Alors que Nanterre accueille le concours du Meilleur Sommelier du Monde 2023, Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du Monde 1992, met en lumière la richesse du vignoble francilien en pleine renaissance grâce au réchauffement climatique, plus d’un siècle plus tard. ont presque disparu.

A deux semaines du début de l’édition 2023 du concours du Meilleur Sommelier du Monde, Philippe Faure-Brac, lui-même Meilleur Sommelier du Monde en 1992, nous parle de la richesse et du potentiel du vignoble d’Ile-de-France .

©France 3 Paris Ile-de-France / Tangi Kermarrec / Kévin Belbéoc’h-Dumarcet

Parmi ses mille et une bouteilles, ce sommelier de renom accueille tous les vendredis les amateurs de vin curieux et fidèles dans sa « cave-salon » aux multiples références, soigneusement cachée au sous-sol de son restaurant « Le Bistrot du Sommelier » dans le 8e arrondissement. de Paris.

Pour Philippe Faure-Brac, titré Meilleur Sommelier du Monde en 1992 et président de l’Union de la sommellerie française (UDSF) depuis 2016, l’Île-de-France reste une grande région de tradition viticole jusqu’à l’émergence du chemin de fer, après -le remembrement de guerre et les ravages du puceron phylloxéra à la fin du XIXe siècle. Dès lors, la région restera comme un haut lieu de « la culture et de la consommation du vin ».

« Pendant très longtemps, l’essentiel du vignoble français était en Île-de-France »

Président de l’Union de la Sommellerie Française (UDSF) et Meilleur Sommelier du Monde (1992)

Au XVIIe siècle, la région, alors à son apogée, était le plus grand vignoble de France, soit 42 000 hectares répartis sur environ 300 communes, contre un peu plus d’une centaine aujourd’hui. Au-delà de ses vins autrefois célèbres, la région produisait également la piquette, un vin « grossièrement fait » et généralement jugé de « mauvaise qualité ». « On allait s’encanailler dans les guinguettes qui étaient hors de Paris pour profiter des vertus des petits vins de Nogent, de Montmartre ou d’ailleurs » concède M. Faure-Brac.

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« La Guinguette à Montmartre » de Vincent Van Gogh, huile sur toile, 50 x 64 cm, octobre 1886, Musée d’Orsay, Paris.

© Domaine public / Wikimedia Commons

Justement, ces « guinguettes », cabarets populaires de la banlieue parisienne, trouvent probablement leur origine dans le mot guinguet, un petit vin blanc bon marché autrefois produit en Île-de-France, et notamment à Belleville. En dehors des anciennes limites de Paris, où l’on payait l’attribution que les guinguettes évitaient en s’installant en Île-de-France, la colline de Belleville était notoire dans la production de piquette. Tout comme la commune de Montmartre, avant l’extension de Paris à l’enceinte de Thiers.

Paradoxalement, le vignoble d’Ile-de-France, ayant succombé à l’urbanisation et au remembrement foncier dans les années 1950, retrouve déjà une nouvelle vie avec le réchauffement climatique, après plus d’un siècle de sommeil.

« Avec le changement climatique, l’Île-de-France a une réelle opportunité de redevenir une région viticole »

Président de l’Union de la Sommellerie Française (UDSF) et Meilleur Sommelier du Monde (1992)

Pour Philippe Faure-Brac, certaines communes d’Île-de-France, « mais aussi des entreprises privées » ont déjà mis le pied à l’étrier avec des projets viticoles. Dans les Hauts-de-Seine, la commune de Suresnes est pionnière avec la replantation de ses vignes en 1984. « C’est peut-être le vignoble le plus structuré [en Île-de-France, ndlr], jusqu’à aujourd’hui ‘hui’ selon le sommelier.

La cuvée de vin de Suresnes a été mise en vente le 6 octobre 2001, veille de la fête des vendanges. Journaliste : Julie Howlett ; JRI : Noé Salem ; Editeur : Caroline Gombergh.