Entre un PER et une assurance vie, il n’est pas facile de choisir quel produit d’épargne est le plus adapté pour préparer sa retraite. Les deux présentent de réels avantages. Si la décision se prend au cas par cas, voici quelques éléments de réponse pour vous y retrouver.

Votre retraite semble encore loin, à l’horizon, mais vous vous demandez encore comment vous y préparer au mieux. Alors, Plan d’Epargne Retraite (PER) ou Assurance Vie ? Pour vous, ces deux emplacements sont bonnet blanc et bonnet blanc ? Attention! Liquidité, performance, gestion, fiscalité… ils n’ont pas du tout les mêmes avantages et inconvénients.

Accessibilité, l’avantage à l’assurance vie

A 30 ou 40 ans, il n’est pas facile de projeter sa retraite. Un mariage ou encore l’arrivée d’un enfant sont des événements qui attireront davantage l’attention sur vous à cet âge. En investissant dans votre PER, vous vous engagez à ce que votre épargne soit immobilisée jusqu’au moment fatidique de votre retraite. Cela garantit que le capital reste intact, mais en cas de besoin immédiat de liquidités, il est théoriquement difficile d’y accéder. Heureusement, depuis la mise en place du PER, il existe quelques exceptions pour le débloquer à l’avance.

Les cas de déblocage anticipé

Sous certaines conditions, le PER peut être débloqué si :

Malgré ces scénarios, l’assurance-vie offre une flexibilité que le PER n’a pas. En fait, cette épargne peut être retirée à tout moment. Que ce soit pour changer de voiture, acheter une résidence principale, financer les études de vos enfants ou préparer votre retraite en vous procurant un complément de revenu, l’assurance-vie permet de réaliser tous ces projets. Et ce, grâce à un contrat unique.

Fiscalité : l’avantage au PER pour les personnes aisées

L’avantage phare du PER reste la déductibilité fiscale des versements volontaires effectués. Et plus vous taxez, c’est-à-dire plus le taux marginal d’imposition (MTR) est élevé, plus vous êtes intéressé par le PER. Les sommes volontairement souscrites à un plan d’épargne retraite sont déductibles de la base imposable, dans la limite de 32 909 euros pour l’année 2022.

Exemple pour un foyer dans la tranche à 30%

Un contribuable célibataire sans enfant qui déclare 40 000 euros d’assiette annuelle est dans la tranche de 30 %. Vous placez 1 000 € dans un plan d’épargne retraite : votre assiette fiscale passe à 39 000 € grâce à ce versement d’épargne retraite. Or, ces 1 000 € auraient dû être taxés à 30 %, soit 300 € de taxes. Résultat : grâce à cette déduction fiscale de 1 000 euros (pour un versement du même montant de son PER fin 2022), ce célibataire économise 300 euros d’impôt à payer en 2022.

L’économie d’impôt est moindre (théoriquement 110 euros) si votre MTR est de 11%, et supérieure (410 ou 450 euros) s’il dépasse 40%.

Pour profiter de cet avantage fiscal, il est conseillé de réinvestir l’économie d’impôt pour provoquer un effet de levier. En investissant ces 300 euros d’économie d’impôt, c’est comme si le contribuable de l’exemple précédent avait économisé 1 300 euros pour un effort d’épargne de seulement 1 000 euros.

« Une personne dont la tranche marginale d’imposition est supérieure ou égale à 30 % et qui est prête à consacrer une partie de son épargne à long terme, doit avoir un PER. L’effet de levier est extrêmement puissant », déclare Yves Conan, PDG de Linxea.

« L’effet de levier PER est extrêmement puissant »

Toutefois, il convient de noter que les versements déduits de la base imposable n’échappent pas indéfiniment à l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Un recouvrement est effectué lors de la liquidation du PER, donc au départ à la retraite. Mais l’épargnant gagne généralement : comme le revenu diminue à la retraite, votre tranche d’imposition est plus basse que pendant la vie active.

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Reprenons l’exemple de notre célibataire imposé à 30%

Lorsque vous prenez votre retraite, vos revenus baissent et sont alors imposés à 11 %. En versant 1 000 € à 45 ans dans un PER, avec un taux marginal d’imposition de 30 %, vous économisez 300 € de TVA en amont. Il retirera ce montant à la retraite mais ne paiera « que » 110 € d’impôts. En attendant, votre PER vous aura permis de faire fructifier votre épargne.

Pour les revenus modestes : le PER, une assurance vie bloquée

En revanche, pour la moitié des contribuables qui ne paient pas d’impôt sur le revenu des personnes physiques, la déductibilité des versements volontaires n’a aucun intérêt. Bien sûr, il est possible d’y renoncer. Mais alors, pourquoi ouvrir un PER ? L’avantage fiscal du PER n’est pas totalement perdu. En cas de retrait du capital au moment du départ à la retraite, seuls les gains obtenus grâce à l’épargne (et non le capital) seront soumis à l’impôt forfaitaire (IRPF + prélèvements sociaux) de 30%. Ensuite, les taxes sont les mêmes que pour l’assurance-vie. « Si on renonce à l’avantage fiscal, le PER est un contrat d’assurance-vie bloqué » pour la retraite, résume Yves Conan, PDG de Linxea.

« L’assurance-vie est le couteau suisse de la gestion de patrimoine, donc naturellement c’est un produit plus adapté à tous les types d’épargnants. Si l’épargnant n’a pas d’intérêts fiscaux sur les versements, mieux vaut opter pour l’assurance-vie », précise Stéphane Van Huffel. , conseiller en gestion de patrimoine chez NetInvestissement.

« Le PER vous oblige à ne pas toucher à votre épargne retraite »

En effet, en cas de remboursement (retrait) d’un contrat d’assurance-vie de plus de 8 ans, l’épargnant bénéficie également d’une déduction fiscale annuelle de 4 600 euros (et 9 200 euros pour un couple soumis à l’impôt commun).

Malgré le peu d’intérêt de la déduction fiscale des versements des épargnants non taxés, le PER peut tout de même avoir un côté rassurant car justement verrouillé. « Pour ceux qui ne se sentent pas très à l’aise avec la gestion financière et qui ont besoin de se structurer, le PER vous oblige à ne pas toucher à ces économies », confirme Stéphane Van Huffel.

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Performance et frais : ex aequo

Investissant dans des fonds presque identiques et offrant un accès similaire à différentes classes d’actifs, le PER et l’assurance-vie offrent des rendements extrêmement similaires. Ceci est évident pour la part investie dans des fonds en euros dont le capital est garanti. C’est également vrai pour les véhicules en unités de compte (UC) plus risqués mais potentiellement plus rentables : la performance dépendra certes des actifs choisis, mais le panel d’UC disponibles via le PER est généralement le même qu’en assurance-vie .

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« Peut-être qu’on prend plus de risques avec un contrat d’assurance-vie qu’avec un PER. On se dit que le PER, on va le gérer en bon parent, pour assurer sa vieillesse. L’assurance-vie c’est une somme qu’on va dépenser, donc qu’on va se donner plus de temps, tout en prenant bien sûr moins de risques en vieillissant », ajoute Stéphane Van Huffel.

En ce qui concerne les charges prélevées, la situation est là encore pratiquement similaire pour l’assurance-vie et le PER. Selon le rapport du Financial Services Advisory Committee (CCSF) rendu public en juillet dernier, le coût moyen d’un PER est de 3,18% pour les paiements et de 0,87% pour les frais de gestion. Pour ces deux familles d’investissement, il faut se tourner vers les acteurs du web pour trouver des contrats sans payer de commissions. A savoir : depuis le mois de juin, vous pouvez comparer les coûts des différents contrats qui vous intéressent grâce à la mise en place d’un tableau récapitulatif accessible en ligne. Ce tableau concerne à la fois les contrats d’assurance vie et les contrats PER.

Assurance-vie et PER : comment profiter du nouveau tableau récapitulatif des tarifs

Gestion de l’épargne : le PER, le choix de la facilité

Dans le cadre de l’assurance-vie comme pour le PER, l’épargnant a la possibilité de gérer son propre patrimoine ou d’opter pour la gestion gérée, c’est-à-dire confier la gestion de son contrat et de ses placements à une société de gestion spécialisée dans la surveillance des marchés.

Dans le cadre du PER, par défaut, les sommes investies sont placées selon un profil appelé « horizon de retraite équilibré ». Dans un premier temps, l’épargne est investie dans des fonds de capital-risque mais potentiellement plus rémunérateurs. Puis, à l’approche de la retraite, l’argent est rapatrié dans des véhicules à faible risque. La part investie dans des fonds peu risqués passe progressivement de 20 % dix ans avant la retraite à 70 % moins de deux ans après la fin du terme.

Comme en assurance-vie, il est possible de gérer son PER librement ou avec un autre mandat de gestion. Il appartiendra alors à l’épargnant de sécuriser son capital à l’approche de la retraite comme bon lui semble.

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