La transition énergétique, écologique et économique bouleverse l’écosystème montagnard. Il faut anticiper, imaginer demain. Le point sur les chantiers d’Orcières avec son maire, Patrick Ricou.

TerritoiresHautes Alpes Publié le 26 décembre 2022 à 09:10, Marie-France Sarrazin

Le maire d’Orcières, Patrick Ricou, fait le point sur les grands projets qui attendent la gare phare du Champsaur d’ici la fin de son mandat.

Pour rendre piétonne la place des Drapeaux et l’axe derrière la salle des sports, la commune d’Orcières travaille à la construction d’un parking à étages sur la place du marché. Entre 500 et 550 emplacements seront répartis sur quatre ou cinq niveaux. La structure sera adossée à la pente et bénéficiera de l’apport de lumière naturelle.

Trente-quatre équipes ont participé au concours d’architecture. Trois viennent d’être retenus et la sélection définitive de l’équipe de maîtrise d’œuvre se fera au printemps. Compte tenu de la taille de l’infrastructure, les études de sol et la délivrance du permis devraient avoir lieu en 2023, voire 2024, et les travaux devraient démarrer en 2025. Il est impossible de les réaliser entre novembre et avril », prévient Patrick Ricou. , le maire d’Orcières.

Mobilité touristique dans les Hautes-Alpes : encore du chemin à parcourir

L’étude MDP a été mandatée pour réaliser une étude définissant les aménagements et activités à développer sur le plateau de Rocherousse, à 2 300 mètres d’altitude. Le Cabinet a émis trois scénarios possibles. Il faut désormais trancher et se positionner en croisant la vision de la commune avec celle du nouveau gestionnaire du domaine skiable, Semilom Resort. « On part encore cette saison d’hiver pour peaufiner les choses avec les prestataires de plateau. Nous avons aussi le projet de refaire le restaurant », précise l’élu. Les travaux sont prévus pour 2024.

Orcières déroute la compagnie Labellemontagne

La rénovation de la salle des sports est l’un des projets phares du mandat. L’usine date des années 1980 et consomme beaucoup d’énergie. Une étude approfondie a été réalisée en termes de fonctionnement et de performance énergétique. « C’est une bonne base de travail. Nous pouvons aller plus ou moins loin dans le repositionnement et la restructuration de l’entreprise en fonction de votre budget. « L’espace fitness, l’accueil, la piscine et le boulodrome seront probablement retravaillés. D’un point de vue énergétique, les gains les plus significatifs concernent l’aspect thermique, notamment le vitrage de la piscine, l’isolation des murs et de la maçonnerie.

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Un chauffage moins couteux pour les copropriétaires

Orcières explore la voie des réseaux de chauffage au bois, en collaboration avec l’agence IT 05 (l’agence départementale d’ingénierie des Hautes-Alpes).

« Certains quartiers, dont des immeubles des années 1960 et 1980, sont entièrement chauffés au fioul et se transforment facilement en chaudières à bois. »

Deux secteurs ont été identifiés. Les bâtiments du cœur historique de la station abritent des logements denses dans un périmètre restreint, au sein des résidences Les Estaris, Le Chamois, Le Christiana… Qui représentent environ 350 logements. Le deuxième secteur couvre potentiellement la salle des sports, l’ancienne école, les bâtiments Perdrix Blanches et Marmottes, soit 150 logements. Patrick Ricou espère créer un système gagnant-gagnant avec des efforts partagés. La collectivité pourrait offrir un mode de chauffage plus vertueux et moins coûteux aux copropriétés, qui s’engageraient à mieux isoler leurs immeubles et à changer les luminaires.

Un troisième réseau est à l’étude, dans le village, où pourraient être raccordés deux centres de vacances (La Couronne de l’ours et Les Jalabres), l’atelier des services techniques, La Poste ou encore la caserne des pompiers.

L’hébergement des travailleurs saisonniers et locaux reste l’éternel problème des stations, d’autant que la loi impose une forte réduction des surfaces ouvertes à la construction. Orcières arrive au terme de la révision de son PLU (plan local d’urbanisme). La municipalité souhaite donner aux employés permanents la possibilité d’habiter la municipalité. « Si nous laissons la loi de l’offre et de la demande prévaloir, les résidences secondaires arriveront. Il n’y a pas d’image du prix : il faut compter entre 85 et 90 € le m2 pour une résidence principale et entre 150 et 200 € le m2 pour une résidence secondaire », précise Patrick Ricou. A Orcières, la population permanente est en baisse depuis une dizaine d’années.

Orcières vise désormais à rénover les copropriétés

La municipalité veut stopper cette hémorragie, ou plutôt inverser la tendance. « Si les locaux partent, c’est l’âme d’un pays qui part avec, et donc, son attractivité. La commune a donc ciblé des terrains dont elle avait ou pouvait avoir la maîtrise, et des secteurs propices à l’habitat, dont les hameaux de La Crau et des Veyers, pour réaliser des opérations et jouer un rôle de régulation. Le projet fera l’objet d’une enquête publique au printemps.