Portrait de Pascal Gilet, PDG de Heineken France / Bières et cidres

« Frustrant ». C’est l’expression qu’utilise Pascal Gilet, directeur général de Heineken France, pour décrire qu’il prend ses fonctions le 1er février dans un contexte très particulier lié à la crise sanitaire. « J’avais besoin de ces rencontres avec nos clients distributeurs et CHR, je voulais aller dans les brasseries et au final j’avais très peu de contacts avec l’extérieur », déplore celui qui a été le premier étranger à diriger Heineken aux Pays-Bas en six ans. Naturellement impatient, le patron de la filiale française de 57 ans ne voyait que des inconvénients à cette situation hors du commun. « L’intensité d’une crise de ce genre permet de se concentrer sur l’essentiel », souligne Pascal Gilet. Pour moi, à la recherche de rapidité et d’immédiateté, c’est intéressant. « Parce qu’après 12 ans passés en terres bataves, l’homme qui partage sa vie avec une compagne néerlandaise est profondément marqué par la culture du pays. Une société où « les gens sont directs, ouverts et positifs », où l’envie d’agir précède la peur de se tromper.

Ces idées, Pascal Gilet entend les appliquer dans ses nouvelles missions. Et comme il risque de voir le verre à moitié plein, il apprécie également l’élan collaboratif créé par la crise. « Ce que nous avons appris, c’est que nous sommes plus forts ensemble », explique-t-il. Cette réinvention de la collaboration est incroyable. Il est vrai que les projets de partenariat vont bon train dans la filiale française de Heineken. D’abord entre collègues avec la brasserie parisienne Gallia. Après avoir pris une participation dans cette entreprise en croissance basée à Pantin (93) en septembre 2019 – en vue de la construction d’un nouvel outil de production à Sucy-en-Brie (94) au printemps prochain – Heineken continue d’opérer son partenaire au front de la scène avec une initiative originale. A savoir, la mise en place d’un système de service en fût pour la bière Gallia chez Monoprix, que les consommateurs peuvent emporter avec eux dans des bouteilles consignées (voir p. 32). « Nous leur apportons notre puissance commerciale, et en retour nous apprenons beaucoup d’eux », s’enthousiasme Pascal Gilet. C’est un bel échange. « Une autre initiative qui illustre cette soif de collaboration est le partenariat avec Deliveroo, un pure player du e-commerce de livraison à domicile. « Nous voulons ouvrir de nouvelles façons de travailler », explique le responsable au quotidien. Le marché évolue et beaucoup de choses changent très vite, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes. » Sans doute un règlement de ses années passées aux Pays-Bas. Dernier exemple en date, la création de « J’aime mon bistrot », une plateforme solidaire où les Français pouvaient pré-commander un coupon d’une valeur d’€ pendant l’incarcération de 1,50 à 50 € en l’établissement de votre choix, valable dès sa réouverture. « Certaines initiatives sont restées une seule entreprise est. Nous avons fait le choix de fédérer le plus de monde possible pour servir nos clients et ne pas nous mettre en avant », précise Pascal Gilet. On ne sait toujours pas si le « o » du nouveau patron gamme » permettront à Heineken France de rester dans le vert malgré les jours sombres que traverse le CHR.

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