Dans la famille Durrmann, nous sommes dans le métier de la chaussure depuis 1822, « avec plus ou moins de succès selon les générations », précise Pierre Durrmann. Cet homme est à la tête d’une équipe de 32 salariés répartis entre Durrmann Podo-Orthèse à Plérin (22), une entreprise familiale reprise en 2021 et quatre entreprises à Brest dont Upster, une marque de chaussures de haute qualité. Après deux ans de R&D, l’entrepreneur et ses deux collègues lancent des chaussures de sécurité, en silicone, imperméables et biodégradables, qui protègent et préviennent toute déviation osseuse. Le premier prototype sera dévoilé au salon international de l’orthopédie à Cologne les 13 et 14 octobre.
« J’ai grandi dans l’atelier de mon père, au milieu de chaussures orthopédiques, une création qui allie manuel et paramédical. Les traditions familiales ont fini par me toucher », explique Pierre Durrmann. Avant de reprendre, en 2021, l’entreprise familiale de fabrication de chaussures orthopédiques créée par ses père en 1985, il souhaite piloter sa propre barque.Il obtient son diplôme de podologue en 2008, qu’il complète en 2012 par un diplôme universitaire spécialisé Pied Diabétique à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris. cabinet de Podo-Orthèse Brest Océane.Le contact quotidien avec les patients lui permet de se perfectionner.
Cordonnier et créateur de chaussures haut de gamme
Cette approche professionnelle le pousse, en 2014, à démarrer deux nouvelles entreprises. Tout d’abord, Podexpert.com, un site e-commerce autour des chaussures de confort. « On a mis du temps à se lever, mais cette année le prix a atteint 500 K€ ». Ensuite, la cordonnerie dispose de deux points de vente à Brest et Morlaix. « Nous travaillons en fabriquant des chaussons d’escalade. Nous travaillons avec des marques et des salles de sport. C’est un marché de niche car peu de professionnels peuvent gérer le processus. Récemment, en 2021, le pédo-orthésiste, ancien directeur du CJD Brest, a fondé Upster, une marque haut de gamme qui propose des baskets fabriquées à partir de voiles et plusieurs types de bottes en cuir pour hommes. « Ce qui me rend heureuse dans ce métier, c’est de m’améliorer constamment. Avec l’Upster, le procédé est différent, même si l’idée est de rendre les chaussures plus confortables, par exemple pour élargir les pieds et les faire paraître plus étroits ». Accompagné de Caroline Corlay et Philippe Vesin, deux de ses amis, l’homme d’affaires breton a vendu 1 000 chaussures cette année. « Aujourd’hui, en plus de notre magasin de Brest, nous sommes répartis sur quatre zones de vente. »
Un marché historique très dépendant de l’assurance maladie
La reprise de l’entreprise familiale située à Saint-Brieuc est effective en avril 2021. Pour mener à bien son plan, Pierre Durrmann a fait venir au capital deux salariés expérimentés, Jean-Marc Labbé*, et Alexandre Deniel. En 2021, Durrmann Podo-Orthèse a atteint 1,35 M€ de chiffre d’affaires « Nous serons à 1,50 M€ en 2022, grâce à la R&D. La nouvelle équipe a conservé l’ancienne expérience de fabrication de chaussures et de semelles orthopédiques. » Notre savoir-faire, transmis par mes parents, est connue dans le milieu. 1 200 à 1 300 paires de chaussures orthopédiques sortent de l’atelier chaque année, mais cette activité, qui représente encore 80 % des revenus de l’entreprise, est soumise aux règles de l’assurance maladie. la sécurité sociale, qui entend payer 100% de nos chaussures. Les prix sont donc contrôlés et depuis 2012 il n’y a pas eu d’augmentation. C’est ce qui nous fait faire de nouvelles choses. »
Innover pour se diversifier
Depuis un an, Durmann Podo-Orthèse, qui emploie une vingtaine de personnes entre Brest et Plérin, s’est diversifiée dans la podologie sportive. « Dans la famille, la course à pied a toujours fait partie de nos vies. Devenir un expert dans la réalisation d’enquêtes. Aujourd’hui, les semelles orthopédiques sur mesure sont fabriquées pour prévenir ou restaurer le stress. Ce nouveau métier génère déjà 10% de notre chiffre d’affaires. Or, le domaine où la PME attend un vrai retour sur investissement est celui de la chaussure de sécurité. « Beaucoup de modèles qui sont portés aujourd’hui, par exemple dans l’industrie alimentaire, sont des bottes de protection, généralement très grandes, à l’intérieur desquelles on glisse la semelle intérieure en os. Après quelques mois d’utilisation, elles deviennent inadaptées au travail. Aussi, de nombreux agriculteurs ne peut pas porter de bottes. Il est très difficile, voire impossible, de trouver des modèles qui ne pénètrent pas dans l’eau. »
Une chaussure de sécurité en silicone adaptée à chaque pied
Après deux ans de R&D, l’équipe a créé le premier prototype d’une chaussure en silicone, imperméable et imputrescible qui protège le pied et prévient toute déviation osseuse. « 250 étapes de production sont nécessaires pour y arriver. Nous avons pu surmonter d’innombrables obstacles tels que l’étanchéité de la fermeture éclair. Le processus de fabrication est si complexe que nous n’avons pas encore besoin de déposer de brevet. Cette chaussure, personnalisée pour chaque pied, est fabriquée et assemblée en Bretagne à partir d’un scan 3D envoyé par Internet à Durrmann Podo-Orthèse. « Il n’est plus nécessaire d’avoir un moule de pied en place. » Le scanner est très fiable. La nouveauté, c’est que la PME a été choisie pour présenter ce premier prototype au salon international de l’orthopédie, les 14 et 15 octobre, à Cologne.
« Le marché, mais il est national ou européen, ce qui nous ouvre de belles perspectives. Nous souhaitons maintenir les exigences de qualité et de savoir-faire dans notre atelier de Plérin, d’autant plus que chacun des projets sur lesquels nous travaillons nourrit l’autre. moi, l’aventure est passionnante ! », conclut Pierre Durrmann.
Trouver l’orthèse Durrmann Podo
Désormais rejoint par Pierre Durrmann, Jea-Marc Labbé rejoint le groupe Plato à Saint-Brieuc. Dirigé par Magali Giddio au sein de la CCI Côtes d’Armor, le programme Plato s’adresse aux cadres ou dirigeants de TPE, PME, PMI ayant des intérêts communs. Cet outil privilégie la proximité, les solutions pratiques, l’entraide dans les relations.