-Unis. Et contrairement à un accident « homme-homme » où après enquête le responsable peut être désigné, il pourrait bien devenir plus compliqué de savoir quelle technologie de tel constructeur est fautive. Surtout, qui devra payer les dommages ? Le client et propriétaire du véhicule, ou le constructeur derrière le véhicule autonome ? En somme, c’est un vrai casse-tête pour les assureurs.
Vers un bouleversement des assurances auto
On estime que 30 % des véhicules seront partiellement ou totalement autonomes d’ici 2035, ce qui conduira inévitablement à un changement complet de l’assurance automobile. Conscients des enjeux et cherchant à anticiper les évolutions de l’automobile, les assureurs vont devoir agir vite car dix ans dans ce secteur ne représentent pas grand chose…
Si la question de la responsabilité reste la principale préoccupation en cas de sinistre, il deviendra de plus en plus difficile de déterminer qui est responsable dans une voiture autonome. Contre qui se retourner ? Le constructeur, le concepteur, les pouvoirs publics ou le propriétaire du véhicule ? Par ailleurs, que se passera-t-il en cas d’accident entre un véhicule 100% autonome et un véhicule « classique »… vous l’aurez compris, de nombreuses questions sans réponses se posent mais il faudra néanmoins agir rapidement pour trouver des solutions, qui existent déjà pour certains.
Sur la base d’une « responsabilité sans faute »
Évidemment, les assureurs ont pris position sur cette question et travaillent sur la base de la « responsabilité sans faute ». Cela signifierait qu’en cas d’accident, la victime serait indemnisée et les assureurs des deux parties s’entendraient entre eux pour déterminer les responsabilités de chacun.
Une autre solution consiste à confier directement la couverture d’assurance aux constructeurs automobiles. Mais là aussi, on imagine mal les assureurs laisser leur travail aux marques. Avant même de les croiser sur les routes, les voitures autonomes sont déjà un véritable casse-tête, comme l’ensemble du secteur automobile depuis quelques temps maintenant, en pleine transition, ou plutôt révolution.