Le pari était fou mais tellement important pour Violette Théard et Charlie Clédon. Les deux jeunes ingénieurs sont partis de Nouvelle-Zélande pour un voyage à vélo pour rejoindre la France. Le soir, le couple pédale par des températures allant de -8 à -20 degrés. Progression difficile qui a duré plus d’un mois.
Un départ en avril 2019
Ils ont tous deux étudié l’ingénierie. Ils se sont également rencontrés à Nantes dans ce cadre avant de partir étudier en Nouvelle-Zélande. C’est là, depuis 2017, que ce projet de voyage a lentement vu le jour. « Notre réveil écologique s’accélérait et nous voulions nous aussi revenir en France. Nous voulions garder notre empreinte carbone aussi faible que possible, éviter de prendre l’avion, et ce voyage à vélo était le moyen évident de rentrer chez nous », explique Charlie.
Ils ont obtenu beaucoup d’informations, étudié des cartes, et c’est à Singapour que leur voyage ensemble a commencé. « Nous avons parcouru toute l’Asie du Sud-Est, et nous sommes également intervenus dans plusieurs lycées français à l’étranger, principalement dans les capitales. Nous avons sensibilisé les élèves aux enjeux énergétiques et environnementaux », explique Violette. Mais la pandémie a tout changé.
L’arrivée du Covid-19
Ceux qui estimaient la durée de leur voyage à un an et demi l’ont vu doubler à cause de la crise sanitaire. « Nous ne voulions pas renoncer à notre voyage. Ainsi, lorsque la pandémie a frappé, nous étions au Laos et nous sommes restés plus d’un an où nous avons attendu. Nous avons eu la chance de travailler comme enseignants à l’école, se souvient Charlie.
Le couple attend la réouverture des frontières, mais n’y parvient pas. « Deux portes de sortie mènent soit à travers la Chine, soit à l’ancienne Birmanie et au Myanmar, puis à l’Inde. Ce sont des pays encore fermés donc malheureusement nous avons dû sauter dans un avion pour continuer notre voyage. Après avoir attendu plus d’un an au Laos, ils atterrissent au Kirghizstan en juillet 2021, où ils prennent enfin le chemin du retour vers la France. « Nous avons dû laisser toute la section de la conscience dans les écoles car elle était encore fermée en cas de pandémie », mais le voyage continue.
Gravé dans la mémoire
« Il y a beaucoup de choses qui nous ont marqués durant ce parcours et c’est toujours un peu difficile de trouver un endroit, un endroit, un pays préféré. Mais je pense que pour nous deux nous avons été profondément marqués par la région du Pamir qui se trouve au Tadjikistan, raconte Violette avant que Charlie ne termine. « Nous atteignons un plateau à plus de 4 000 mètres d’altitude. Il n’y a presque plus de végétation. Nous sommes au milieu d’immenses montagnes désertiques. Il y a des sommets ocres, violets, rouges, orangés qui nous défilent de partout, souvent surplombés par des glaciers et un paysage désertique inhabité dans lequel on se retrouve tout simplement ensemble. C’est une impression que l’on retrouve à plusieurs endroits sur Terre. »
« Il y a aussi eu des moments difficiles lorsque nous sommes venus dans l’est de la Turquie pendant une mauvaise saison. Nous y étions en janvier et savions qu’il allait faire froid, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’il fasse aussi froid. Le jeune homme plaisantait, d’autant plus que les habitants nous ont dit que c’était l’hiver le plus froid qu’ils aient connu depuis une quarantaine d’années.
Le soir, le couple pédale par des températures allant de -8 à -20 degrés. une progression difficile qui a duré plus d’un mois. « Il y a même eu un jour où ma roue arrière s’est coincée dans la glace », se souvient Charlie.
Le vélo, une découverte
Avant leur départ, Violette et Charlie n’étaient pas des cyclistes expérimentés. Ils se sont rendus au travail à vélo, se sont entraînés avant de partir pour se remettre en forme, mais sans trop de préparation. Au total, ils ont parcouru 26 000 kilomètres à pédales et dans près de quinze pays.
Avec eux tout l’équipement nécessaire pour un si long voyage. « Mon vélo pesait au maximum environ 55 kilogrammes », explique Charlie. Violette pesait environ 40 kg. Nous avions des vêtements pour toutes les conditions météorologiques, puisque nous sommes passés de la chaleur extrême de l’Asie du Sud-Est au grand froid de la Turquie, ou lorsque nous avons grimpé à plus de 4 000 mètres d’altitude. » Le duo a également prévu une tente, des sacs de couchage, un réchaud et puis des outils pour réparer les vélos.
Le retour en France
Pour l’instant, il n’y a que Violette qui a retrouvé sa famille dans la Sarthe, mais va bientôt se rendre au Pays basque pour retrouver la famille de Charlie. « Il y avait une petite commission qui nous attendait et nous avons aussi eu la chance d’avoir de très bons amis qui nous ont rejoints quand nous sommes venus en France, dans le Jura, pour faire du vélo ensemble ces dix derniers jours », sourit Violette. Ça nous a permis de traverser tellement agréable de finir le voyage. »
« Bien sûr, ça fait du bien d’être ici », note Charlie. En même temps, nous l’attendions avec impatience, mais nous en avions aussi peur. Enfin, en parcourant le Jura et le long de la vallée de la Loire, j’ai eu le sentiment d’être toujours sur la route, dans le nouveau pays que je découvre, et cette transition s’est plutôt bien passée. »
Pour l’avenir, le couple envisage de chercher un emploi dans leur domaine, mais sans contredire leurs convictions écologiques. Maintenant, ils les mettront toujours en premier. Et pourquoi pas, mettre aussi un pied dans le domaine du cyclisme.