Un salarié doit-il percevoir ses allocations de chômage après avoir quitté son emploi ? Une question débattue à l’Assemblée nationale, qui planche depuis lundi 3 octobre sur la réforme de l’assurance-chômage. Les Républicains ont déposé un amendement pour durcir la loi. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, s’y est dit favorable. En effet, en cas de démission, dans la grande majorité des cas, les salariés n’ont pas droit au chômage. Cela pousse certains d’entre eux à inciter leur patron à les licencier, justement pour obtenir cette indemnité.
« C’est un vrai casse-tête » pour les petites entreprises, souligne Fanny Reyre Ménard, invitée de France Bleu Loire Océan ce mardi. Le président de l’U2P Pays de la Loire (l’Union des entreprises locales) accueille avec « soulagement » le fait que nous légiférions sur le sujet de l’abandon de poste. « Quand on embauche une personne, on investit dans cette personne. Cet investissement n’est pas que financier, c’est l’activité, la confiance, l’image de l’entreprise, son savoir-faire. Et c’est vrai que quand cette personne s’arrête du jour au lendemain, sans préavis, sans un mot, sans explication, c’est extrêmement déstabilisant », note-t-elle.
De grosses difficultés de recrutement
Au-delà de l’abandon d’emploi, c’est toute la question du recrutement qui devient complexe pour les entreprises. Dans la région, où les salariés n’ont aucun mal à trouver un emploi, ils sont de plus en plus nombreux à préférer le CDD au CDI, et à faire valoir leurs revendications auprès des employeurs pour garantir leur qualité de vie. Un phénomène visible depuis plusieurs années, encore accru depuis l’ère Covid.
« Je pense que ce qui a beaucoup changé, c’est le lien au travail », note Fanny Reyre Ménard. Avant, « on travaillait et on ne se posait pas de questions. Maintenant, tout le monde se pose beaucoup de questions sur les employeurs, et aussi sur leur engagement au travail. Il n’y a pas que les salariés. Il faut donner du sens. Mais d’un autre côté , il faut trouver des cadres, des règles qui nous permettent de construire cette relation de travail ensemble, sereinement. »